« Une longue étude des 'informations sur l'URSS'
parues dans la presse française depuis trente ans
m'a convaincu qu'il n'est pas de jour où quelque
journal ne batte à ce propos son propre record
d'infamie. Tous les imbéciles et tous les coquins
s'en sont vraiment donnés à cœur joie, notamment
contre les chefs de la Russie nouvelle. Lénine était
de son vivant représenté comme l'homme de tous les
vices, mais aussitôt après la mort de Vladimir
Ilitch, oubliant sans vergogne ce qu'ils avaient
jadis écrit, les insulteurs se mettaient à faire
l'éloge de Lénine défunt pour mieux faire ressortir
la prétendue indignité de son successeur et Staline
devenait la cible des mêmes outrages dont Lénine
avait été l'objet. Aujourd'hui encore, les hommes
qui proclamèrent durant des années « confiance à
Hitler, confiance à Mussolini, confiance à Franco »,
et agirent dans ce sens ; aujourd'hui encore, la
presse qui a succédé aux Matin et aux
Gringoire calomnie sans relâche l'Union
soviétique et ses dirigeants. Au demeurant, rien de
plus naturel. « C'est bon signe », me disait un jour
un vigneron de Bourgogne, « tant qu'ils lanceront
leurs injures contre le pays des Soviets et Staline,
c'est que Staline et l'U.R.S.S. seront dans la bonne
voie ! » Les insultes des ennemis du peuple sont, à
nos yeux, un hommage probant à l'Union soviétique et
à son chef. »
(Fernand Grenier, Au pays de Staline (1950),
édition numérique, pp. 31-32.)
Ci-contre, une
affiche de la SFIO datant de 1951. Si la bourgeoisie a
toujours été en première ligne pour calomnier l'URSS, ses alliés
social-démocrates de "gauche" n'ont pas non plus été en reste et
ont largement contribué à duper le prolétariat des pays
impérialistes !
« Des générations de bolcheviks seront accusées de beaucoup
de choses dont elles ne sont pas coupables. Toutefois... le vent
de l'histoire balaiera inévitablement de nos tombes les feuilles
mortes de la calomnie et découvrira la vérité. » (Staline)
introduction
Depuis
des décennies, la presse bourgeoise — 'démocratique' comme fasciste —, se plait
à agiter le spectre des dizaines de millions de morts qu'aurait provoqué le
communisme, en premier lieu en URSS sous la direction de Staline, afin d'en
dégoûter les travailleurs et ainsi de détourner les esclaves salariés de leur
unique perspective d'avenir. [Même la
Chine de Mao, bien que pas communiste, mais
seulement démocratique-bourgeoise anti-féodale et anti-colonialiste a elle aussi
été victime de
falsifications semblables,
visant à effrayer la bourgeoisie des pays dépendants soumis à la
bourgeoisie des pays impérialistes.] Ainsi, en 1924, Hitler
écrivait déjà dans le premier tome de Mein Kampf que
« le Juif a, avec un fanatisme vraiment
sauvage, fait périr au milieu de tortures féroces ou condamné à mourir de faim
près de trente millions d'hommes
» (Hitler, Mein Kampf, Tome I, Bibliothèque électronique du Québec, p.
574.) Hitler, qui avait en horreur 'le juif, Marx' dénonçait ici les
crimes 'judéo-bolchéviques' soi-disant commis par le gouvernement soviétique.
Or en 1924, lors du séjour
en prison d'Hitler (consécutif à l'échec de son coup d'état de novembre 1923), ni les
débuts de l'industrialisation socialiste (1926-1929), ni la 'marche
forcée' du premier plan quinquennal (1928-1932), ni la collectivisation agricole et la
'répression
des koulaks' (1930-1936), ni la 'famine-génocide' en Ukraine
(1932-1933), ni les 'grandes purges' (1936-1938), n'avaient encore eu lieu...
L'URSS n'en était alors encore qu'au relèvement
d'une économie sinistrée par les années de la guerre inter-impérialiste
(1914-1917) et de la guerre d'intervention (1918-1921).
Dix
ans plus tard, et soucieux de réaliser le programme annoncé de longue date
par Hitler dans Mein Kampf —
« si nous parlons aujourd'hui de nouvelles terres en Europe, nous
ne saurions penser d'abord qu'à la Russie et aux pays limitrophes qui en
dépendent
»
(Hitler, Mein Kampf, Tome II, Bibliothèque électronique du Québec, p.
495.) —, l'impérialisme allemand débuta une campagne de presse
dénonçant 'les millions de morts' soi-disant provoqués par une famine
orchestrée par le gouvernement bolchévik en Ukraine afin de faire plier les
paysans hostiles à la collectivisation. Cette campagne de presse, initiée
par les nazis dans la première moitié des années 1930, qui visait à
revendiquer l'Ukraine comme territoire allemand, était destinée à préparer
la guerre contre l'URSS. Elle reçut ainsi immédiatement un soutien très
large auprès de la bourgeoisie internationale, enthousiasmée par la
perspective de la destruction du premier pays communiste, alors même que la
crise économique tenaillant le monde bourgeois rendait toujours plus
menaçant le danger de révolte des esclaves salariés. C'est ainsi qu'aux USA,
en février 1935, le magnat de presse W. R. Hearst (ami personnel
d'Hitler...) fit débuter une campagne de presse dénonçant les '6 millions'
de morts provoqués par la famine-génocide en Ukraine. Cette campagne,
rapidement relayée au niveau international, n'a jamais cessé depuis...
Karl
Marx remarquait que la classe possédant les moyens de production (la
bourgeoisie sous le capitalisme) possédait également le pouvoir sur les
moyens d'information, et imposait ainsi sa vision aux opprimés. Tout
travailleurs doit donc considérer avec une méfiance extrême toute
information véhiculée par les médias bourgeois, même quand elle est
promue au rang de 'vérité historique'. En gardant ceci en vue, abordons
maintenant l'action de Staline, sous la direction duquel l'URSS passa d'une
économie arriérée tout juste sortie du féodalisme à une économie socialiste
moderne et dynamique, prouvant au monde entier que le prolétariat n'était
pas seulement capable de détruire le monde bourgeois, mais d'édifier un
monde nouveau, débarrassé de l'exploitation, du chômage, du racisme et des
guerres de rapine. Il était donc naturel que Staline concentre sur lui la
haine de classe de tous les ennemis du communisme, qu'ils soient
'démocrates' petit-bourgeois ou fascistes, anti-communistes camouflés (tel
Trotski) ou déclarés.
Faisant de la lutte contre les tendances
opportunistes et capitulardes dans le mouvement communiste la condition de la
lutte contre le capitalisme et l'impérialisme, à l'instar de Marx et
Engels contre les anarchistes, ou de Lénine contre les kautskistes et les
menchéviks, Staline a été et reste la cible principale de la campagne de haine de la bourgeoisie.
Démontrer la fausseté des calomnies contre
Staline, c'est porter un coup mortel à cet éternel credo de
l'anti-communisme (petit-)bourgeois qu'est la 'lutte contre le stalinisme,'
c'est démontrer l'ampleur de la falsification de l'histoire, seule garante
du maintien au pouvoir des oppresseurs bourgeois.
Ces
mensonges prouvent que dans une société dite 'de l'information', seule une
campagne médiatique continuelle de désinformation peut maintenir les masses
laborieuses ignorantes des causes des maux qui s'abattent sur elles et les
accablent, que seule une propagande anti-communiste active et un travail de
démolition et de falsification constant de l'histoire du mouvement communiste
peut détourner les masses de la lutte pour leur affranchissement, de la lutte
pour le communisme (le pouvoir des travailleurs) contre le capitalisme (la
dictature de la bourgeoisie), de la lutte pour la paix véritable contre la 'paix
bourgeoise', celle du Capital et des grands monopoles, celle des révisionnistes,
des réformistes et des 'sociaux-démocrates', cette 'paix' faite de guerres
tantôt larvées, tantôt ouvertes, et issue en droite ligne de la 'démocratie'
dont les médias et les politiciens bourgeois — ces marionnettes à la solde du
Capital se servant de leur vernis
'démocratique' pour tromper les travailleurs —,
nous rabattent les oreilles. Contre l'activité théorique et pratique de Staline,
la bourgeoisie impuissante n'a pour seule arme que les mensonges et la calomnie
dont l'apparente cohérence vole en éclat dès qu'on les confronte avec les faits
historiques.
A
une époque où la décomposition économique, politique et sociale du monde
bourgeois prend des proportions toujours plus gigantesques, à une époque où
l'immense majorité des peuples et des travailleurs du monde accepte
résignée le joug de l'oppression capitaliste, alors même que
l'accentuation des rivalités économiques entre pays bourgeois pousse de
vieux pays impérialistes en déclin à
préparer de nouvelles guerres inter-impérialistes, se pencher sur la
question de Staline permet de comprendre comment le monde en est arrivé
là, et surtout comment agir pour changer les choses !
Toute l'activité de Staline montre que l'on avance non pas par des compromis
réformistes — dont usent la bourgeoisie et ses alliés petits-bourgeois 'de
gauche' et 'd'extrême gauche' dans les périodes (révolues) de paix et de
prospérité relatives pour conjurer la menace de la révolution sociale —,
mais par l'expropriation sans condition des exploiteurs, par l'organisation
et le contrôle directs des masses travailleuses sur toute la vie économique,
politique et sociale. La
contre-révolution bourgeoise en URSS,
montre elle-même la nécessité des mesures radicales, les compromis ne
profitant toujours en définitive qu'aux classes exploiteuses (anciennes et
nouvelles), car les exploiteurs, eux, ne font jamais de cadeaux aux
travailleurs — sinon après en avoir opprimé d'autres davantage, comme c'est
le cas pour les pays impérialistes qui oppriment tantôt pacifiquement
(commerce, investissements), tantôt violement (guerres) les pays bourgeois
économiquement plus faibles.
V.G. —
16/08/2008
EN BREF :
Goulag : les vrais chiffres
Les éléments et chiffres ci-après sont extraits des
pages 513 à 515 du livre Le siècle soviétique, édité
conjointement par les éditions Fayard et Le Monde Diplomatique
en 2003. L’auteur, Moshe Lewin, a été professeur d’histoire à
l’université de Pennsylvanie (USA) de 1978 à 2000. Juif polonais émigré
en Israël après 1945 et sioniste 'de gauche', cet historien ne cache pas
ses sympathies pour le trotskisme et le boukharinisme. Pour lui, comme
pour tout trotskiste, les bolcheviks qui avaient pris le pouvoir dans un
pays avant tout paysan et sans le concours d’une révolution en Occident
se trouvaient dans une situation intenable 'd’un point de vue marxiste',
la superstructure étant comme 'suspendue dans les airs' et dépourvue
d’une base industrielle et prolétarienne suffisante pour édifier le
socialisme. Pour lui, comme pour tout bourgeois-trotskiste, le 'culte de
la personnalité de Staline' n’était pas la manifestation naturelle de la naïveté des masses
venant de sortir d’une oppression et d’une arriération séculaires et
reconnaissantes des réalisations économiques et sociales gigantesques,
mais était une résurgence d’attitudes populaires vis-à-vis du tsarisme.
Pour lui, comme pour tout anti-communiste, le régime politique sous
Staline (le stalinisme) n’était pas un régime de dictature du
prolétariat, mais un régime 'despotique' héritier de la 'tradition
bureaucratique et autoritaire russe'. Mais passons sur tout ceci et
concentrons nous sur quelques faits chiffrés que reconnaît cet historien bourgeois-trotskiste.
Nous ne nous attarderons pas ici sur le caractère
de classe de la répression, la répression des exploiteurs et profiteurs
anciens et nouveaux étant parfaitement justifiée et nécessaire à la
construction d’une société nouvelle, socialiste, débarrassée de toute
exploitation de l’homme par l’homme, mais sur son étendue : non le
'stalinisme' n’a pas été le pouvoir despotique d’un seul homme ni même
d’une caste bureaucratique (une 'dictature sur le prolétariat'), mais
bel et bien le pouvoir des travailleurs soviétiques…
Pour Moshe Lewin, il est d’abord évident
qu’existent « des données fiables sur les
camps et les purges » (par exemple celles publiées par l’historien V. N.
Zemskov en 1990), très éloignées « de la pratique très répandue
consistant à donner des chiffres incroyablement exagérés concernant
l'ampleur de la répression sous Staline » (tels que ceux donnés par R.
Conquest, R. Medvedev et O. Satunovskaja).
Selon Moshe Lewin (voir tableau ci-après), durant
la période 1921-1953, il y a eu un total de 4,06 millions de
condamnés en URSS, dont un peu moins de 0,80 millions de
condamnés à mort. Ces chiffres incluent les détenus politiques ainsi
que les détenus de droit commun. Parmi le total des condamnés, on compte
0,96 millions de condamnés décédés durant la période où ils
purgeaient leur peine durant la période 1934-1947, mais même les
historiens bourgeois les plus consciencieux 'oublient' que les années
1941-1945 durant lesquels les nazis ont imposé à toute la population
soviétique des conditions terribles ont provoqué un surplus de 0,58
millions de morts (N. Werth, comme tous les autres, les met sur le
compte des 'crimes du stalinisme'). En fait, moins de 0,4 millions de
détenus sont morts en détention dans les camps soviétiques durant
les années de développement pacifique de la période 1934-1947 ! La
population des camps est passée de 1,20 millions de détenus en janvier
1937 à 1,88 millions de détenus en janvier 1938, retombant à 1,67
millions de détenus au 1er janvier 1939. Si le nombre de
condamnés a certes augmenté en 1937-1938 parallèlement à un aiguisement
de la lutte de classe (comme d’ailleurs dans les années de la
collectivisation) — qu’elle se place sur le plan national ou
international —, c’est donc dans des proportions infiniment inférieures
à celles avancées pendant des décennies par les laquais de la
bourgeoisie internationale.
Ainsi, ce ne sont pas 19 millions de personnes qui
ont été arrêtées et 7 millions de personnes exécutées rien que durant la
période 1935-1941, comme l’a clamé Satunovskaja (elle-même victime de la
répression) au cours de la campagne khrouchtchévienne de réhabilitation
des condamnés politiques. On est également très loin des chiffres
avancés par Conquest : 9 millions de détenus politiques dans les goulags
en 1939 auxquels s’ajoutaient 3 millions de morts durant les seules
années 1937-1938 (exécutés et morts de causes diverses) et auxquels il fallait
encore rajouter les détenus de droits commun !… Conquest a ainsi avancé
le chiffre d’une moyenne annuelle de 8 millions de détenus dans les
goulags, tandis que Medvedev a avancé des chiffres encore plus
trafiqués : 12 à 13 millions ! Selon Conquest, plus de 0,85 millions de
détenus sont morts annuellement dans les goulags durant la période
1939-1953 !
Voilà qui réduit à néant la propagande bourgeoise
sur les dizaines de millions de morts du stalinisme et ainsi la
grossière analogie avec les camps nazis !
Il ne reste donc à nos petits-bourgeois défenseurs
des 'droits de l’homme', entachés de préjugés petits-bourgeois tout de
même inacceptables 'par principe' ! Nous leurs rétorquerons que ce qui
est inacceptable, ce n’est pas la répression d’une minorité
d’exploiteurs nécessaire pour assurer le bien-être des larges masses
travailleuses, mais l’oppression armée engendrée par le développement du
capitalisme, auquel on peut légitimement imputer les massacres de
dizaines de millions de travailleurs dans les guerres coloniales et
inter-impérialistes. Il faudrait également comptabiliser les milliards
de victimes des tortures physiques et morales provoquées par le
développement 'pacifique' du capitalisme (la faim, l’exploitation du
travail salarié, le chômage, etc.)
――――――――――――――――
Nombre de personnes
condamnées pour des crimes contre-révolutionnaires et autres crimes
particulièrement dangereux, et répartition par type de peine. (Source
: B. P. Kurasvili, Istoriceskaja logika stalinizma, Moscou,
1996, pp. 159-160, tableau reproduit par Moshe Lewin dans Le siècle
soviétique, p. 513.)
Année
Nombre de condamnés
Peine de mort
Camp, colonie, prison
Exil1
Autres peines
1921
35 829
9 701
21 724
1 817
2 587
1922
6 003
1 962
2 656
166
1 219
1923
4 794
414
2 336
2 044
-
1924
12 425
2 550
4 151
5 724
-
1925
15 995
2 433
6 851
6 274
437
1926
17 804
990
7 547
8 571
696
1927
26 036
2 363
12 267
11 235
171
1928
33 757
869
16 211
15 640
1 037
1929
56 220
2 109
25 853
24 517
3 741
1930
208 069
20 201
114 443
58 816
14 609
1931
180 696
10 651
105 683
63 269
1 093
1932
141 919
2 728
73 946
36 017
29 228
1933
239 664
2 154
138 903
54 262
44 345
1934
78 999
2 056
59 451
5 994
11 498
1935
267 076
1 229
185 846
33 601
46 400
1936
274 670
1 118
219 418
23 719
30 415
1937
790 665
353 074
429 311
1 366
6 914
1938
554 258
328 618
206 009
16 342
3 289
1939
63 889
2 552
54 666
3 783
2 888
1940
71 806
1 649
65 727
2 142
2 288
1941
75 411
8 001
65 000
1 200
1 210
1942
124 406
23 278
88 809
7 070
5 249
1943
78 441
3 579
68 887
4 787
1 188
1944
75 109
3 029
70 610
649
821
1945
123 248
4 252
116 681
1 647
668
1946
123 294
2 896
117 943
1 498
957
1947
78 810
1 105
76 581
666
458
1948
73 269
-
72 552
419
298
1949
75 125
-
64 509
10 316
300
1950
60 641
475
54 466
5 225
475
1951
54 775
1 609
49 142
3 425
599
1952
28 800
1 612
25 824
773
591
19532
8 403
198
7 894
38
273
TOTAL :
4 060 306
799 455
2 631 397
413 512
215 942
1. La peine d’exil, souvent
appliquée au koulaks durant les années de la collectivisation socialiste
de l’agriculture, consistait soit à être déporté dans un lieu sous le
contrôle de la police (pour un certain nombre d’années ou à vie), soit
en une interdiction de résider dans un lieu. Dans tous les cas, le
condamné pouvait travailler et vivre librement avec sa famille dans un
logement.
2. Première moitié de l’année.
Staline, un
ennemi du culte de la personnalité
Texte paru dans " Gegen Die Strömung ", organe pour l'édification du Parti Communiste
Révolutionnaire d'Allemagne, N° de Juillet/Août 1996, en français Mai 1998.
(http://membres.lycos.fr/edipro/page18.htm)
Depuis le
fameux "discours secret" mal famé de Khrouchtchev au XXe congrès du P.C.
d'Union Soviétique en 1956, un reproche archi-connu fait contre Staline,
c'est qu'il aurait créé et imposé au parti le "culte de la personnalité"
autour de sa personne.
Il est
indéniable qu'il y avait en Union Soviétique des exagérations et des
louanges à Staline ridiculement exagérées, et aussi des surestimations
formalistes des mérites et de la personne de Staline allant jusqu'à des
fleurs de rhétoriques.
Cependant,
Staline lui-même était un ennemi de toute forme de culte de la
personnalité. Staline a combattu de manière répétée
l'idéalisation de personnes isolées.
« Lénine
nous enseigne que seuls peuvent être de véritables dirigeants bolcheviks
ceux qui savent non seulement enseigner aux ouvriers et aux paysans,
mais aussi apprendre d'eux. »
(Staline, Questions du léninisme, 1939, traduit par nous d'après l'édition
allemande)
Et Staline a
parlé de manière très autocritique de son propre travail et de ses
propres erreurs (voir les Oeuvres de Staline, Tome 1, la préface de
l'auteur) et a combattu exagérations ou même flatteries.
Ainsi, dans
une lettre du 16 février 1938 adressée aux éditions " Djestisdat " (Editions
du livre pour enfants) auprès du Komsomol, Staline s'est tourné contre
la publication d'un livre sur sa personne lui ayant été présenté pour
qu'il donne son avis. Voici le texte de cette lettre :
« Je me
tourne de manière décidée contre la publication du " Récit sur l'enfance
de Staline ". Ce livre contient d'innombrables affirmations qui ne
correspondent pas aux faits, déformations, exagérations et louanges non
méritées. Les auteurs ont égaré les appréciateurs de récits, ce sont des
menteurs (peut-être aussi des menteurs " de bonne foi ") et des lécheurs
de bottes. C'est regrettable pour les auteurs, mais un fait reste un
fait. Mais ce n'est pas le point le plus important. Le point le plus
important se trouve dans le fait que le livre a tendance a ancré dans la
conscience des enfants soviétiques (et des hommes en général) le culte
de la personnalité, le culte du dirigeant, le culte de héros ne se
trompant jamais. C'est dangereux et nuisible. La théorie des " héros "
et de la " masse " n'est pas une théorie bolchevik, mais une théorie des
sociaux-révolutionnaires. Les héros font apparaître le peuple, le
transforment d'une masse en un peuple - disent les
sociaux-révolutionnaires. Le peuple fait apparaître les héros- répondent
les bolcheviks aux sociaux-révolutionnaires. Tout livre de cette sorte
versera de l'eau aux moulins des sociaux-révolutionnaires, endommagera
l'ensemble de notre travail bolchévik. » (La
lettre de Staline fut publiée en 1953 dans " Voprosy istorij "
(Questions de l'histoire) N° 11, cité et traduit par nous d'après J.W.
Stalin, Werke, Erganzungsband 1929-1952, Berlin 1977)
Staline
désapprouvait un comportement et un état d'esprit soumis par rapport à
sa personne comme à l'égard de personnes en général aussi comme quelque
chose ne servant à rien, comme de la phraséologie d'intellectuels, comme
n'étant pas communiste :
« Vous
parlez de votre " dévouement " à mon égard. Peut-être que ces mots ne
vous ont échappé que par hasard. Peut-être … Si ces mots ne vous ont pas
échappé par hasard, alors je vous conseillerais de jeter par dessus bord
le " principe " du dévouement à l'égard de personnes. Ce n'est pas la
manière bolchevik. » (Staline,
Lettre au
camarade Schatunowski, 1930, traduit par nous d'après Werke Band 13,
p. 17)
Et en 1946,
Staline écrivit au colonel de l'Armée Rouge, le Prof. Dr.Rasin, qui
louait avec exaltation les accomplissements de Staline dans la 2e guerre
mondiale contre l'attaque de l'Union Soviétique par la Wehrmacht nazie :
« L'oreille est aussi blessée par les louanges à Staline - c'est
simplement pénible de les lire. »
(Staline,
Réponse, 23 février 1946, publié dans " Neue Welt ", cahier 7, avril
1947, p.23-25, traduit par nous d'après Werke Band 15, p. 58)
La signification du culte de la personnalité
« L'autorité de Staline a grandi
organiquement avec les succès de la construction économique. Le peuple
est reconnaissant à Staline du pain, de la viande, de l'ordre, de
l'éducation et de la création de l'armée, qui assurent son bien-être. Le
peuple doit avoir quelqu'un à qui exprimer sa reconnaissance de
l'amélioration incontestable de ses conditions de vie, et pour cela, il
choisit non pas des notions abstraites, non pas le communisme abstrait,
mais un homme concret, Staline. » (André Gide dans
la préface de son livre petit-bourgeois Retour de l'URSS.)
« Si
Staline a foi dans la masse, la réciproque est vraie. C'est un véritable
culte que la Russie Nouvelle a pour Staline, mais un culte fait de
confiance, et jailli tout entier d'en bas. »
(Henri Barbusse, Staline – Un monde nouveau vu à travers un homme,
1935, Edition numérique, p. 106.)
« Henri
Sellier, sénateur socialiste, écrivait en juin 1938 :
« Que
Staline soit l'un des génies constructeurs les plus remarquables que
l'humanité ait connus, personne, même ceux qui lui reprochent un esprit
dictatorial rigoureux, ne peuvent, de bonne foi, le contester. ... Que
les plaisantins et les sceptiques ridiculisent à perte de vue les
formules enfantines de reconnaissance et d'admiration que le peuple
russe, dans sa naïveté religieuse, prodigue à celui dont l'effort lui a
valu en quelques années une telle amélioration de vie, cela s'explique. Mais que
les socialistes, à qui Staline a fourni la preuve éclatante de la
possibilité d'organiser l'économie d'une gigantesque nation, en
prescrivant totalement la propriété individuelle des instruments de
travail, s'associent aux clameurs intéressées de leurs adversaires les
plus stupides et les plus intransigeants, cela est plus regrettable. Si Karl
Marx a donné une doctrine aux socialistes, Staline a démontré que son
application était possible et ses résultats salutaires. A ce titre, il a
droit à leur profonde reconnaissance et à leur vive admiration...
»
(Russie d'aujourd'hui, juin 1938.) » (Fernand
Grenier, Au pays de Staline, 1950, Edition numérique, p. 37.)
«
Certains prétendus esprits forts se sont lourdement gaussés de
l'admiration portée à Lénine et à Staline par des millions d'hommes à
l'intérieur et à l'extérieur de l'U.R.S.S. tandis que des « amis »
cherchaient toutes sortes d'explications embrouillées à ce « culte
soviétique » qui faisait éclore de « nouveaux dieux ». Enfin, d'autres
ont prétendu que la popularité de Lénine et de Staline avait été créée
de toutes pièces, artificiellement, par eux-mêmes. Ce n'est
pas si compliqué. Depuis
1924, chaque jour entre quatre et cinq heures, ils sont des milliers
d'hommes, de femmes et d'enfants qui se rendent au Mausolée de la place
Rouge. Rien, absolument rien, ne les contraint de venir saluer avec
émotion la dépouille de Lénine. Pourquoi ces citoyens anonymes
rendent-ils cet hommage quotidiennement renouvelé par d'autres ? Parce
qu'ils savent ce qu'ils doivent à Vladimir Ilitch. Cette
ferveur devait tout naturellement entourer le disciple fidèle, le
continuateur. Elle s'exprime dans les discours, les articles de
journaux, les portraits brandis dans les manifestations ou placés dans
les demeures les plus humbles. Cette belle gravure en couleurs
représentant Staline et Vorochilov que je découvrais dans un foyer
kolkhozien du Caucase, elle avait été apportée de la garnison où le fils
avait accompli son service militaire. Dans la maison d'à côté, c'était
un portrait de Kalinine avec la photographie du fils, officier rouge.
Dans une troisième demeure, par contre, les murs se décoraient de
modestes cartes postales reproduisant les traits de Lénine, Staline,
Vorochilov, Kaganovitch. Rien donc d'officiel ; chacun manifestait à sa
façon et suivant ses acquisitions personnelles sa reconnaissance aux
dirigeants. Oui, les
peuples de l'U.R.S.S. portent une profonde admiration à Lénine et à
Staline. Cette reconnaissance, cette affection sont parfaitement
raisonnées. Qu'elles soient chaque jour plus ardentes, rien de plus
naturel. Plus l'édification socialiste se poursuit et plus se développe
le bien-être, plus grandit la reconnaissance des masses populaires. »
(Fernand Grenier, Au pays de Staline, 1950, Edition numérique,
p. 43.)
Quand la bourgeoisie fait dire aux photos
le contraire de ce qu'elles disent !
« En 1921-1922, neuf millions de personnes
sont mortes de la famine causée par les interventions étrangères.
Les nazis utiliseront dans les années trente ces photos pour
« prouver » la « famine artificielle » provoquée par Staline en Ukraine
en 1932-1933... »(Ludo Martens, Un
autre regard sur Staline, p. 248)
Aujourd'hui ces photographies sont
encore toujours utilisées par la bourgeoisie comme
« preuves
» de la famine en Ukraine ! Pourtant, si ces photographies prouvent
une chose, c'est avant tout la remarquable capacité qu'a la
bourgeoisie d'utiliser les preuves de ses propres crimes pour
essayer de « prouver les crimes » de ses adversaires !
Cet encadré est extrait du dossier des Chroniques de l'histoire (1996, page 54) consacré à Joseph
Staline.
Pour la bourgeoisie,
« la propagande communiste
» sous Staline n'aurait fait durant
les années 1930-1931 que «promettre
» des machines agricoles à la
paysannerie, visant ainsi à lui faire avaler la pilule dans le cadre de
la «collectivisation forcée des terres
» ! La bourgeoisie aime à se
représenter les fermes collectives comme des décors en cartons-pâtes
cachant la misère persistante et le sous-équipement de la paysannerie
soviétique.
Pourtant la propagande mensongère n'est pas
celle que l'on croit : cette propagande, c'est celle que la bourgeoisie
cherche à faire avaler aux travailleurs à travers la falsification et la
révision éhontée des faits historiques réels. La bourgeoisie va même
jusqu'à affirmer que la paysannerie était dans sa grande masse opposée à
la collectivisation et ne daigne même pas parler des crimes perpétrés
par les koulaks contre la paysannerie travailleuse ! Ignorance ou
falsification délibérée ? Peu importe car au final cela démontre le
« sérieux
» et
« l'objectivité
» des
« investigations
» bourgeoises faites soi-disant en
vue de
« découvrir la vérité sur l'URSS de
Staline
» !
En outre la fourniture massive de tracteurs et de machines agricoles à
la paysannerie travailleuse n'était pas une « vaine promesse », mais une
réalité objective : le nombre des tracteurs travaillant dans les
kolkhozes et les sovkhozes était de 34 900 en 1929, de 210 900 en 1933
et enfin de 483 500 en 1938. Le nombre des moissonneuses-batteuses, lui,
se montait à 1700 en 1930, à 13 500 en 1933 et à 153 500 en 1938.
L'agriculture soviétique était ainsi devenue en moins d'une décennie
l'agriculture la plus mécanisée du monde, sans que cela ait entraîné
la ruine de la majorité de la
paysannerie comme sous le capitalisme. On comprendra donc sans mal que
sur la photographie les paysans brandissent une bannière sur laquelle
est écrit non pas 'leur refus des méthodes de la
collectivisation', mais :
« Nous, kolkhoziens, nous
sommes pour la collectivisation. Nous liquidons la classe des koulaks. »
Ainsi une photo prouvant la volonté de
la paysannerie travailleuse d'en finir avec les koulaks — que Lénine
qualifiait de
« vampires
» et de
« pires exploiteurs
» — se change (miraculeusement) dans
les mains (alchimistes) de la bourgeoisie en une photographie démontrant
« l'opposition de la paysannerie
toute entière aux méthodes de la collectivisation
». Il faut dire que la bourgeoisie
peut compter sur la méconnaissance de la langue russe par l'immense
majorité des travailleurs qui ne pourront donc pas vérifier
l'authenticité de la traduction. Pourquoi se priverait-elle donc d'une
falsification aussi grossière et donc apparemment aussi
« irréfutable
» ?
"Staline, le tyran rouge" : ou comment
démontrer l'actualité des recettes de Goebbels...
Le
13 mars 2007, la chaîne télévisée M6 a diffusé à une heure de grande
écoute (20H50) son 'documentaire' Staline, le tyran rouge.
Libre de droits pour la diffusion à destination de l'enseignement, ce
film de propagande anti-communiste ne diffère en rien de ses
prédécesseurs (sinon par ses images colorisées, destinées à donner une
impression de plus grand réalisme). Mais ce 'réalisme' ne va jamais plus
loin que la répétition de mensonges propagés depuis plus de sept
décennies, ce qui n'a rien d'étonnant pour un 'document' ayant pour
'conseiller historique' Nicolas Werth, un des auteurs du Livre
noir du communisme.
Ainsi, en voulant prouver la famine
« connue et voulue par Staline
» en Ukraine
en 1933, le film commence par dire que cette région
« l'une des plus riches d'Europe
» avait
« déjà été ravagée par la famine dans les années 20
sous Lénine
». Ce que ce film 'documentaire' ne dit pas, c'est que
cette famine avait été provoquée par l'intervention étrangère dans les
années 1918-1921. Cette 'omission' (d'un fait qui révélait l'unité
anti-communiste des ex-ennemis impérialistes coalisés), pourtant
reconnue par l'historiographie bourgeoise elle-même*,
est à l'image de ce que le film ajoute aussitôt après :
« Mais cette fois,
l'hécatombe va prendre des proportions inimaginables. Les paysans n'ont
plus rien à manger. Un père écrit à son fils à Moscou : 'Mon cher fils,
je t'écris pour t'apprendre que ta mère est morte'...
»
Ces paroles sont illustrées par des
images montrant les effets de la famine soi-disant provoquée par Staline
pour
« mater la résistance
» opposée par les
paysans ukrainiens à la collectivisation...
Voici des preuves irréfutables démontrant
la politique criminelle de Staline... Telles sont du moins les
apparences...
En fait, une séquence vidéo présentée illustre bien de quel type de
'preuves' il s'agit : des documents vidéos filmés par les soviétiques
durant la famine des années 1918-1921. Ainsi, à la 27ème minute du film,
on peut voir une séquence familière, également présente dans le film
documentaire soviétique Three songs about Lenin (Dziga
Vertov, 1934) pour illustrer les méfaits provoqués par l'intervention
étrangère soutenant les armées blanches durant les années de guerre
civile !!!
* « A partir de l'été 1918, Anglais, Allemands,
Français, Américains, Grecs, Polonais, Roumains et Japonais
interviennent. » (Wikipédia, 'La Révolution russe
―
L'intervention étrangère',
http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_russe)
Staline et le massacre de
Katyn
«Avec une
obstination maniaque, la bourgeoisie s’affaire à confirmer dans la
conscience collective le mythe des 'cruautés de Staline' à
propos de l’exécution, en avril 1940, par des troupes du Ministère de
l’Intérieur, dans le bois de Katyn, près de Smolensk, de 10.000
officiers polonais. En 1993, aveuglé par un anticommunisme ardent, le
régime d’Eltsine a reconnu, par intérêt politique, cette falsification,
cette gigantesque provocation. Pourtant, encore avant la libération de
Smolensk par l’Armée Rouge, les experts internationaux de la commission
envoyée à Katyn par les Allemands, ont constaté que les balles dans les
cadavres étaient de marque allemande GEZO, série D, calibre 7.65
mm. Le 8 mai 1943, le menteur pathologique Goebbels, écrivait dans son
journal : « Malheureusement, on a trouvé des
munitions allemandes dans les fosses de Katyn… Si ce fait est connu de
l’ennemi, il faudra alors renoncer à toute l’histoire de Katyn. »
L’émigration polonaise, « le gouvernement en exil » de Sikorsky,
a spécialement insisté sur cette version. Staline a fermement déclaré :
« Nous débarrasserons la Pologne du
gouvernement émigré. »Il a catégoriquement rejeté « la pression sur le Gouvernement Soviétique
dans le but de lui arracher des reculs territoriaux sur le compte des
intérêts de l’Ukraine Soviétique, de la Biélorussie Soviétique et de la
Lituanie Soviétique ». Dans
un entretien intime, Roosevelt a déclaré qu’une partie importante de ses
électeurs était d’origine polonaise et balte… et bien « qu’il soit personnellement d’accord avec
Staline à propos du déplacement de la frontière russo-polonaise vers
l’Ouest… il ne pouvait appuyer publiquement un tel accord à l’heure
actuelle ».
»
(Oleg Shenine, Le rôle de J.V.
Staline et du Parti Communiste (Bolchévik) de l’Union Soviétique dans la
Grande Guerre Patriotique de 1941-1945.
http://www.geocities.com/komintern_doc/komintern022.htm)
«
Au cours des deux premières années qui suivent la victoire sur
l'Allemagne, la plupart des journaux conservent encore (sauf exceptions)
une certaine retenue dans leurs accusations et attaques venimeuses
contre l'Union soviétique. A partir de 1947, c'est un déluge d'infamies
qu'il est impossible de relever, tant elles sont nombreuses et
quotidiennes. A qui la palme ? Sans doute à l'hebdomadaire gaulliste
Carrefour. Ce dernier publie un dessin : Deux soldats russes,
coiffés du bonnet mongol à étoile rouge, hirsutes et squelettiques comme
de bien entendu. Ils n'ont pas le couteau entre les dents mais un
revolver à la main et à leurs pieds gît un officier polonais assassiné.
C'est ledessin, à peine retouché, paru en 1943dans le
journal de Goebbels « Das Reich », au moment de la macabre mise en
scène de « la fosse de Katyn » ! »
(Fernand Grenier, Au pays de Staline, 1950, Edition numérique,
p. 43.)
Staline et les pertes humaines soviétiques de la
Seconde Guerre Mondiale Impérialiste
La bourgeoisie, ne reculant devant aucun
mensonge quand elle cherche à faire croire que le camarade Staline
n'accordait aucune valeur à la vie humaine, n'hésite pas à lui faire
dire le contraire de ce qu'il a dit.
Il nous faut d'abord noter que la
bourgeoisie estime les pertes humaines entre « 17 à 26 millions pour l’Union soviétique »
(Encarta 2004 ; Le Bilan de la Seconde Guerre Mondiale.)
Face à cela, la bourgeoisie affirme donc
que :
« Staline tente de
minimiser la saignée humaine en reconnaissant seulement 7 millions de
morts. »
(Encarta 2004 ; Prix et conséquences
de la Guerre en URSS.)
Y a-t-il ici un semblant de vérité ?
Nullement ! Non seulement Staline reconnaissait que l'URSS avait subi
des pertes bien plus lourdes, mais encore les mettait-il en avant pour
rappeler aux impérialistes anglo-américains fauteurs de guerre le rôle
de l'URSS dans la victoire contre le nazisme.
Ainsi, dans son « Interview au sujet
du discours de M. Churchill à Fulton », en mars 1946 (soit moins
d'un an après la fin de la guerre), Staline rappelait à Churchill que :
« Par suite de
l'invasion allemande, l'Union Soviétique a perdu sans retour, dans les
combats avec les Allemands, pendant l'occupation et par l'envoi d'hommes
soviétiques dans les bagnes allemands, près de dix-sept millions de
personnes. Autrement dit, les pertes de l'Union Soviétique dépassent de
plusieurs fois celles de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis pris
ensemble. Il est possible qu'en certains lieux on soit enclin à oublier
ces pertes colossales du peuple soviétique, qui ont rendu possible la
libération de l'Europe du joug hitlérien. Mais l'Union Soviétique ne
peut oublier ces pertes. »(Joseph Staline, Oeuvres,
Tome XVI (1941-1949), NBE, 1975, p.212-213.)
On voit
encore une fois comment la bourgeoisie s'est « admirablement
» assimilée la
pratique des mensonges à la Goebbels !
Ennemis
et amis : Ils ont dit...
Discours de
Stéphane Courtois (co-auteur du Livre noir du communisme)
— Comment comprendre Staline, Académie des Sciences
Morales et Politiques, séance du 24 février 2003 :
« Ces explications psychologisantes [de
Khrouchtchev et Trotsky], si elles recèlent une part de vérité, reposent
souvent sur des rumeurs qui s’avèrent aujourd’hui non fondées : cet
homme aux nerfs d’acier n’a jamais tremblé, n’a connu aucun effondrement
psychologique en juin 1941, et a pendant 35 ans travaillé 15 heures par
jour. (...) dans la
phase de fondation du système, de 1917 à 1953, c’est bien l’idéologie
qui a commandé la conduite de Lénine puis de Staline. (…) on l’oublie
trop, Staline était un authentique bolchevique élevé à l’école du
léninisme. (…) Staline
n’était donc pas l’obscur apparatchik décrit par Trotsky, mais l’un des
collaborateurs directs de Lénine et parmi les plus appréciés pour son
soutien sans faille au leader, son sens de la discipline, son sang-froid
et sa fermeté de caractère exceptionnels, sa détermination et son
absence totale de scrupules et de pitié dans l’action qui furent des
atouts majeurs lors de la guerre civile de 1918-1920.
(...)
Staline a
été le plus brillant homme de pouvoir du XXe siècle, celui
qui sut le mieux mettre en adéquation ses moyens avec ses objectifs.
Bien sûr, un tel système fondé sur la destruction de la propriété privée
et l’économie administrée, sur la terreur et le mensonge, et enfin sur
la négation de la personne humaine et la prétention à créer un « homme
nouveau », relevait du délire, « construction intellectuelle
pathologique sans liaison avec le monde réel, et qui s’accompagne d’une
conviction absolue ». »
Winston Churchill, le 21 décembre 1959, à
l'occasion du 80ème anniversaire de la naissance de Staline :
«
C'était une chance pour la
Russie que dans les années de grandes épreuves, à la tête du pays s'est
trouvé le génie et inébranlable commandant, Staline. (...) Il était la
plus brillante personne, qui tenait tête à notre cruelle et changeante
époque, dans laquelle sa vie s'est passée. (...) Staline possédait
surtout un sens aigu de l'humour et du sarcasme, et la capacité de
saisir exactement nos pensées. Cette force de Staline était tellement
grande, qu'il s'est imposé comme unique parmi les dirigeants d'Etat de
tous les temps et de tous les peuples. (...) Staline nous impressionnait
beaucoup. Il possédait une profonde sagesse, réfléchie et logique,
privée de toute panique. Dans les moments difficiles, il était un maître
invincible pour trouver une issue de la situation la plus empêtrée.
Aussi bien dans les moments les plus critiques, que dans les moments de
victoire, Staline était tout aussi retenu et ne tombait jamais dans les
illusions. Il était une personne extraordinaire. Il a créé et soumis un
empire énorme. (...) Staline a hérité d'une Russie à la charrue, et l'a
laissée avec l'arme atomique. (...) Staline était un homme d'une énergie
inhabituelle, (...) impitoyable dans les discussions, à qui même moi,
formé dans le Parlement britannique, ne pouvais rien opposer (...)
L'histoire n'oublie pas de telles personnes.
»
Alexandre Zinoviev
:
« J'ai été un antistalinien convaincu dès l'âge de dix-sept
ans. L'idée d'un attentat contre Staline envahit mes pensées
et mes sentiments. » (Les Confessions d'un homme en trop,
1990.)
« Lorsque Staline était encore en vie, je voyais ça
autrement, mais maintenant que je peux survoler ce siècle,
je dis : Staline a été la plus grande personnalité de notre
siècle, le plus grand génie politique. Adopter une attitude
scientifique à l'égard de quelqu'un est autre chose que
manifester son attitude personnelle. » (Interview Humo,
25 février 1993.)
« Notre époque n'est pas que post-communiste, elle est aussi
post-démocratique. Nous assistons aujourd'hui à
l'instauration du totalitarisme démocratique ou, si vous
préférez, de la démocratie totalitaire. » (La Grande
rupture, 1999.)
――――――――――――――――――――――――――――――――――――――――――――――――
Théodore Dreiser (écrivain américain), de
retour d'une visite en URSS en 1927 rapporta dans son ouvrage
Dreiser Looks at Russia qu'il était
le plus impressionné par deux choses :
« l'enthousiasme jamais vu du peuple
soviétique, et le salaire de Staline – 225 roubles, alors que celui d'un
mineur était de 250 roubles. »
En
raison de ses vues politiques radicales, le FBI et le président Hoover
surveillèrent Dreiser de près durant les années 1930.
Bernard Show, (écrivain irlandais), de
retour d'une visite en URSS au début des années 1930 s'exprimant sur les
réussites de l'édification socialiste de l'Union Soviétique et observant
l'enthousiasme du peuple soviétique dans l'exécution des plans
quinquennaux de Staline déclarait à son retour en Angleterre, à
l'aéroport :
« Je reviens de l'avenir pour me plonger
dans le passé. »
L'avenir, c'était l'Union Soviétique
socialiste, le passé, c'était l'Angleterre capitaliste.
Mao
Tsé-toung,
le 15 novembre 1956
:
« A
mon avis, il y a deux 'épées' : l’une est Lénine et l’autre, Staline.
L’épée qu’est Staline, les Russes l’ont maintenant jetée. Gomulka et
certains Hongrois l’ont ramassée pour frapper l’Union soviétique, pour
combattre ce qu’on appelle le stalinisme. Les impérialistes se servent aussi
de cette épée pour tuer les gens ; Dulles par exemple l’a brandie un moment.
Cette arme n’est pas prêtée, elle est jetée. Nous autres Chinois, nous ne
l’avons pas rejetée. Quant à l’épée qu’est Lénine, n’a-t-elle pas
été, elle aussi, rejetée en quelque sorte par les dirigeants soviétiques ? A
mon avis, elle l’a été dans une assez large mesure. La révolution
d’octobre est-elle toujours valable ? Peut-elle encore servir d’exemple aux
différents pays ? Le rapport de Khrouchtchev dit qu’il est possible de
parvenir au pouvoir par la voie parlementaire ; cela signifie que les autres
pays n’auraient plus besoin de suivre l’exemple de la révolution
d’octobre. Une fois cette porte grande ouverte, le léninisme est pratiquement
rejeté. »
'Stalinisme' : quelques observations concernant les procès de Moscou
Il a été question sur le forum "Paix
socialisme communisme", des fameux procès de Moscou des années '30, mis
à charge des crimes imputables au "stalinisme". Et ces procès reviennent
d'ailleurs constamment dans la presse et les écrits comme de véritables
slogans qui ne sont jamais approfondis ni démentis de la propagande
anti-communiste. J'y reviens donc avec les observations et témoignages
d' époques suivants :
Extraits du livre, paru en 1943,
à Zurich, de J. E. Davies«
Comme ambassadeur des E-U à
Moscou. Des rapports authentiques et confidentiels sur
l'Union Soviétique jusqu' en octobre 1941
».
Davies a suivi — tous les diplomates le
pouvaient — les procès de Moscou, comme observateur (il était
juriste).
Le 17 mars 1938, il a câblé ses
impressions du procès de Boukharine et d'autres à Moscou, à
Washington. La dépêche est conçue ainsi (extraits) :
« Malgré mes préjugés... ayant observé quotidiennement les témoins et
leur manière de faire leurs dépositions, et en raison de faits
jusqu'alors méconnus, justifiés... je suis arrivé à la conclusion
que les accusés ont bien violé les lois soviétiques énumérées dans
les actes d' accusation. Celles-ci ont été prouvées
contradictoirement, et confirment les accusations de haute trahison
et justifient les condamnations portées contre eux. L'opinion des
diplomates qui avaient assisté régulièrement aux débats a été
unanime, le procès a dénoncé l'existence d'un complot d'opposition
politique de très haut niveau. Le procès leur a permis de comprendre
les événements qui leur étaient jusqu'alors, incompréhensibles.
»
(p. 209)
Davis, avait en 1937 déjà, assisté au
procès de Radek et d'autres, et avait envoyé un rapport à leur sujet
le 17 février 1937 au Secrétaire d'Etat des E-U. Dans ce rapport, il
disait entre autres (p. 33) :
« Une raison objective... m'a fait conclure, à contre coeur — que l'Etat
a réellement prouvé les accusations. Il n'y a aucun doute de
l'existence d'une conspiration très importante parmi les dirigeants,
contre le gouvernement soviétique et que les violations des lois
portées dans l'acte d'accusation, avaient été réellement commises et
donc punissables. J'ai parlé avec pratiquement tous les membres du
corps diplomatiques ici, et à, peut-être, une seule exception, tous
étaient de l'avis que les débats avaient établi l'existence d'un
plan secret et d'une conspiration qui visait à éliminer le
gouvernement.
»
Dans son journal, le 11 mars 1937,
Davies a noté l'épisode suivant :
« Un
autre diplomate m'a fait hier une remarque instructive. Nous
parlions du procès et il a dit "Les accusés sont sans aucun doute
fautifs, nous tous qui avons assisté au procès, sommes unanimes.
Pour le monde extérieur, par contre, les comptes-rendus paraissent
comme des mises en scène. Il savait toutefois que c'était inexact,
mais vraisemblablement, cela était bon, que le monde extérieur ait
cette impression".
»
(p. 86)
Davies parle de nombreuses arrestations
et "épurations" le 4 juillet sur ordre du ministre des Affaires
étrangères Litvinov. Concernant Litvinov, il rend compte :
« Litvinov... a déclaré qu'avec ces épurations il est certain
qu'aucune trahison au profit de Berlin ou de Tokyo, ne serait
possible. Un jour le monde comprendra que ce qui a été fait était
nécessaire. Il fallait qu'ils protègent leur gouvernement de cette
"trahison menaçante". Oui, en réalité, ils ont rendu service au
monde entier, car ils ont protégé du danger de la domination
mondiale des nazis de Hitler. L'Union Soviétique est un fort bastion
contre le danger national-socialiste. Le jour viendra, où le monde
pourra reconnaître quel grand homme était Staline.
»
(p. 128)
Riche en enseignements, est aussi la
description de son entretien avec Staline, contenue dans la lettre
du 9 juin 1938 à sa fille. Il avait été impressionné par la
personnalité de Staline :
« Si
tu peux t'imaginer une personnalité dans tous les domaines
totalement contraire à ce que ses plus féroces adversaires sont
arrivés à imaginer, alors tu as une image de cet homme. La situation
que je constate ici et ses personnalités sont diamétralement
opposées. L'explication réside dans le fait que les hommes sont
prêts à faire pour une religion ou une "cause", ce qu' ils
n'auraient jamais pu faire autrement.
»
(p. 276)
Après l'agression de l'Union
Soviétique, par les fascistes, Davies résume ses opinions en 1941
avec les mots "les procès pour haute trahison ont mis en déroute la
5ème colonne de Hitler". (p. 209).
En 1936, le procès contre Zinoviev et
d'autres avait eu lieu. L' avocat britannique D.N. Pritt
(K.C.) avait pu y assister. Il a écrit ses impressions dans son
livre "From Right to Left" paru en 1965 à Londres.
« Mon impression a été, que le procès a, en général, été mené
équitablement et que les accusés étaient coupables. L'impression de
tous les journalistes avec lesquels j'ai pu parler, a été également
que le procès était équitable et les accusés coupables. Certainement
tous les observateurs étrangers — il y en avait beaucoup, surtout
des diplomates — pensaient la même chose. J'ai entendu l'un d'eux
dire "Naturellement qu'ils sont fautifs. Mais pour des raisons de
propagande, nous devons le nier".
»
(pp. 110-111)
Il en ressort donc, d'après les
affirmations de tels experts en droit bourgeois tels que Davies et
Pritt, que les accusés des procès de Moscou de 1936, 1937 et 1938
ont été condamnés parce que les accusations ont été prouvées. Dans
ce contexte, il faut rappeler ce que Berthol Brecht
a écrit sur ces procès, par exemple la conception des accusés.
« Une fausse conception les a conduits à un profonds isolement et au
crime. Toute la racaille du pays et de l'étranger, tous ces
parasites, le sabotage et l'espionnage s'est instauré en eux. Ils
avaient les mêmes buts que les criminels. Je suis persuadé que c'est
la vérité et qu'elle sera comprise comme telle en Europe de l'Ouest,
même par des lecteurs ennemis... Le politicien qui a besoin de la
défaite pour atteindre le pouvoir, oeuvre pour la défaite. Celui qui
veut être le "sauveur", oeuvre pour une situation dans laquelle il
pourra sauver une situation donc mauvaise... Trotski a d'abord
interprété l'effondrement de l'Etat ouvrier en conséquence de la
guerre, comme danger, mais après, elle devient pour lui, préalable à
son action pratique. Si la guerre arrivait, la construction
"précipitée" s'effondrerait, l'appareil s'isolerait des masses. A
l'extérieur, il faudra renoncer à l'Ukraine, à la Sibérie orientale,
etc... à l'intérieur, il faudra faire des des concessions, retourner
aux formes capitalistes, renforcer ou laisser se renforcer les
koulaks ; mais tout cela va dans le sens d' une nouvelle action, le
retour de Trotski. Les centres anti-staliniens, n'ont pas la force
morale de faire appel au prolétariat, moins parce que ces gens sont
des pleutres, que parce qu'ils n'ont pas de réelle base organisée
dans les masses, n'ont rien à proposer, n'ont pas de devoirs pour
les forces productrices du pays. Ils avouent. On peut tout aussi
bien penser, qu'ils avouent plutôt plus que pas assez.
» (B.
Brecht, écrits sur la politique et la société L.I. 1919-1941. Aufbau
— Verlag. Berlin et Weimar, 1968 — p. 172-s).
Si nous partons du principe du Davies
et Pritt (et Brecht) avec leur jugement du procès de Moscou, avaient
raison, alors il faut se poser nécessairement la question : Est-ce
que ceux — comme Khrouchtchev et Gorbatchev — qui ont déclaré les
condamnés des procès de Moscou, victimes innocentes ne l'ont-ils pas
fait, parce qu'ils sympathisaient avec ceux eux ou étaient même
complices et qu' ils voulaient mettre à sa fin leur entreprise
échouée ?
60ème anniversaire de la victoire soviétique
sur le fascsime
« Pari réussi pour Vladimir Poutine. Le président russe est parvenu à
réunir hier à Moscou, dans une atmosphère consensuelle, le gratin des
dirigeants mondiaux pour célébrer le soixantième anniversaire de la
victoire de 1945 sur les nazis. La parade militaire, à laquelle
participaient plus de 7 000 soldats et quelque 2 500 anciens combattants
de la Seconde Guerre mondiale, a été lancée après que le carillon du
Kremlin eut sonné 10 heures. Trois soldats ont alors traversé la place
Rouge, en portant le drapeau de l’armée soviétique, redevenu l’emblème
de l’armée russe sous Vladimir Poutine.
Poutine, qui s’est attaché depuis son arrivée au pouvoir en 2000 à
restaurer la grandeur perdue de la Russie, a tenu à souligner dans ses
discours le rôle majeur de l’Union soviétique – avec ses 27 millions de
morts – dans la victoire sur le nazisme. Mais il a su ménager ses hôtes.
S’exprimant devant George W. Bush, Jacques Chirac et le chancelier
allemand Gerhard Schröder, parmi une soixantaine de dirigeants
étrangers, il en a profité pour vanter une nouvelle alliance contre le
terrorisme. Le maître du Kremlin a évité tout sujet délicat, ne faisant
aucune allusion à la polémique avec les Baltes et les Etats-Unis sur l’«
occupation » soviétique qui a suivi la libération de l’est de l’Europe
par l’Armée rouge, un terme vivement réfuté par Moscou.
Seul couac, des milliers de communistes russes ont manifesté hier dans
la capitale en réclamant la démission de Poutine et la glorification de
Staline. Par ailleurs, le déplacement des leaders mondiaux a été
désavoué par des défenseurs des droits de l’homme et des séparatistes
tchétchènes, qui en avaient dénoncé dimanche le « cynisme ». (Avec AFP).
»(La place Rouge fait place nette – Mardi 10 mai 2005
;
http://www.20minutes.fr/journal/monde/article.php?ida=51161)
« Plus la guerre s'éloigne, plus on en
rajoute ! » Ivan, 81 ans, la poitrine bardée d'étoiles et de rubans,
sera aujourd'hui parmi les anciens combattants qui défileront sur la
place Rouge. Mais il est bien conscient de n'être qu'un figurant dans
une vaste mise en scène de l'Histoire. « Cette année, j'ai
particulièrement hésité à participer, avoue ce vétéran, rencontré lors
d'une des nombreuses répétitions des cérémonies organisées ces dernières
semaines au centre de Moscou. Je suis déçu de notre gouvernement, qui
vient de nous supprimer toute une série d'avantages sociaux. Et je vois
que la liberté pour laquelle nous nous étions battus profite surtout aux
capitalistes qui occupent maintenant la Russie ! Mais c'est sans doute
la dernière fois que j'ai la force de participer à cette grande
célébration. En passant sur la place Rouge, j'aurai surtout une pensée
pour Lénine et Staline, que je saluerai ! »
(Libération, mai 2005.)
"Nostalgies staliniennes"
« Mené en juin 2005 sur un échantillon de 2 000 jeunes âgés de 16
ans à 29 ans, un troisième sondage confirme la tendance. Staline, dont
70 % des sondés savent qu'il a « fait torturer, emprisonner et tuer des
millions d'innocents », n'est paradoxalement qualifié de « cruel tyran »
que par 43 % de ces jeunes. L'ambivalence de leurs sentiments, alliée à
d'évidentes lacunes historiques, les conduit même à le qualifier de «
leader avisé » (51 % contre 39 %), dont on a « exagéré le rôle dans les
répressions » (42 % contre 37 %) et qui, au total, a fait « plus de bien
que de mal » (56 % contre 33 %). Ils ne sont que 28 % à lui dénier le
mérite de la victoire sur le nazisme. La grande majorité semble ignorer
les purges massives qu'il infligea à l'armée Rouge, l'affaiblissant
dangereusement à la veille de la Seconde Guerre mondiale.
» (http://www.jeuneafrique.com)
Si 'lacunes historiques' il y a,
c'est évidemment du fait que la grande majorité des russes a été
abreuvée de mensonges pendant un demi siècle de pouvoir révisionniste-bourgeois... Aujourd'hui, les historiens anti-communistes
les plus sérieux reconnaissent que les chiffres des 'victimes du
stalinisme' ont été démesurément gonflés : Dans son livre Le siècle
soviétique(Fayard
— Le Monde
Diplomatique, Paris,
2003), Moshe Lewin prend pour base le chiffre avancé par Zemskov : 700
000 personnes arrêtées pour des raisons politiques ont été exécutées
entre 1921 et 1953. Seul 'couac' : ces historiens 'objectifs' essaient
malgré tout de maintenir intact le mythe 'de la terreur sous la
dictature personnelle de Staline' ! (et surtout n'envisagent pas un seul
instant le fait que ces fusillés aient pu être vraiment coupables...)
Traduit de l'anglais par le Collectif
Militant Communiste —
www.militcom.org —, le texte suivant
démontre la véritable nature des famines en Ukraine, l'étendue et la
signification des grandes purges de 1938, etc... Bref la falsification
historique la plus abjecte et la plus grossière, selon l'adage de Goebbels !
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D’Hitler à
Hearst, de Conquest à Soljenitsyne
Ou
l'histoire de millions de personnes prétendument incarcérés et mortes dans
les camps de travaux forcés de l'Union soviétique et suite à la famine à
l’époque de Staline.
Aujourd’hui dans le monde où nous vivons, qui peut éviter d'entendre les
histoires épouvantables de mort soupçonnée et de meurtres dans les camps de
travaux forcés (goulag) de l'Union soviétique ?
Qui peut
éviter d’entendre les histoires sur les millions de personnes qui sont
mortes de faim et sur les millions d'opposants exécutés en Union soviétique
du temps de Staline ? Dans le monde capitaliste ces histoires sont répétées
à maintes reprises dans des livres, des journaux, à la radio et la
télévision et dans des films et le nombre mythique de millions de victimes
du socialisme n’a fait qu’augmenter à pas de géant dans les 50 dernières
années.
Mais d’où
en fait viennent ces histoires et ces chiffres ? Qui est derrière tout cela
?Et une autre question : où est la vérité dans ces histoires ?
Quelles
informations peut-on trouver dans les archives de l'Union soviétique,
autrefois secrètes, mais ouvertes à la recherche historique par Gorbatchev
en 1989 ? Les auteurs des mythes avaient toujours dit que les chiffres sur
les millions de morts dans l’ Union soviétique de Staline seraient confirmés
le jour où les archives seraient ouvertes. Cela est-il arrivé ? Leurs dires
ont-ils été confirmés ?
L'article
suivant nous montre d’où proviennent ces histoires de millions de morts de
famine ou dans des camps de travaux forcés dans l’Union soviétique de
Staline et qui est derrière tout cela.
L'auteur,
après l'étude des comptes rendus de recherche qui ont été effectuées sur les
archives de l'Union soviétique, est en mesure de fournir, sous forme de
données concrètes, le nombre réel de prisonniers, le nombre d’années
passées en prison, le nombre réel de ceux qui sont morts et de ceux qui ont
été condamnés à mort dans l’Union soviétique de Staline. La vérité est très
différente du mythe.
L’auteur,
Mario Sousa est membre du Parti Communiste de Suède, KPML (r). L'article à
été publié dans le journal du Parti Comunist Proletären en avril 1998.
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Les mensonges sur
l’histoire de l’Union Soviétique
1).
De Hitler à Hearst, de Conquest à Soljenitsyne
On
prétend que des millions de personnes furent emprisonnés à l’époque de
Staline et moururent dans les camps de travail de l’Union soviétique ou à
cause de la famine. A notre époque, qui n’a pas entendu parler d’histoires
terribles sur les victimes du goulag, les camps de travail de l’Union soviétique ?
Qui
n’est pas au courant des histoires sur les millions de gens morts de faim et
sur les millions d’opposants politiques exécutés en Union soviétique, à
l’époque de Staline ? Dans le monde capitaliste, ces histoires sont répétées
à satiété dans les livres, les journaux, à la radio, à la télévision et
dans les films. Ces 50 dernières années, les estimations des soi-disant
millions de victimes du socialisme ont gonflé démesurément. Mais, en fait,
qu’est-ce qu’il en est vraiment de ces histoires, et ces chiffres, d’où
viennent-ils ? Qu’est-ce qui se cache vraiment derrière tous ça ?
Encore
d’autres questions : est-ce que ces histoires sont vraies ? Et
quelles informations trouve-t-on dans les archives de l’Union soviétique,
secrètes à l’origine, mais qui sont accessibles aux recherches historiques
depuis Gorbatchev, en 1989 ? Les auteurs des mythes sur l’Union soviétique
ont toujours affirmé que toutes ces fables sur les millions de morts sous
Staline seraient confirmées le jour où les archives seraient disponibles.
Qu’en est-il ? Que confirment-elles ?
L’auteur
de cet article, après avoir les conclusions des études des recherches faites
dans les archives de l’Union soviétique est en mesure de fournir des
informations concrètes sur les chiffres et le nombre réel de prisonniers, les
années que les prisonniers effectuaient et le nombre réel de morts et de
condamnés à mort en Union soviétique sous Staline. Et la vérité est bien
différente du mythe.
Je
suis membre du Parti Communiste de Suède, le KPML(r). L’article a été publié
dans le journal du parti, Proletären en avril 1998.
Il
existe un lien historique direct entre Hitler et Hearst, Conquest et
Soljenitsyne. En 1933, se produisait en Allemagne un changement politique qui a
marqué profondément l’histoire mondiale pour des décennies. Le 30 janvier,
Hitler devenait Premier ministre et un nouveau type de gouvernement
apparaissait, violent et sans lois. Pour consolider leur pouvoir, les nazis
appelèrent à de nouvelles élections pour le 5 mars de la même année,
utilisant toute la propagande qu’ils pouvaient utiliser pour s’assurer la
victoire. Une semaine avant les élections, le 27 février, les nazis avaient
mis le feu au parlement et avaient accusé les communistes d’en être
responsable. Au cours des élections qui suivirent, les nazis obtinrent 17,3
millions de votes et 288 députés, soit 48% de l’électorat (en novembre
1932, ils avaient obtenu 11,7 millions de voix et 196 députés). Le Parti
Communiste fut interdit. Les nazis commencèrent à persécuter les sociaux-démocrates
et le mouvement syndical, et les premiers camps de concentration virent le jour,
remplis d’hommes et de femmes de gauche. Dans le même temps, le poids
d’Hitler au parlement continua de grossir, avec l’aide de la droite. Le 24
mars, Hitler présenta une loi au parlement pour qu’on lui donne le pouvoir
absolu afin de gouverner le pays durant 4 ans, sans avoir besoin de consulter le
parlement. A partir de là, les persécutions ouvertes contre les Juifs commencèrent,
les premiers à suivre dans les camps de concentration les communistes et la
gauche social-démocrate qui les avaient précédés. Hitler fit un coup
d’Etat pour avoir le pouvoir absolu, renonçant aux accords internationaux de
1918 qui restreignaient l’armement et la militarisation de l’Allemagne. Le réarmement
de l’Allemagne alla très vite. C’est dans cette situation politique
internationale que les mythes concernant des gens mourant en Union soviétique
commencèrent à paraître.
2).
L’Ukraine comme territoire allemand
A
côté d’Hitler, à la tête du gouvernement allemand, il y avait Goebbels, le
Ministre de la Propagande, l’homme chargé d’inculquer le rêve nazi au
peuple allemand. C’était un rêve de pureté raciale dans une Grande
Allemagne, possédant un large lebensraum, l’espace vital pour vivre.
Une partie de ce lebensraum, à l’est de l’Allemagne, plus grande
encore que le pays lui-même, attendait d’être conquis et incorporée à la
nation allemande. En 1925, dans Mein Kampf, Hitler avait parlé de
l’Ukraine comme d’une région essentielle pour l’Allemagne. L’Ukraine et
d’autres régions de l’Europe de l’Est devaient lui appartenir puis
ensuite devenir « propres ». Selon la propagande nazie, l’épée
nazie devait libérer ce territoire pour permettre à la race allemande de s’épanouir.
Avec la technologie et l’industrie allemandes, l’Ukraine serait transformée
en région pour produire des céréales afin de nourrir l’Allemagne. Mais les
Allemands devaient d’abord libérer l’Ukraine de sa population « d’êtres
inférieurs » qui, selon la propagande nazie, devait être réduite en
esclavage et mise au travail dans les maisons, les usines et les campagnes
allemandes - là où en avait besoin l’économie allemande.
La
conquête de l’Ukraine et les autres territoires de l’Union soviétique nécessitait
une guerre contre l’Union soviétique, et cette guerre devait être préparée
bien à l’avance. A cette fin, le ministère nazi de la propagande, dirigé
par Goebbels, mis sur pied une campagne autour d’un supposé génocide commis
par les Bolcheviks en Ukraine qui avait connu selon eux une période épouvantable
de famine, délibérément provoqué par Staline pour forcer les paysans à
accepter le socialisme. Le but de la campagne nazie était de préparer
l’opinion publique internationale à la « libération » de
l’Ukraine par les troupes allemandes. Malgré d’énormes efforts et en dépit
du fait que de nombreux textes de propagande allemande furent publiés dans la
presse britannique, la campagne nazie autour du soi-disant ‘génocide’ en
Ukraine n’eut pas beaucoup de succès au niveau mondial. Il était clair que
Hitler et Goebbels avaient besoin d’aide pour répandre leurs rumeurs et leurs
diffamations sur l’Union soviétique. Ils trouvèrent de l’aide aux
Etats-Unis.
3).
William Hearst, l’ami d’Hitler
William
Randolph Hearst est le nom d’un multimillionnaire qui aida les nazis dans leur
guerre psychologique contre l’Union soviétique. Hearst était un très grand
patron de presse américain, connu comme le ‘père’ de ce qu’on appelle
« la presse jaune », la presse à sensation. William Hearst avait
commencé sa carrière comme rédacteur en chef en 1885, lorsque son père,
George Hearst, un millionnaire de l’industrie minière, sénateur et propriétaire
de journaux lui-même, le nomma à la tête du San Francisco Daily Examiner.
Ce
fut aussi le début de l’empire de presse de Hearst, un empire qui influença
énormément la vie quotidienne et la pensée des Nord-américains. Après la
mort de son père, il vendit toutes les parts de l’industrie minière dont il
avait hérité et commença à investir dans le monde de la presse. Son premier
achat fut le New York Morning Journal, un vieux journal que Hearst
transforma complètement pour en faire un journal à ragots. Il achetait ces
histoires à n’importe quel prix, et lorsqu’il n’y avait pas assez
d’atrocités ou de crimes à raconter, ses chers journalistes et photographes
les ‘arrangeaient’ à leur sauce. C’est ce qui caractérise la « presse
jaune » : des mensonges et des atrocités « arrangés »
et servis comme vraies.
Ces
mensonges firent de Hearst un millionnaire et un personnage très important dans
le monde de la presse. En 1935, il était devenu un des hommes les plus riches
de la planète et sa fortune était estimée à 200 millions de dollars. Après
la vente du Morning Journal, Hearst se mit à acheter et à fonder des
journaux quotidiens et hebdomadaires à travers tous les Etats-Unis. Dans les
années 40, Hearst possédait 25 quotidiens, 24 hebdomadaires, 12 stations de
radio, 2 agences de presse, une entreprise fournissant des faits-divers pour les
films, la compagnie de cinéma Cosmopolitan, et beaucoup d’autres choses
encore. En 1948, il acheta une des premières chaînes de télévision américaine,
BWA, à Baltimore. Les journaux de Hearst se vendaient à 13 millions
d’exemplaires chaque jour et avaient 40 millions de lecteurs. Près d’un
tiers de la population adulte américaine lisait chaque jour un journal de
Hearst. En plus, des millions de gens à travers le monde recevaient des
informations de la presse de Hearst via ses agences de presse, ses films et ses
journaux, traduits et publiés en gros tirage dans le monde. Les chiffres cités
montrent combien l’empire de Hearst eut le pouvoir d’influencer la politique
américaine, et de là, la politique dans le monde, pendant de très longues années.
Sa presse refusa par exemple pendant longtemps que les Etats-Unis entrent dans
la Seconde Guerre Mondiale du côté de l’Union soviétique. Elle soutint plus
tard le Maccarthysme, la chasse aux sorcières anticommuniste dans les années
50.
La
conception du monde de William Hearst était ultra-conservatrice, nationaliste
et anticommuniste. Sa politique était à l’extrême droite. En 1934, il
voyagea en Allemagne et fut reçu comme un invité et un ami par Hitler. Après
son voyage, les journaux de Hearst devinrent encore plus réactionnaires,
publiant toujours plus d’articles contre le socialisme, contre l’Union soviétique
et contre Staline en particulier. Hearst tenta aussi de servir directement la
propagande nazie en publiant une série d’articles de Goering, le bras droit
d’Hitler. Les protestations de beaucoup de lecteurs, néanmoins, le força à
arrêter la publication de ces articles et de les retirer de la circulation.
Après
la visite à Hitler, la presse à sensation de Hearst fut remplit de « révélations »
sur les terribles évènements qui se produisaient en Union soviétique :
meurtres, génocide, esclavage, débauche des dirigeants et misère du peuple,
tous cela faisant quotidiennement les gros titres. La matière était fournie
par la Gestapo, la police politique nazie. Sur la première page des journaux
apparaissaient souvent des caricatures et des photos trafiquées d’Union soviétique,
avec par exemple Staline, caricaturé en criminel avec un couteau dans les
mains. N’oublions pas que ces articles étaient lus chaque jour par 40
millions de personnes aux Etats-Unis et des millions d’autres à travers le
monde !
4).
Le mythe de la famine en Ukraine
Une
des premières campagnes de presse de Hearst contre l’Union soviétique
concerna les millions de personnes soi-disant mortes de faim en Ukraine. Cette
campagne commença le 18 février 1935, avec en gros titre de Une du Chicago
American, la nouvelle de 6 millions de personnes mortes de faim en Union
soviétique. Utilisant le sujet fourni par l’Allemagne nazie, William Hearst
en baron de la presse et en sympathisant des nazis, commença à fabriquer des
histoires sur un soi-disant génocide provoqué par les Bolcheviks ayant entraîné
la mort de plusieurs millions de personnes en Ukraine. La vérité est bien différente.
En fait, ce qui se produisait en Union soviétique, c’était au début des années
30, une lutte des classes sans précédent au cours de laquelle les paysans sans
terre se soulevaient contre les riches propriétaires terriens, les koulaks, et
commençaient à se battre pour la collectivisation, une lutte pour créer les
kolkhozes.
Cette
immense lutte des classes, touchant directement ou indirectement quelques 120
millions de paysans, a certainement provoqué des troubles dans la production et
des pertes agricoles dans certaines régions. Avec moins à manger, les gens
s’affaiblirent ce qui facilita la propagation des maladies infectieuses. Ces
maladies étaient malheureusement communes dans le monde, à cette époque.
Entre 1918 et 1920, une épidémie de fièvre espagnole avait causé la mort de
20 millions de personnes aux Etats-Unis et en Europe, mais personne n’avait
accusé les gouvernements de ces pays d’avoir tué leurs propres citoyens. La
vérité est que ces gouvernements ne pouvaient rien faire contre ce genre d’épidémie.
C’est seulement avec le développement de la pénicilline pendant la Seconde
Guerre mondiale qu’il fut possible de contenir de telles épidémies. Et ce ne
fut possible partout que vers la fin des années 40.
Les
articles de la presse Hearst affirmant que des millions de personnes mouraient
de faim en Ukraine, délibérément provoqués par les communistes, semblaient
crédibles et détaillées. La presse Hearst utilisait tous les moyens possibles
pour que ces mensonges ressemblent à la vérité, et réussit à influencer
l’opinion publique des pays capitalistes qui se retourna brusquement contre
l’Union soviétique. Ce fut le début de la fabrication d’un des principaux
mythes sur l’Union soviétique. A côté des révélations de la presse
occidentale sur la soi-disant famine, personne ne voulut écouter les démentis
de l’Union soviétique et les explications sur la fabrication des mensonges de
la presse de Hearst, une situation qui dura de 1934 à 1987 ! Pendant plus
de 50 ans, plusieurs générations d’individus à travers le monde furent
nourries de ces calomnies confortant la mauvaise opinion qu’ils avaient du
socialisme en Union soviétique.
5).
L’empire médiatique de Hearst en 1988
William
Hearst mourut en 1951 dans sa maison à Beverley Hill en Californie. Il laissait
derrière lui un empire médiatique qui continue encore aujourd’hui à
propager ses nouvelles réactionnaires dans le monde entier. Aujourd’hui, la
Hearst Corporation est une des plus grandes entreprises du monde, possédant
plus de 100 magazines et employant 15 000 personnes. L’empire Hearst comprend
des journaux, des magazines, des livres, des radios, des chaînes de télévision,
des chaînes câblées, des agences de presse et du multimédia.
6).
52 ans pour que la vérité éclate
La
campagne de désinformation nazie sur l’Ukraine ne cessa pas avec la défaite
de l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. Les mensonges nazis furent
repris par la CIA et le MI5 (services secrets britanniques) et occupèrent une
place importante dans la propagande de la guerre froide contre l’Union soviétique.
Après la Seconde Guerre mondiale, le Maccarthysme, la chasse aux sorcières
anticommuniste, a entretenu les fables sur les millions de morts de la faim en
Ukraine. En 1953, un livre sur ce sujet fut publié aux Etats-Unis. Ce livre
s’intitulait Black Deeds of the Kremlin (Sombres agissements au
Kremlin). Sa publication fut financée par les réfugiés ukrainiens des
Etats-Unis, des gens qui avaient collaboré avec les nazis pendant la Seconde
Guerre mondiale. Le gouvernement américain leur avait accordé l’asile
politique en les présentant comme des « démocrates ».
Lorsque
Reagan fut élu à la présidence américaine dans les années 80 et commença
sa croisade anticommuniste, la propagande sur les millions de morts en Ukraine
fut une nouvelle fois activées. En 1984, un professeur d’Harvard publia un
livre qui s’appelait Human Life in Russia (La vie humaine en Russie)
qui répétait toutes ces fausses informations produit par la presse de Hearst
en 1934. Puis, en 1984, les mensonges et falsifications nazies datant des années
30 ressortirent mais, cette fois, couvert par la« respectabilité »
de l’université américaine. Mais ce n’est pas terminé. En 1986, un autre
livre paru sur le même sujet, intitulé Harvest of Sorrow (Sanglantes
Moissons), écrit par un ancien membre des services secrets britanniques,
Robert Conquest, à présent professeur à l’Université Stamford en
Californie. Pour ce genre de « travail », Conquest reçu 80 000
dollars de l’Organisation des nationalistes ukrainiens. Cette même
organisation finança aussi un film réalisé en 1986, intitulé Harvest of
Despair (Moissons du désespoir) dans lequel, entres autres, on
puisait dans le livre que Conquest avait écrit. A ce jour, aux Etats-Unis,
concernant l’estimation du nombre de victimes de la famine en Ukraine, on
avance le chiffre de 15 millions de personnes !
Pourtant
les millions de morts d’Ukraine provenant de la presse Hearst et répétés
dans les livres et les films, sont des chiffres complètement faux. Le
journaliste canadien Douglas Tottle a méticuleusement démonté ces
falsifications dans son livre publié à Toronto en 1987 : Fraud, famine
and fascism - (Mensonge, famine et fascisme : le mythe du génocide
ukrainien d’Hitler à Harvard). Tottle a prouvé, entre autre, que les
photographies utilisés montrant des scènes horribles d’enfants mourrant de
faim, avaient en réalité été prises dans des publications de 1922, à l’époque
où des millions de gens étaient morts à cause de la famine et de la guerre
provoquée par l’intervention de 8 puissances étrangères en Union soviétique
pendant la Guerre Civile de 1918-1921. Douglas Tottle révéla aussi toute la vérité
sur les reportages bidon sur la famine de 1934, publiés dans la presse de
Hearst. Un des journalistes qui a envoyé pendant très longtemps des reportages
et des photographies de cette soi-disant famine était Thomas Walter, un
individu qui n’avait jamais mis les pieds en Ukraine et a séjourné à Moscou
que 5 jours en tout. Ces faits ont aussi été révélés par le journaliste
Louis Fischer, le correspondant à Moscou de The Nation, un journal américain.
Fischer releva que le journaliste M. Parrott, le vrai correspondant de presse de
Hearst à Moscou, avait envoyé des reportages qui ne furent jamais publiés sur
les récoltes excellentes en Union soviétique en 1933 et sur l’essor économique
en Ukraine. Tottle démontra que le journaliste qui écrivait des reportages sur
la soi-disant famine en Ukraine, « Thomas Waller », était en réalité
Robert Green et que celui-ci s’était échappé d’une prison d’Etat dans
le Colorado ! Ce Walker ou plutôt Green, lorsqu’il retourna aux
Etats-Unis, fut arrêté et avoua à la cour qu’il n’avait jamais été en
Ukraine. Mais ces mensonges sur les millions de victimes en Ukraine dans les années
30 dû à une famine supposée avoir été organisé par Staline, furent
seulement découverts qu’en 1987 ! C’est ainsi que Hearst, les Nazis,
l’agent Conquest et bien d’autres ont trompé des millions de personnes avec
leurs mensonges et leurs reportages bidon. Encore aujourd’hui les histoires de
Hearst et des nazis sont répétées systématiquement par les auteurs de
droite.
La
presse de Hearst, grâce à son monopole dans plusieurs états des Etats-Unis et
le rôle de ses agences de presse partout dans le monde, fut le plus grand
porte-parole de la Gestapo. Dans un monde dominé par le capital, Hearst réussit
à transformer les mensonges de la Gestapo en « vérités » diffusées
par des dizaines de journaux, de stations radio et plus tard par des chaînes de
télévisions et des chaînes câblées partout dans le monde. La Gestapo
disparue, la propagande de guerre contre le socialisme en Union soviétique
continua comme si de rien n’était avec la CIA. Les campagnes anticommunistes
de la presse américaine ne perdirent rien en intensité. Les trafics continuèrent
comme avant, d’abord avec l’aide de la Gestapo puis avec la CIA.
7). Robert Conquest au
coeur du mythe
Cet
homme, si largement cité dans la presse bourgeoise, est un véritable
apologiste du système bourgeois. Il doit attirer notre attention car Conquest
est un des deux auteurs qui a écrit le plus sur les soi-disant millions de
morts de la famine. C’est lui qui est en fait à l’origine des principaux
mythes et mensonges concernant l’Union soviétique qui ont été répandu après
la Seconde Guerre mondiale. Conquest a d’abord été connu pour son livre The
Great Terror (La Grande Terreur) (1969) puis pour Moissons
Sanglantes (1986). Conquest écrivit que des millions de gens étaient morts
de faim en Ukraine, dans les camps de travail du goulag et pendant les grands
procès de 1936-38, en utilisant pour cela des sources d’information d’exilés
ukrainiens vivant aux Etats-Unis et appartenant à des parties de droite, des
gens qui avaient collaboré avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
De nombreux héros de Conquest sont bien connus comme des anciens criminels de
guerre qui ont dirigé et participé au génocide des Juifs ukrainiens en 1942.
Un de ces personnages est Mykola Lebed, reconnu comme criminel de guerre après
la guerre. Lebed était le chef de la sécurité à Lvov sous l’occupation
nazie et dirigeait les terribles persécutions anti-juives en 1942. En 1949, la
CIA récupéra Lebed et l’envoya aux Etats-Unis où il travailla comme agent
de désinformation.
Le
style des livres de Conquest est violent et d’un anticommunisme primaire. Dans
son livre de 1969, Conquest raconte comment ceux qui ont succombé à la famine
entre 1932 et 1933 avoisinent les 5 à 6 millions, la moitié d’entre eux
ukrainiens. Mais en 1983, pendant la croisade anticommuniste de Reagan, Conquest
a élargi la famine jusqu’à 1937 et a grossi le nombre de victimes pour
atteindre 14 millions ! De telles affirmations si bien venues se devaient
d’être récompensées : en 1986, Reagan lui demanda d’écrire des
textes pour sa campagne présidentielle afin de l’aider à préparer le peuple
américain à une invasion soviétique. Le texte en question s’intitulait
« Que faire quand les Russes arrivent - un manuel de survie » !
Un étrange travail pour un professeur d’histoire !
Mais
la vérité est qu’il n’y a rien d’étrange dans tous ça, venant d’un
homme qui a passé sa vie entière à vivre des mensonges et des falsifications
sur l’Union soviétique et Staline, d’abord comme agent des services secrets
puis comme écrivain et professeur à l’université Stamford en Californie. Le
passé de Conquest à été raconté par le Guardian de Londres, le 27
Janvier 1978, dans un article où il fut révélé qu’il avait été un ancien
agent du département de désinformation des Services secrets britanniques,
c’est-à-dire le Département de Recherche et d’Investigation, Information
Research Department (IRD). L’IRD avait ouvert ses portes en 1947 (il
s’appelait à l’origine le Bureau d’Information Communiste). Sa tâche
principale consistait à combattre l’influence communiste partout dans le
monde, en propageant des histoires chez les politiciens, les journalistes et
d’autres personnes susceptibles d’influencer l’opinion publique. Les
activités de l’IRD étaient très bien menées, aussi bien en Angleterre
qu’à l’étranger. Lorsque l’IRD fut officiellement dissoute en 1977 après
la découverte de liens avec l’extrême droite, on découvrit que pour la
seule Grande Bretagne, plus de 100 journalistes renommés étaient en contact
avec l’IRD et demandaient régulièrement des sujets pour leurs articles. C’était
la règle pour de nombreux journaux britanniques comme le Financial Times,
The Times, Economist, Daily Mail, Daily Mirror, The Express, The Guardian
et d’autres. Les faits dévoilés par le Guardian donnent une
indication de la manière dont les services secrets ont réussi à manipuler les
journaux et à toucher un large public.
Robert
Conquest travailla pour l’IRD jusqu’en 1956. Le « travail » de
Conquest contribua au soi-disant « livre noir » de l’Union soviétique,
des histoires bidons présentées comme authentiques et distribuées pour
influencer l’opinion publique. Après avoir officiellement quitté l’IRD,
Conquest continua à écrire des livres avec l’aide de l’IRD. Son livre La
Grande Tereur, une grossière oeuvre de droite sur les luttes de pouvoir en
Union soviétique en 1937, était en réalité une compilation de textes écrits
lorsqu’il travaillait pour les services secrets. Le livre fut achevé et publié
avec l’appui de l’IRD.
Un
tiers de la publication fut financé par Praeger press qui publie et distribue
souvent des livres à la demande de la CIA. Le livre de Conquest avait pour
objectif de toucher des universitaires, les journalistes, la radio et la télévision,
et s’assurer ainsi que ces mensonges continuent d’être largement diffusées
dans la population. A ce jour, Conquest reste pour les historiens de droite
l’une des sources les plus importantes sur l’histoire de l’Union soviétique.
8).
Alexandre Soljenitsyne
Un autre
individu a systématiquement été associé aux livres et aux articles sur les
soi-disant millions de gens qui perdirent leurs vies ou leur liberté en Union
soviétique : l’écrivain russe Alexandre Soljenitsyne. Soljenitsyne
devint célèbre dans le monde capitaliste à la fin des années 60 grâce à
son livre, L’Archipel du goulag. Il fut lui-même condamné en 1946 à
8 ans de prison dans les camps de travail pour activité contre-révolutionnaire
après avoir distribué de la propagande anti-soviétique. Selon Soljenitsyne,
la guerre avec l’Allemagne nazie au cours de la Seconde Guerre mondiale aurait
pu être évité si le gouvernement soviétique avait trouvé un compromis avec
Hitler. Soljenitsyne accusa le gouvernement soviétique et Staline d’avoir été
plus responsable qu’Hitler des terribles conséquences de la guerre sur le
peuple soviétique. Soljenitsyne ne cacha pas ses sympathies envers les nazis.
Il fut condamné à l’époque comme traître.
C’est
en 1962 que Soljenitsyne commença à publier ses livres en Union soviétique
avec l’accord et l’aide de Nikita Khrouchtchev. Le premier livre qu’il
publia fut Un Jour dans la vie d’Ivan Denisovitch qui racontait la vie
d’un prisonnier. Khrouchtchev utilisa les textes de Soljenitsyne pour
combattre l’héritage socialiste de Staline. En 1970, Soljenitsyne reçut le
prix Nobel de littérature pour L’Archipel du goulag. Son livre commença
a être publié largement dans les pays capitalistes et son auteur devint l’un
des instruments les plus efficaces de l’impérialisme pour combattre le
socialisme de l’Union soviétique. Son texte sur les camps de travail
rejoignit la propagande sur les millions de morts en Union soviétique et fut présentés
aux médias capitalistes comme le reflet de la vérité. En 1974, Soljenitsyne
renonça à sa citoyenneté soviétique et émigra en Suisse, puis aux
Etats-Unis. A cette époque, il était considéré par la presse capitaliste
comme le plus grand combattant de la liberté et de la démocratie. Ses
sympathies nazies furent cachées pour ne pas entraver la propagande de guerre
contre le socialisme.
Aux
Etats-Unis, Soljenitsyne fut souvent invité à d’importantes conférences. Il
fut, par exemple, le principal intervenant au congrès du syndicat de l’AFL-CIO
en 1975. Le 15 juillet 1975, il fut même invité à donner une conférence sur
la situation mondiale au Sénat américain ! Ses conférences sont d’une
grande violence et plein de provocation, soutenant et propageant les positions
les plus réactionnaires. Par exemple, il mena campagne pour que les Etats-Unis
attaquent de nouveau le Vietnam. Encore mieux : après 40 ans de fascisme
au Portugal, lorsque des officiers de gauche au sein de l’armée prirent le
pouvoir en 1974 et qu’une révolution populaire eut lieu, Soljenitsyne commença
à mener campagne pour une intervention militaire américaine au Portugal car,
d’après lui, ce pays allait rejoindre bientôt le Pacte de Varsovie si les
Etats-Unis n’intervenaient pas ! Soljenitsyne regrettait aussi que
l’indépendance des colonies africaines du Portugal leur ait été accordée.
Mais
il est clair que le principal aspect des discours de Soljenitsyne fut sa guerre
sans relâche contre le socialisme allant de ses allégations sur les millions
des gens exécutés en Union soviétique jusqu’aux dizaines de milliers d’Américains
soi-disant emprisonnés et réduit en esclavage au Nord Vietnam ! L’idée
de Soljenitsyne que des américains étaient utilisés comme travailleurs forcés
au Nord Vietnam donna l’idée de la série des films de Rambo sur la guerre du
Vietnam. Les journalistes américains qui osaient écrire en faveur de la paix
entre les Etats-Unis et l’Union soviétique étaient aussitôt accusés par
Soljenitsyne de traîtres potentiels. Soljenitsyne soutint aussi la course aux
armements contre l’Union soviétique qui était, selon lui, plus puissante
« en tanks et avions de 5 à 7 fois supérieure par rapport aux Etats-Unis ».
Il prétendait aussi que les armes atomiques étaient deux à trois ou même
cinq fois plus nombreuses en Union soviétique qu’aux Etats-Unis. La voix de
Soljenitsyne sur l’Union soviétique représentait l’opinion de l’extrême
droite. Mais il alla encore plus loin dans son soutien ouvert au fascisme.
9).
Le soutien au fascisme de Franco
Après
la mort de Franco en 1975, le régime fasciste espagnol commençait à perdre le
contrôle de la situation politique. Au début de 1976, les évènements en
Espagne attirèrent l’attention de l’opinion publique mondiale. Il y eut des
grèves et des manifestations pour réclamer la démocratie et la liberté. Le
successeur de Franco, le roi Juan Carlos, fut contraint de libéraliser très
doucement le pays pour calmer l’agitation sociale.
A
ce moment important de l’histoire politique de l’Espagne, Alexandre
Soljenitsyne apparut à Madrid et donna une série d’interview au programme télé
du samedi soir, Directisimo, le 20 mars, à une heure de grande écoute
(voir le journal espagnole ABC et Ya du 21 mars 1976).
Soljenitsyne qui connaissait les questions à l’avance, se servit de cette
tribune pour faire toute une série de déclarations réactionnaires. Son
intention n’était pas de soutenir les mesures libérales du roi mais, au
contraire, de s’opposer aux réformes démocratiques. Au cours de son
interview télévisé, il déclara que 110 millions de Russes étaient morts à
cause du socialisme, et il compara « l’esclavage subi par le peuple soviétique
avec la liberté dont jouisse l’Espagne ». Soljenitsyne condamna aussi
« les cercles progressistes », les « Utopiques » qui ne
voyaient que la dictature en Espagne. Par « progressiste », il
voulait dire n’importe qui de l’opposition démocratique : qu’ils
soient des libéraux, des sociaux-démocrates ou des communistes. « L’automne
dernier », déclara Soljenitsyne, « l’opinion publique s’est
inquiété du cas de ces terroristes espagnoles » (des anti-fascistes
espagnoles condamnés à mort par le régime de Franco). « A chaque fois,
l’opinion publique progressiste réclame des réformes politiques alors
qu’elle soutient en même temps des actes terroristes... Ceux qui veulent une
réforme démocratique rapide savent-ils ce qui se passera demain ou après
demain ? L’Espagne peut connaître la démocratie demain mais après
demain, qu’est-ce qui pourra empêcher la démocratie de tomber dans le
totalitarisme ? » Interrogé par les journalistes qui voulaient
savoir si cela ne voulait pas dire qu’il soutenait un régime sans libertés,
Soljenitsyne répondit : « Je ne connais qu’un seul lieu où il
n’y a pas de liberté et c’est la Russie ». Les déclarations de
Soljenitsyne à la télévision espagnole étaient un soutien direct au fascisme
espagnol, une idéologie qu’il approuve jusqu’à maintenant. C’est une des
raisons pourquoi Soljenitsyne commença à disparaître de la scène médiatique
après ces 18 années d’exil aux Etats-Unis et une des raisons pourquoi il
commença à moins soutenir les gouvernements capitalistes. Pour les
capitalistes, Soljenitsyne était un cadeau tombé du ciel pour lutter contre le
socialisme mais tout avait des limites. Dans la nouvelle Russie capitaliste, ce
qui détermine le soutien de l’Occident à des groupes politiques, c’est
tout simplement qu’elle puisse faire de bonnes affaires en Russie avec un
maximum de profit, protégés par ces parties. Le fascisme comme régime
politique pour l’avenir de la Russie n’est pas très indiqué pour faire des
affaires. C’est pour cette raison que le programme politique de Soljenitsyne
pour la Russie n’a aucune chance avec les occidentaux. Ce que Soljenitsyne
veut pour le futur politique de la Russie, c’est tout simplement le retour du
régime autocratique des Tsars avec l’aide de l’Eglise orthodoxe russe !
Même le pire des impérialistes n’a aucun intérêt dans une telle stupidité
politique. Ceux qui soutiennent encore Soljenitsyne à l’Ouest devront aller
le chercher dans les limbes de l’extrême droite.
10).
Les nazis, la police et les fascistes
Ainsi,
parmi les pires pourvoyeurs de mythes bourgeois concernant les millions de
victimes soi-disant mortes et emprisonnées en Union soviétique, on trouve le
pro-nazi William Hearst, l’agent secret Robert Conquest et enfin le fasciste
Alexandre Soljenitsyne. Conquest a joué un rôle essentiel à partir du moment
où ses informations étaient largement utilisées par les médias capitalistes
dans le monde, servant même de base pour des cours dans certaines universités.
Les livres de Conquest sont sans aucun doute d’une très grande qualité au
niveau de la désinformation. Puis dans les années 70, Conquest reçu une
grande aide en la personne de Soljenitsyne suivi d’une série d’autres
dissidents de deuxième ordre comme Andrei Sakharov et Roy Medvedev. A cela
s’est ajouté, ici et là, nombre d’individus se consacrant un peu partout
dans le monde à spéculer sur les morts et les prisonniers d’Union soviétique,
et rémunérés à prix d’or par la presse bourgeoise. Mais la vérité sur le
sujet a finalement été dévoilée et révélée malgré ces falsificateurs de
l’histoire. Gorbatchev ordonna l’ouverture des archives secrètes du Parti
aux recherches historiques, ce qui eut des conséquences qu’aucun d’entre
eux ne pouvait imaginer.
11).
Les archives révèlent les mensonges de la propagande
Conquest,
Soljenitsyne, Medvedev et d’autres utilisèrent les données publiées par
l’Union soviétique comme les statistiques démographiques en augmentant le
nombre d’habitants sans tenir compte des frontières changeantes au cours de
l’histoire. A partir de là, ils conclurent que beaucoup de gens manquaient à
l’arrivée. Les gens disparus furent ainsi déclarés avoir été tués ou
incarcérés à cause du socialisme. La méthode était simple mais complètement
frauduleuse.
Ce
genre de « révélation » n’aurait jamais été accepté tel quel,
si c’étaient des pays occidentaux qui avaient été concernés. De nombreux
professeurs et historiens auraient alors protestés contre une telle
falsification. Mais puisqu’il s’agissait de l’Union soviétique, on
l’acceptait. Une des raisons vient certainement du fait que ces professeurs et
ces historiens placent leur avancement professionnel avant leur intégrité
professionnelle.
Au
final, quelles sont les estimations de ces« critiques » ? Selon
Robert Conquest (lors d’une estimation réalisée en 1961) 6 millions de
personnes étaient mortes de faim en Union soviétique, au début des années
30. En 1986, Conquest revit à la hausse ce chiffre qui atteint alors 14
millions. Pour le goulag, il y avait eu en 1937, selon Conquest et avant les
purges dans le Parti, l’armée et l’appareil d’Etat, 5 millions de
prisonniers. Après le début des purges, durant les années 1937-38, il y avait
eu un nombre supplémentaire de 7 millions de prisonniers, ce qui faisait un
total de 12 millions de prisonniers dans les camps de travail en 1939. Et ces 12
millions n’étaient selon Conquest que des prisonniers politiques ! Dans
ces camps se trouvait aussi des criminels de droit commun, qui d’après
Conquest, dépassaient en nombre les prisonniers politiques. Pour finir, cela
voulait dire, toujours d’après Conquest, qu’il y avait eu 25 à 30 millions
de prisonniers dans les camps de travail en Union soviétique.
Encore
selon lui, en ce qui concerne le nombre de morts, un million de prisonniers
politiques avait été exécuté entre 1937 et 1939 et 2 autres millions étaient
morts de faim. Le nombre final des purges de 1937-39 était ainsi de 9 millions
dont 3 étaient morts en prison. Ces estimations furent immédiatement sujet à
un « ajustement statistique » par Conquest pour arriver à la
conclusion que les bolcheviks avaient tué pas moins de 12 millions de
prisonniers politiques entre 1930 et 1953. En ajoutant les estimations de ceux
qui étaient morts dans la famine des années 30, Conquest concluait finalement
que les bolcheviks avaient tué 26 millions de personnes. Dans une des ces dernières
manipulations statistiques, Conquest déclare qu’en 1950, il y eu 12 millions
de prisonniers politiques en Union soviétique.
Alexandre
Soljenitsyne a utilisé plus ou moins les mêmes méthodes statistiques que
Conquest. Mais en utilisant ces méthodes pseudo-scientifiques sur la base de prémisses
différentes, il est arrivé à des conclusions encore plus extrêmes.
Soljenitsyne acceptait les estimations de Conquest de 6 millions de morts
concernant la famine de 1932-33. Mais en ce qui concerne les purges de 1936-39 ;
il croyait qu’un million au moins de personnes était mort tous les ans.
Soljenitsyne en déduisait qu’entre la période de la collectivisation
agricole jusqu’à la mort de Staline en 1953, les communistes avaient tué 66
millions de personnes. Le gouvernement soviétique était aussi responsable de
la mort de 44 millions de Russes au cours de la Seconde Guerre mondiale. La
conclusion de Soljenitsyne, c’est que « 110 millions de Russes avaient
succombé au socialisme ». En ce qui concerne le nombre de prisonniers,
d’après lui, il atteignait le chiffre de 25 millions dans les camps de
travail, en 1953.
12).
Gorbatchev ouvre les archives
La
série de chiffres fantaisistes ci-dessus a été publiée dans les années 60
et présentée par la presse bourgeoise comme authentique, obtenue avec des
pseudo-méthodes scientifiques. Sous ces fabrications se cachaient les services
secrets occidentaux, principalement la CIA et le MI5. L’impact des médias sur
l’opinion publique est si grand que ces chiffres sont encore aujourd’hui
acceptés par une très large partie de l’opinion publique des pays
occidentaux. Cette situation déplorable ne fit qu’empirer. En Union soviétique,
où Soljenitsyne et d’autres « critiques » bien connus tels que
Andrei Sakharov et Roy Medvedev ne trouvaient personne pour soutenir leurs élucubrations,
la situation changea en 1990. Avec la nouvelle « presse libre »
apparue sous Gorbatchev, tous ce qui s’opposait au socialisme fut montré
comme positif, avec de fâcheuses conséquences. Une spéculation sans précédent
se développa au sujet du nombre de morts ou d’emprisonnés sous le
socialisme, ce qu’on nomme les millions de « victimes » du
communisme.
L’hystérie
de la nouvelle presse libre apporta de l’eau au moulin aux mensonges de
Conquest et de Soljenitsyne. Mais à la même époque, Gorbatchev ouvrit les
archives du Comité Central aux recherches historiques à la demande de la
nouvelle presse. L’ouverture de ces archives du Comité Central du Parti
Communiste fut vraiment décisive pour débrouiller les fils de ces contes et
cela pour deux raisons : d’abord parce que les archives contiennent des
faits qui permettent de connaître la vérité. Mais ce qui est encore plus
important, c’est que ceux qui avaient spéculés largement sur le nombre des
gens morts et emprisonnés affirmaient depuis des années que ces estimations
seraient confirmées le jour où les archives seraient enfin accessibles au
public. C’était le cas de Conquest, de Sakharov, de Medvedev et de tous les
autres. Mais lorsque les archives furent ouvertes et les conclusions des
recherches commencèrent à être publiés, une chose étrange se produisit.
Tout d’un coup, aussi bien la presse libre de Gorbatchev que les spéculateurs
sur les morts et les prisonniers perdirent tout intérêt dans l’étude de ces
archives.
Les
résultats des recherches effectuées à partir des archives du Comité Central
du Parti communiste par les historiens russes Zemskov, Dougin et Xlevjuk,
commencèrent paraître dans des journaux scientifiques en 1990 mais restèrent
complètement ignorés au-delà. Les résultats des recherches historiques
contredisaient complètement les estimations de la « presse libre »
au sujet du nombre de morts et de prisonniers. Pourtant, ses études ne furent
pas diffusées. Elles circulèrent dans de petits cercles scientifiques qui
pouvaient difficilement se mesurer à l’hystérie de la presse. Ainsi, les
mensonges de Conquest et de Soljenitsyne continuèrent à être diffusé auprès
de larges parties de l’ex-population soviétique. A l’Ouest aussi, les études
des chercheurs russes sur le système pénal sous Staline furent totalement
ignorées dans l’actualité et par les nouvelles télévisées.
13).
Ce que les études russes montrent
Les
recherches sur le système pénal soviétique représentent, au total, près de
9 000 pages. Leurs auteurs sont nombreux, mais les plus connus sont les
historiens russes V.N. Zemskov, A.N. Dougin et O.V. Xlevjnik. Leurs travaux
commencèrent à paraître en Occident grâce à l’aide de collègues de pays
occidentaux. Les deux travaux utilisés ici ont, pour l’un été publié dans
le magazine français l’Histoire en septembre 1993 dans un article écrit
par Nicolas Werth, directeur de recherche au CNRS (Centre National de la
Recherche Scientifique) ; pour l’autre, publié aux Etats-Unis dans la Revue
d’Histoire Américaine (American Historical Review) par J. Arch Getty,
professeur d’histoire à l’Université de Californie, Riverside, en
collaboration avec G. T. Rittersporn, chercheur au CNRS ainsi que
le chercheur V AN Zemskov de l’Institut d’Histoire Russe (qui
fait partie de l’Académie russe des sciences). Aujourd’hui, plusieurs
livres sont parus sur le sujet, écrit par ces chercheurs ou par d’autres
personnes des mêmes équipes de recherches. Avant de poursuivre, je voudrais préciser
qu’aucun de ces scientifiques et chercheurs ne défendent le système
socialiste. Au contraire, ils ont un point de vue bourgeois et antisocialiste.
Certains d’entre eux sont même des réactionnaires. Les lecteurs ne doivent
pas s’imaginer que ce qui va suivre provient d’un quelconque « complot
communiste. » Ces chercheurs ont voulu simplement dénoncer les mensonges
de Conquest, Soljenitsyne, Medvedev et d’autres. Ils ont montré qu’ils plaçaient
leur intégrité professionnelle avant tout autre considération et qu’ils ne
voulaient pas servir des buts de propagande.
Les
résultats des recherches russes répondent à beaucoup d’interrogation sur le
système pénal soviétique. Les chercheurs ce sont concentrés surtout sur l’époque
de Staline, la plus controversée. Nous allons continuer en répondant à une série
de questions précises en puisant les réponses dans les revues L’Histoire
etAmerican Historical Review. C’est la meilleure façon
d’aborder le système pénal soviétique :
1.En quoi consistait le système pénal soviétique ?
2.Combien de prisonniers y avait-il, aussi bien prisonniers
politiques que non-politiques ?
3.Combien de gens sont morts dans les camps de travail ?
4.Combien de personnes furent condamnées à mort avant 1953, en
particulier pendant les purges de 1937-1938 ?
5.Quelle était la durée moyenne des détentions ?
Après
avoir répondu à ces questions, nous discuterons du cas de deux catégories de
populations dont on fait référence habituellement lorsque l’on parle des
morts et des prisonniers en Union soviétique : les koulaks condamnés en
1930 et les contre-révolutionnaires condamnés en 1936-38.
14).
Les camps de travail dans le système pénal
Commençons
par la nature du système pénal soviétique. Après 1930, le système pénal
soviétique consistait en un système de prisons, de camps de travail (goulag),
de colonies de travail (goulag), de zones ouvertes spéciales et d’un système
d’amendes. Ceux qui étaient condamnée étaient en général envoyés dans
une prison normale et une enquête était faîte pour savoir s’il était
innocent et dans ce cas relâché, ou s’il était au contraire jugé. Un accusé
qui passait au tribunal pouvait aussi bien être déclaré innocent (et relâché)
ou être condamné. S’il s’avérait qu’il était condamné, il devait soit
payer une amende, soit aller en prison ou, plus rarement, être exécuté.
L’amende pouvait consister à ce que sa paye soit réduite pour une période
donnée. Pour celui qui y était envoyé, il se retrouvait dans différentes
sortes de prisons en fonction du type de peine.
Dans
les camps de travail du goulag, était envoyé ceux qui avaient commis de sérieux
délits (homicide, vol, viol, crime économique, etc.) ainsi qu’une grande
partie de condamnés pour activités contre-révolutionnaires. Les condamnés à
une peine de 3 ans pouvaient aussi être envoyés dans ces camps de travail. Après
avoir passé un certain temps dans les camps de travail, un prisonnier pouvait
être déplacé dans une colonie de travail ou dans une zone spéciale ouverte.
Les
camps de travail étaient des zones très larges où les prisonniers vivaient et
travaillaient sous étroite surveillance. Travailler et ne pas être à la
charge de la société était jugé nécessaire. Aucune personne en bonne santé
ne restait sans travailler. Il est possible qu’aujourd’hui, on trouve cela
très dure, mais c’était la règle. Il y avait ainsi 53 camps de travail en
1940.
Il
y avait d’autre part 425 colonies de travail. C’était des unités beaucoup
plus petites que les camps de travail, avec un régime plus libre et moins
surveillé. On y envoyait ceux qui étaient condamnés à des peines plus réduites
et ceux qui avaient commis des crimes et des délits politiques moins graves.
Ils travaillaient en liberté dans des usines ou à la campagne et étaient mélangés
à la société civile. Très souvent, le salaire était entièrement versé au
prisonnier, de la même façon que les autres ouvriers.
Les
zones spéciales ouvertes étaient généralement des zones agricoles pour ceux
qui avaient été exilés tels que les koulaks, expropriés pendant la
collectivisation. D’autres personnes jugées coupables de crimes ou de délits
politiques mineurs pouvaient aussi purger leurs peines dans ces zones.
15).
454 000 et non 9 millions
La
seconde question est de savoir combien il y avait de prisonniers politiques et
combien de prisonniers de droit commun. Cette question concerne ceux qui étaient
emprisonnés à la fois dans les colonies de travail, les camps de travail que
dans les prisons (bien qu’il faut savoir que dans les colonies, il y avait
dans la plupart du temps une liberté partielle). Le tableau ci-dessous a été
publié dans la Revue d’Histoire Américaine et couvre une période
de 20 ans, entre 1934, moment où le système pénal fut placé sous la
direction de l’administration centrale, jusqu’en 1953, l’année de la mort
de Staline.
Nombre de prisonniers en URSS en 1934-1953
Source : La Revue d’Histoire Américaine (The American
Historical Review)
Au 1er
janvier de chaque année
Au goulag
et camp de travail
Contre-révolutionnaires
Contre-révolutionnaires
en %
Décès
Décès en
%
Libérés
Echappés
1934
510.307
135.190
26,5
26.295
5,2
147.272
83.490
1935
725.438
118.256
16,3
28.328
3,9
211.035
67.493
1936
839.406
105.849
12,6
20.595
2,5
369.544
58.313
1937
820.881
104.826
12,8
25.376
3,1
364.437
58.264
1938
996.367
185.324
18,6
90.546
9,1
279.966
32.033
1939
1.317.195
454.432
34,5
50.502
3,8
223.622
12.333
1940
1.344.408
444.999
33,1
46.665
3,5
316.825
11.813
1941
1.500.524
420.293
28,7
100.997
6,7
624.276
10.592
1942
1.415.596
407.988
29,6
248.877
18
509.538
11.822
1943
983.974
345.397
35,6
166.967
17,0
336.135
6.242
1944
663.594
268.861
40,7
60.948
9,2
152.113
3.586
1945
715.506
283.351
41,2
43.848
6,1
336.750
2.196
1946
600.897
333.833
59,2
18.154
3,0
115.700
2.642
1947
808.839
427.653
54,3
35.668
4,4
194.886
3.779
1948
1.108.057
416.156
38,0
27.605
2,5
261.148
4.261
1949
1.216.361
420.696
34,9
15.739
1,3
178.449
2.583
1950
1.416.300
578.912
22,7
14.703
1,0
216.210
2.577
1951
1.533.767
475.976
31,0
15.587
1,0
254.269
2.318
1952
1.711.202
480.766
28,1
10.604
0,6
329.446
1.253
1953
1.727.970
465.256
26,9
5.825
0,3
937.352
785
Au 1er
janvier de chaque année
Au goulag
et colonies de travail
En prisons
Total
1934
aucun
aucun
510.307
1935
240.259
aucun
965.697
1936
457.088
aucun
1.296.494
1937
375.488
aucun
1.196.369
1938
885.203
aucun
1.881.570
1939
355.243
350.538
2.022.976
1940
315.584
190.266
1.850.258
1941
429.205
487.739
2.417.468
1942
360.447
277.992
2.054.035
1943
500.208
235.313
1.719.495
1944
516.225
155.213
1.335.032
1945
745.171
279.969
1.740.646
1946
956.224
261.500
1.818.621
1947
912.794
306.163
2.027.796
1948
1.091.478
275.850
2.475.385
1949
1.140.324
aucun
2.356.685
1950
1.145.051
aucun
2.561.351
1951
994.379
aucun
2.528.146
1952
793.312
aucun
2.504.514
1953
740.554
aucun
2.468.524
On
peut tirer du tableau ci-dessus une série d’observations. Pour commencer,
nous pouvons comparer ces chiffres avec ceux de Robert Conquest. Ce dernier déclare,
par exemple, qu’en 1939, il y avait 9 millions de prisonniers politiques dans
les camps de travail et 3 millions d’autres morts en 1937-1939. Il ne faut pas
oublier que Conquest ne parle ici que du nombre de prisonniers politiques !
A côté, il y a aussi les prisonniers de droit commun qui, ajoute Conquest,
sont encore plus nombreux que le nombre de prisonniers politiques ! En
1950, d’après Conquest, il y avait aussi 12 millions de prisonniers
politiques !
Lorsqu’on
connaît la vérité, on peut voir combien est grande la fraude de Conquest.
Aucun des chiffres qu’il avance ne se rapproche d’une quelconque façon de
la vérité. En 1939, il y avait, camp, prisons et colonies confondus, un total
de 2 millions de prisonniers. 454 000 d’entre eux avaient été condamnés
pour crimes politiques, et non 9 millions comme l’assure Conquest. Ceux qui
sont morts dans les camps de travail entre 1937 et 1939 atteignent le chiffre de
160 000 et non 3 millions comme le dit encore Conquest. En 1950, il y avait 578
000 prisonniers politiques dans les camps de travail et non 12 millions comme le
dit Conquest qui reste, n’oublions pas, encore aujourd’hui une des
principales références de la propagande anticommuniste de droite. Robert
Conquest est assurément un des meilleurs prototypes des pseudo-intellectuels de
droite. En ce qui concerne les chiffres cités par Soljenitsyne qui annonce 60
millions de morts dans les camps, il n’y pas de commentaire à faire.
L’absurdité de ces affirmations est si manifeste que seul un fou peut dire de
telles choses.
Mais
laissons ces trafiquants pour nous concentrer sur l’analyse concrète des
statistiques du goulag. La première question, c’est de savoir ce qu’on peut
conclure du nombre de gens incarcérés ? Qu’est-ce que signifie le
chiffre de 2,5 millions ? Chaque personne emprisonnée est une preuve que
la société n’a pas des conditions suffisamment développées pour permettre
à chaque citoyen de vivre pleinement. De ce point de vue, les 2,5 millions de
prisonniers représentent une critique de la société.
16).
La menace intérieure et étrangère
Les
conditions dans lesquelles se trouvait le nombre de prisonniers du système pénal
doivent bien être expliquées. L’Union Soviétique était à l’époque un
pays qui avait récemment renversé le féodalisme, et cet héritage social au
niveau individuel pesait souvent lourdement sur la société. Dans un système
arriéré comme le tsarisme, les ouvriers étaient condamnés à vivre dans une
extrême pauvreté et la vie humaine valait peu de choses. Le vol et les crimes
violents étaient punis sans ménagement. Les révoltes contre la monarchie
finissaient souvent par être réprimés par des massacres, la peine de mort et
des peines de prison extrêmement longues. Les relations sociales, et les
traditions mentales qui les accompagnaient, prenaient beaucoup de temps pour évoluer,
ce qui influençait en définitive le développement de l’Union soviétique
dans son attitude envers les criminels.
Une
autre chose qui doit être prise en compte, c’est que l’Union soviétique,
qui comptait dans les années 30 près de 160 à 170 millions d’habitants, était
sérieusement menacée par les puissances étrangères. Suite aux grands
changements politiques en Europe dans les années 30, la menace de guerre de la
part de l’Allemagne nazie était grande, une menace de survie pour le peuple
slave. Le bloc occidental nourrissait aussi des ambitions interventionnistes.
Cette situation, Staline l’a résumé en 1931 : « Nous avons 50
à 100 ans de retard sur les pays avancés. Nous devons rattraper ce retard en
10 ans. De cela dépend notre survie. » Dix ans plus tard, le 22 juin 1941,
l’Union soviétique était envahie par l’Allemagne nazie et ses alliés.
Léningrad - 1938
La société soviétique dût faire de gros efforts entre 1930 et 1940 et la majeure
partie de ses ressources fut consacrée à préparer la défense contre la guerre
qui s’annonçait. A cause de cela, les ouvriers travaillaient dur
mais peu pour leurs bénéfices personnels. Les 7 jours de travail par semaine
furent rallongés en 1937, et en 1939 pratiquement chaque samedi était une
journée de travail. Au cours de cette période très difficile, la guerre pesa
sur la société pendant presque deux décennies (les années 30 et 40). Elle coûta
la vie à 25 millions de personnes en l’Union soviétique pendant la Seconde
Guerre mondiale et la moitié du pays fut réduit en cendres. Les crimes avaient
tendance dans ces conditions à se développer bien que les gens essayaient de
s’entraider pour améliorer leurs conditions de vies.
Pendant
cette période très difficile, l’Union soviétique comptait un maximum de 2,5
millions de prisonniers, c’est-à-dire 2,4% de la population adulte. Comment
peut-on évaluer ce chiffre ? C’est peu ou beaucoup ? Comparons.
17).
Plus de prisonniers aux Etats-Unis
Voyons
les Etats-Unis, par exemple, un pays de 252 millions d’habitants (en 1996), le
pays le plus riche du monde, qui consomme 60% des ressources mondiales. Combien
y-a-t-il de prisonniers ? Quelle est la situation de ce pays qui n’est
menacé par aucune guerre et qui ne connaît aucun grand bouleversement social
menaçant sa stabilité économique ?
Dans
une dépêche de presse parue très brièvement dans les journaux en août 1997,
l’agence de presse FLT-AP (Associated Press) rapporta qu’il n’y avait
jamais eu autant de prisonniers aux Etats-Unis avec un chiffre de 5,5 millions
prisonniers en 1996. Cela représente une augmentation de 200 000 personnes
depuis 1995 et le nombre de criminels aux Etats-Unis représente 2,8% de la
population adulte. Ces données sont disponibles pour tous ceux qui le désirent
au département de la justice des Etats-Unis (Page d’accueil web du Bureau
statistique de la justice,
http://www.ojp.usdoj.gov/bjs).
Aujourd’hui, le nombre de prisonniers aux Etats-Unis est de 3 millions supérieur
par rapport au nombre maximum en Union soviétique à l’époque dont nous
parlons ! En définitive, en Union soviétique, 2,4% maximum de la population
adulte était emprisonnée, alors qu’aux Etats-Unis, le chiffre atteint 2,8%
et ne fait qu’augmenter ! Selon la dépêche de presse du département américain
de la justice, le 18 janvier 1998, le nombre de condamnations avait augmenté en
1997 de 96 100.
S’agissant
des camps de travail en Union soviétique, il est vrai que les conditions de détention
étaient dures et difficiles pour les prisonniers mais quelle est la situation,
aujourd’hui, dans les prisons américaines où est répandu la violence, le
trafic de drogue, la prostitution, les abus sexuels (290 000 viols chaque année
dans les prisons). Personne ne peut prétendre sortir sauf des prisons américaines !
Et dans une société qui n’a jamais été aussi riche !
18).
Un facteur important : le manque de soins médicaux
Répondons
maintenant à la troisième question. Combien de personnes sont mortes dans les
camps de travail ? Le nombre a varié chaque année mais on constate une
diminution de 5,2% en 1934 à 0,3% en 1953. Les décès dans les camps de
travail étaient causés par le manque général de soins médicaux touchant
aussi toute la société, en particulier en ce qui concerne les médicaments
contre les épidémies. Ce problème n’était pas réservé aux camps de
travail mais existait dans toute la société, aussi bien que dans la plupart du
monde. L’utilisation générale des antibiotiques et leur découverte ont été
effectives qu’après la Seconde Guerre mondiale, ce qui changea ainsi complètement
la situation. En fait, les pires années furent les années de guerre lorsque
les barbares nazis imposèrent de très dures conditions à tous les citoyens
soviétiques. Durant ces 4 années, plus d’un demi million de personnes périrent
dans les camps de travail, ce qui équivaut à la moitié de tous les morts des
20 années étudiées ici. N’oublions pas que pendant la même période, en
pleine guerre, 25 millions de personnes moururent parmi les gens en liberté. En
1950, quand les conditions en Union soviétique s’améliorèrent et que
l’usage des antibiotiques fut introduit, le nombre de décès de prisonniers
chuta à 0,3%
Passons
à la quatrième question. Combien des gens furent condamnés à mort jusqu’en
1953, en particulier pendant les purges de 1937-38 ? Conquest affirme que
les bolcheviks tuèrent 12 millions de prisonniers politiques dans les camps de
travail entre 1930 et 1953. Un million ont soi-disant été tué entre 1937 et
38. Soljenitsyne parle de dizaines de millions de morts dans les camps de
travail, dont 3 millions en 1937-38 seulement. De tels chiffres ont été
fabriqués pour la propagande de guerre contre l’Union soviétique. Le russe
Olga Shatunovskaya parle de 7 millions de morts dans les purges de 1937-38.
Les
documents qui sont sortis des archives soviétiques disent autre chose. Il est nécessaire
de rappeler que le nombre de ceux qui ont été condamnés à mort est issue de
différentes archives et que les chercheurs pour arriver à obtenir un chiffre
approximatif, ont compilé les données en prenant le risque de doubler les
chiffres et d’avoir une estimation plus grande que dans la réalité. D’après
Dimitri Volkogonov, la personne chargée par Yeltsine de s’occuper des
vieilles archives soviétiques, il y aurait eu 30 514 personnes condamnés à
mort par les tribunaux militaires entre le 1er octobre 1936 et le 30
septembre 1938. Un document du KGB, paru dans la presse en février 1990, dit
qu’il y aurait eu 786 098 personnes condamnées à mort pour crimes contre-révolutionnaire
au cours des 23 années, de 1930 à 1953. Parmi ces condamnations, selon le KGB,
681.692 personnes furent condamnées entre 1937 et 1938. Il n’est pas possible
de vérifier ce que dit le KGB mais cette dernière information semble peu crédible.
Il est difficile qu’un si grand nombre de personnes ait été condamné à
mort en l’espace de seulement deux ans. Est-il possible de croire que le KGB
pro-capitaliste de 1990 donne des informations vraies sur le KGB pro-socialiste
d’alors ? Quoi qu’il en soit, il faudrait vérifier si les statistiques
qu’utilisent le KGB ne concernent pas les condamnations à mort à la fois des
prisonniers de droit commun et des contre-révolutionnaires durant ces 23 ans
plutôt que, comme l’affirme le KGB capitaliste, les seules condamnations à
mort de contre-révolutionnaires.
La
conclusion qu’on peut tirer, c’est que le nombre de condamnés à morts en
1937-38 est plus proche de 100 000 que des millions de la propagande
occidentale.
Il
est nécessaire aussi de savoir que les condamnés à morts ne furent pas tous
exécutés. Une grande partie des peines de mort furent commuée en année de
camps de travail. Il est aussi important de distinguer entre les criminels de
droit commun et les contre-révolutionnaires. Beaucoup des condamnés à mort
avaient commis des crimes violents comme des meurtres ou des viols. 60 ans après,
ce type de crime est encore puni de mort dans de très nombreux pays.
Combien
de temps durait les peines de prison ? La durée des peines de prison a été
le thème des rumeurs les plus farfelues dans la propagande occidentale. Les
insinuations habituelles ont pour but de convaincre les gens qu’en Union soviétique,
on pouvait passer toute sa vie en prison et qu’on n’en revenait jamais.
C’est complètement faux. La grande majorité de ceux qui étaient envoyé en
prison à l’époque de Staline le furent pour une période maximale de 5 ans.
Les statistiques qu’on trouve dans La Revue d’Histoire Américaine
nous montre la vérité. Les prisonniers de droit commun dans la Fédération
russe en 1936 ont été condamnés aux peines suivantes : jusqu’à 5 ans :
82,4% ; entre 5 et 10 ans : 17,6%. Une peine de 10 ans était la
condamnation maximale possible avant 1937. Les prisonniers politiques condamnés
par les cours civiles en Union soviétique, en 1936, furent condamnés aux
peines suivantes : jusqu’à 5 ans : 44,2% ; entre 5 et 10 ans :
50,7%. Comme pour ceux condamnés aux camps de travail du goulag où se déroulaient
les plus longues peines, les statistiques de 1940 montrent que ceux qui étaient
condamnés jusqu’à 5 ans représentaient 56,8% et ils représentaient 42,2%
pour les peines entre 5 et 10 ans. Seul 1% fut condamné à des peines supérieures
à 10 ans.
Pour
1939, nous disposons des statistiques des cours soviétiques. La durée des
peines est la suivante : jusqu’à 5 ans : 95,9% ; de 5 à 10
ans : 4% ; supérieur à 10 ans : 0,1%. Comme nous pouvons le
voir, les peines de prison à perpétuité en Union soviétique sont encore un
autre conte répandu à l’Ouest pour combattre le socialisme.
19).
Les mensonges sur l’Union soviétique
Parlons
brièvement des recherches historiques. Les recherches conduites par les
historiens russes montrent une réalité totalement différente que celle décrite
par les écoles et les universités du monde capitaliste depuis 50 ans. Pendant
ces 50 ans de guerre froide, on a seulement enseigné des mensonges sur
l’Union soviétique à plusieurs générations et ces mensonges ont influencé
énormément ces gens. Cela concerne aussi les enquêtes des chercheurs français
et américains. Dans celles-ci, les chiffres et les tableaux montrent le nombre
de condamnations et de morts qui font d’ailleurs l’objet d’une intense
discussion entre ces spécialistes. Mais le plus important à noter, c’est que
la nature des crimes et des condamnations ne fait jamais partie de leurs
discussions. La propagande politique des capitalistes a toujours présenté les
prisonniers soviétiques comme des victimes innocentes et les chercheurs ont
repris ces affirmations sans les remettre en cause. Quand les chercheurs ont
laissé l’étude des statistiques pour se consacrer à leurs commentaires,
leur idéologie bourgeoise a pris le dessus, avec parfois des résultats
douteux. Les condamnés du système pénal soviétique deviennent alors des
innocents. Mais beaucoup d’entre eux étaient bien des voleurs, des assassins,
des violeurs, etc. Des criminels de ce genre ne seraient jamais considérés
comme innocents par la presse s’ils avaient commis leurs actes en Europe ou
aux Etats-Unis. Mais parce qu’ils les avaient commis en Union soviétique,
c’était différent. Désigner comme innocent, un meurtrier ou un violeur récidiviste,
c’est vraiment étrange. Il est nécessaire d’avoir un peu de sens commun
lorsqu’on étudie la justice soviétique, au moins en ce qui concerne les
condamnations pour crimes violents. Même s’il ne s’agit pas de juger de la
nature des condamnations, on peut se pencher au moins sur qui étaient les
condamnés.
20).
Les koulaks et la contre-révolution
Dans
le cas des contre-révolutionnaires, voyons de quoi on les accuse. Prenons deux
exemples qui montrent l’importance de cette question : le premier
concerne les koulaks condamnés au début des années 30 et le second concerne
les conspirateurs et les contre-révolutionnaires condamnés en 1936-37.
D’après
les enquêtes qui parlent des koulaks, les paysans riches, c’est 381 000
familles, c’est-à-dire 1,8 millions de personnes, qui furent envoyés en
exil. Un petit nombre d’entre eux fut envoyé dans les camps de travail ou des
colonies de travail. Mais pourquoi avaient-ils été condamnés ?
Les
riches paysans russes, les koulaks, avaient pendant des centaines d’années
soumis les paysans pauvres à une oppression et à une exploitation sans
limites. Sur 120 millions de paysans en 1927, 10 millions de koulaks vivaient
dans l’aisance tandis le reste des 110 millions était pauvre. Avant la révolution,
ils vivaient dans les conditions les plus misérables. La richesse des koulaks
reposait sur les loyers et les taxes des paysans pauvres. Quand les paysans
pauvres commencèrent de se regrouper en fermes collectives, la principale
richesse des koulaks disparaissait. Mais les koulaks ne voulaient pas se dire
battus. Ils essayèrent de restaurer l’exploitation en les affamant. Des
groupes armés de koulaks attaquèrent les fermes collectives, tuèrent les
paysans pauvres et les membres du parti, mirent le feu aux champs et tuèrent le
bétail. En provoquant la famine chez les paysans pauvres, les koulaks tentaient
de maintenir la pauvreté et leurs puissances. Les évènements qui suivirent ne
furent pas ceux qu’espéraient ces meurtriers. Cette fois, les paysans pauvres
avaient le soutien de la révolution et furent plus forts que les koulaks qui
furent battus, emprisonné, envoyé en exil et condamnés aux camps de travail.
Sur
10 millions de koulaks, 1,8 millions furent exilés ou condamnés. Il y a pu
avoir des injustices commises au cours de cette lutte des classes massive dans
les campagnes soviétiques où participaient 120 millions de personnes. Mais
pouvons-nous vraiment blâmer pour cela les pauvres et les opprimés, dans leur
lutte pour une vie meilleure et pour assurer une vie meilleure à leurs enfants
et pour qu’ils ne restent pas des affamés illettrés ? Pouvons-nous
vraiment les condamner pour ne pas avoir été suffisamment « civilisés »
ou pour ne pas avoir eu assez de pitié? Qui peut condamner des gens qui durant
des centaines d’années n’ont eu accès à aucun acquis de cette
civilisation et les accuser de ne pas être civilisés ? Les koulaks qui
exploitaient les paysans pauvres, étaient-ils, eux, civilisés ou avaient-il eu
de la pitié pendant toutes ces années ?
21).
Les purges de 1937
Notre
deuxième exemple concerne les contre-révolutionnaires condamnés dans les
grands procès de 1936-38 qui suivirent les purges dans le parti, l’armée et
l’appareil d’Etat, et qui a pour origine l’histoire du mouvement révolutionnaire
russe. Des millions de personnes avaient participé à la victoire contre le
Tsar et la bourgeoisie russe, et beaucoup d’entre eux étaient entré au parti
pour d’autres raisons que le combat pour le prolétariat et pour le
socialisme. Mais la lutte des classes étaient telle que, bien souvent, on
n’avait pas le temps ni l’opportunité de tester les nouveaux militants. Même
des anciens militants d’autres partis qui se nommaient eux-mêmes socialistes
et qui avaient combattu le Parti bolchevik, furent ensuite admis dans le parti.
Nombre de ces nouveaux activistes occupèrent d’importants postes dans le
Parti Bolchevik, l’Etat et les forces armées. Le grand nombre de cadres comme
les gens qui l’étaient devenus parce qu’ils savaient tout simplement lire,
força le Parti à changer les conditions d’admissions pour eux et les
nouveaux membres du Parti. Ces problèmes, lorsqu’ils entrèrent en
contradiction, divisèrent le parti en deux –avec d’un côté, ceux qui
voulaient continuer la lutte pour construire le socialisme et, de l’autre côté,
ceux qui pensaient que les conditions n’étaient pas encore réunies pour
construire le socialisme et qui soutenait un régime social-démocrate. Ces idées
avaient pour origine Trotski. Il avait rejoint le parti en juillet 1917 et il
s’était assuré pendant longtemps le soutien de nombre des bolcheviks les
plus connus. Cette opposition unie contre le programme bolchevik initial déboucha
sur un programme alternatif et un vote le 27 décembre 1927. Avant ce vote, il y
eu un grand débat dans le Parti qui dura plusieurs années et la conclusion ne
laissa aucun doute. Sur 725 000 votes enregistrés, l’opposition réussit à
obtenir 6000 voix, c’est-à-dire que moins d’1% des membres du parti
soutenaient l’opposition unie.
Après
le vote, l’opposition commença à travailler contre le Parti Communiste et
son Comité Central. Celui-ci décida alors d’expulser du Parti les principaux
leaders de ce bloc. Le principal intéressé, Trotski, fut expulsé du pays.
Mais l’histoire de cette opposition ne s’arrête pas là. Zinoviev, Kamenev
et Zvdokine firent des autocritiques, ainsi que de nombreux dirigeants
trotskistes comme Piatakov, Radek, Preobrajenski et Smirnov. Ils furent tous ré-admis
dans le Parti et retrouvèrent leurs postes dans le Parti et dans l’Etat. A la
fin, il devint évident que les auto-critiques faîtes par l’opposition
n’avaient pas été suivies des faits, car les dirigeants de l’ex-opposition
se mettaient du côté de la contre-révolution chaque fois que la lutte des
classes s’intensifiait en Union soviétique. La majorité de ces opposants
furent de nouveaux expulsés et ré-admis une nouvelle fois avant que la
situation soit complètement clarifiée en 1937-38.
22).
Le sabotage industriel
Le
meurtre en décembre 1934 de Kirov, le président du parti à Leningrad et une
des plus importantes personnalités du Comité Central, conduisit à une enquête
qui révéla l’existence d’une organisation secrète. Celle-ci préparait
des complots pour prendre la tête du parti et du gouvernement par la violence.
En fait, la lutte politique qu’ils avaient perdu en 1927, ils espéraient
maintenant l’arracher par des méthodes violentes contre l’Etat. Ils se
servirent principalement du sabotage industriel, du terrorisme et de la
corruption. Trotski, le principal meneur de l’opposition, dirigeait ces
activités de l’étranger. Le sabotage industriel causa de terribles dommages
à l’Etat soviétique, endommageant, par exemple, de nombreuses machines
qu’il était impossible de réparer. Il y eut une chute énorme de la
production dans les mines et les usines.
Une
des personnes qui aborda le problème, c’est l’ingénieur américain John
Littlepage, un des experts étrangers engagé par contrat comme ingénieur en
chef en Union soviétique. Littlepage passa 10 ans à travailler dans
l’industrie minière, de 1928 à 1937, principalement dans les mines d’or.
Dans son livre A la recherche des mines d’or de Sibérie, Ed. Payot,
1939, voici ce qu’il écrit : « Je ne me suis jamais intéressé
aux subtilités des idées politiques. Je suis fermement convaincu que Staline
et ses associés mirent un certain temps à se rendre compte que les communistes
rebutés étaient leurs plus dangereux ennemis. »
Littlepage
écrit aussi que son expérience personnelle fut confirmée par les déclarations
officielles qui révélèrent, plus tard, qu’un large complot utilisait le
sabotage industriel pour renverser le gouvernement. En 1931, Littlepage
l’avait constaté en travaillant dans les mines de cuivre et de plombs
d’Oural et du Kazakhstan. Ces mines faisaient parties d’un grand complexe
industriel sous la direction de Piatakov, le vice-commissaire de l’industrie
lourde. Les mines étaient dans un état catastrophique aussi bien au niveau de
la production qu’au niveau de la sécurité des ouvriers qui y travaillaient.
Littlepage en conclu que le sabotage était bien organisé et provenait de la
direction même du complexe industriel.
Le
livre de Littlepage montre aussi comment le bloc trotskiste était financé par
les activités contre-révolutionnaires. De nombreux membres de l’opposition
secrète utilisaient leurs positions pour détourner l’argent des achats fait
à l’étranger de matériels pour les usines. Les produits achetés étaient
de très mauvaises qualités pour le prix qu’avait payé le gouvernement soviétique.
Les maisons qui vendaient ces produits donnaient le surplus des commandes à
Trotski tandis que les conspirateurs continuaient à passer commandes à ces
maisons.
23).
Vol et corruption
Ces
procédés furent constatés par Littlepage à Berlin au printemps 1931 lors
d’une mission auquel il participa pour acheter des élévateurs de mines. La
mission soviétique était dirigée par Piatakov et Littlepage était chargé
comme expert de vérifier la qualité des élévateurs et d’approuver la
vente. Littlepage découvrit alors qu’une fraude avait lieu concernant la
mauvaise qualité des élévateurs achetés, sans utilités pour ce qu’ils étaient
destinés. Mais quand il en informa Piatakov et d’autres membres de la mission
soviétique, l’accueil qu’ils lui réservèrent fut très froid, comme
s’ils voulaient cacher ces faits et firent même pression pour qu’il accepte
ces achats. Littlepage ne voulait pas. A cette époque, il pensait que cela
concernait des pots-de-vin et que les membres de la mission avaient été soudoyés
par la maison qui vendait les élévateurs. Mais quand Piatakov avoua, lors du
grand procès de 1937, qu’il avait eu des liens avec le bloc trotskiste,
Littlepage en tira la conclusion que ce qu’il avait vu à Berlin était plus
qu’une affaire de pot-de-vin. L’argent obtenu servait à payer les activités
de l’opposition secrète en Union soviétique qui comprenaient le sabotage, le
terrorisme, la corruption et la propagande.
Zinoviev,
Kamenev, Piatakov, Radek, Tomski, Boukharine et d’autres, que la presse
bourgeoise de l’Ouest aime bien, utilisaient ainsi les postes confiés par le
peuple soviétique et le Parti pour voler l’argent de l’Etat et pour
collaborer avec les ennemis du socialisme afin qu’ils utilisent cet argent
pour du sabotage et pour lutter contre la société socialiste soviétique.
24).
Un plan pour un coup d’Etat
Le
vol, le sabotage et la corruption étaient des crimes sérieux en eux-mêmes
mais les activités du bloc allèrent encore plus loin. Un complot contre-révolutionnaire
fut préparé pour s’emparer du pouvoir par un coup d’état où toute la
direction soviétique aurait été éliminée, en commençant par l’assassinat
des plus importants membres du Comité Central du Parti Communiste. L’aspect
militaire du coup d’état était mené par un groupe de généraux dirigé par
le Maréchal Toukhachevski.
D’après
Isaac Deutscher, lui-même trotskiste, qui a écrit plusieurs livres contre
Staline et l’Union soviétique, le coup d’état devait être déclenché par
une opération militaire contre le Kremlin et dans les plus importantes casernes
des grandes villes, comme Moscou et Léningrad. Le complot était, selon
Deutscher, dirigé par Toukhachevski avec l’aide de Gamarnik, le commissaire
politique en chef de l’Armée, le Général Yakir, le commandant de Léningrad,
le Général Ouborevitch, commandant militaire de l’académie militaire de
Moscou ainsi que le général Primakov, un commandant de la cavalerie. Le maréchal
Toukhachevski avait été officier dans l’armée tsariste avant de passer après
la révolution, dans les rangs de l’Armée Rouge. En 1930, près de 10% des
officiers (près de 4 500 personnes) étaient d’anciens officiers tsaristes.
Nombre d’entre eux n’avaient jamais abandonné leurs conceptions bourgeoises
et attendaient simplement une opportunité pour agir. Cette opportunité arriva
quand l’opposition prépara le coup d’état.
Les
bolcheviks étaient forts, mais les conspirateurs civils et de l’armée
mettaient tous leurs efforts à se faire des alliés encore plus puissants.
D’après la confession de Boukharine, lors du procès public de 1938, un
accord fut conclu entre l’opposition trotskiste et l’Allemagne nazie, dans
lequel de grandes parties du territoire comprenant l’Ukraine était cédé à
l’Allemagne nazie après le coup d’état contre-révolutionnaire. C’était
le prix demandé par l’Allemagne nazie pour s’assurer son soutien au coup
d’Etat. Boukharine fut informé de cet accord par Radek après avoir reçu des
directives de Trotski sur le sujet. Tous ces conspirateurs qui avaient été
placé à des hautes responsabilités pour diriger, administrer et défendre
l’Etat socialiste travaillaient, en réalité, à détruire le socialisme.
Avant tout, il est nécessaire de se souvenir que tout cela se passait dans les
années 30 au moment où le danger nazi grossissait à chaque instant et quand
les armées nazies menaçaient l’Europe et se préparaient à envahir
l’Union soviétique. Les conspirateurs furent condamnés à morts comme traîtres
après un procès public. Ceux reconnus coupables de sabotage et terrorisme, de
corruption et de préparer des meurtres, de donner une partie du pays aux nazis
ne pouvaient rien espérer d’autre. Les appeler alors des victimes innocentes,
c’est vraiment exagéré.
25).
Encore plus de mensonges
Il
est intéressant de voir comment la propagande occidentale, via Robert Conquest,
a menti sur les purges dans l’Armée rouge. Conquest affirme dans son livre La
Grande Terreur qu’en 1937 il y avait 70 000 officiers et commissaires
politiques dans l’Armée rouge et que 50% d’entre eux (15 000 officiers et
20 000 commissaires) avaient été arrêtés par la police politique et avaient
été alors exécuté ou emprisonnés à vie dans les camps de travail. Dans
cette allégation de Conquest, comme dans tout ce livre, il n’y a rien de
vrai. L’historien Roger Reese, dans son livre L’Armée rouge et les
Grandes Purges montre la vraie étendue des grandes purges de 1937-38 au
sein de l’armée. Le nombre de personnes à la tête de l’Armée Rouge et
des forces aériennes, c’est-à-dire les officiers et les commissaires
politiques, étaient de 144 300 en 1937, atteignant le chiffre de 282 300 en
1939. Pendant les purges de 1937-38, 34 300 officiers et commissaires politiques
avaient été expulsé pour des raisons politiques. En mai 1940, toutefois, 11
596 ont été réhabilités et ont retrouvés leurs postes. Cela veut dire que
durant les purges de 1937-38, 22 705 officiers et commissaires politiques
avaient été renvoyés (près de 13 000 officiers, 4 700 officiers de l’armée
de l’air et 5 000 commissaires politiques), ce qui nous fait 7,7% de tous les
officiers et commissaires politiques et non 50% comme le prétend Conquest. Sur
ces 7,7%, certains furent condamnés comme traîtres mais la grande majorité,
comme le montre les données historiques à notre disposition, retourna à la
vie civile.
Une
dernière question. Qu’est-ce que les grands procès de 1937-38 nous racontent
? Regardons par exemple le procès de Boukharine, le plus haut fonctionnaire du
parti à travailler pour l’opposition secrète. L’ambassadeur américain à
Moscou à cette époque, le juriste bien connu Joseph Davies, assista à tout le
procès. D’après lui, Boukharine pu parler librement pendant tous le procès
et il put exposer son cas sans entraves. Joseph Davies écrivit à Washington en
expliquant qu’il était convaincu après avoir assisté au procès que
l’accusé était coupable des crimes dont on l’accusait et que l’opinion générale
des diplomates présents aussi au procès, c’est que l’existence d’un sérieux
complot avait été démasquée.
26).
Apprenons de l’histoire
Le
débat sur le système pénal soviétique sous Staline dont traite des centaines
d’articles mensongers et de livres ainsi que des dizaines de films mensongers,
permet de tirer d’importantes leçons. Les faits prouvent encore une fois que
les histoires publiées sur le socialisme dans la presse bourgeoise sont fausses
pour la plupart. La droite peut gagner avec l’aide de la presse, des radios et
à de la télévision qui domine notre vie, provoquer la confusion, déformer la
vérité et amener beaucoup de gens à croire à ces mensonges. Chaque histoire
que sort la droite doit être considérée comme fausse jusqu’à ce que la
preuve ait été faite de sa véracité. Cette précaution est très utile. Le
fait est qu’alors même que les enquêtes historiques russes sont connues, la
droite continue comme depuis 50 ans à diffuser ces mensonges, même complètement
démasqués. La droite poursuit son héritage historique : un mensonge répété
encore et toujours jusqu’à ce qu’il soit considéré comme vrai. Après que
les recherches russes aient été publiées à l’Ouest, de contester ces
recherches russes et pour répéter les vieux mensonges en les faisant passer
auprès du public comme de nouvelles découvertes. Ce sont des livres très bien
présentés, truffés du début à la fin de mensonges sur le communisme et le
socialisme. En fait, les mensonges de la droite sont répétés pour combattre
les communistes d’aujourd’hui. Ils les répètent pour que les ouvriers ne
cherchent pas d’alternative au capitalisme et au néo-libéralisme. Ils font
partie d’une guerre sans répit contre les communistes qui sont les seuls à
proposer une alternative pour le futur, la société socialiste. C’est la
raison pourquoi paraissent tous ces livres remplis de ces vieux mensonges. Cela
nous oblige de nous armer d’une conception du monde socialiste sur
l’histoire. Nous devons prendre la responsabilité de travailler pour que les
journaux communistes deviennent d’authentiques journaux de la classe ouvrière
pour combattre les mensonges de la bourgeoisie ! C’est un objectif important de
la lutte des classes aujourd’hui et pour éclairer le futur.
Craignez-vous
encore ?
Connaissez-vous vraiment ?
Le
stalinisme
Application du
marxisme-léninisme, vol.
1 - Walter Poodt, 2001
L'auteur
Etant issu d’un milieu
nationaliste, patriotique royaliste, intégriste catholique, paternaliste (néo)colonialiste,
et donc anticommuniste primaire, dès l’âge de raison j’ai remis spontanément
en question régulièrement et inlassablement toutes les idées simplistes et
caricaturales que l’on voulait m’imposer comme seules vérités. J’en
ai fait de même concernant notre environnement socio-économique et politique. Il est difficile de se défaire
de toutes ces fausses vérités. Cela
demande un effort constant dans le soucis d’analyse critique. Ce
qui nous amène souvent à la marginalisation vis-à-vis des autres personnes de
notre milieux qui préfèrent rester, par commodité, dans la naïveté et
l’ignorance.
Aux
lecteurs
Il est mieux de ne pas se
contenter des idées toutes faites, répétées inlassablement sans
argumentation sérieuse ; de ne pas se contenter de croire à la
rumeur. Faire preuve d’intelligence est de vérifier leur véracité, en se
basant sur des témoignages directs et honnêtes. Il se peut qu’on ait une
peur instinctive de certains mots, ou nom de personnes ; il est préférable
d’analyser, d’une part, leur véritable signification dans leur contexte spécifique,
et d’autre part leurs propos et leurs actes réels. Il est possible ainsi de
mieux se faire une opinion dans la raison et la logique.
De toutes façons, avant tout,
quel modèle de société désire-t-on soit même : vivre dans la solidarité,
l’entraide, le partage entre toutes les personnes et tous les peuples qui
abondent dans le même sens ; ou rester égocentrique, égoïste,
individualiste, sans se préoccuper des nombreuses injustices sociales, ou pire
même agir sans scrupules pour arriver à ses propres fins ?
Se laisser opprimer et
exploiter, sans réagir, sans se révolter, serait du masochisme.
Alors, qu’en est-il vraiment
du communisme et de Staline ?
Un groupe, ou une personne, qui
s’exprime en théorie toujours dans le même sens, et qui ne veillerait pas
constamment à la bonne application de celle-ci, serait vite peu ou plus du tout
crédible par les intéressés qui finalement l’écarteraient.
Je me suis référé
principalement à ce livre " Les questions du Léninisme " ,
où sont repris de nombreux discours et lettres de Staline, pour en proposer un
résumé reprenant l’essentiel des principes du marxisme-léninisme, appliqués
surtout aux aspects de la vie quotidienne, ce qui préoccupe en priorité la
majorité des personnes.
Impressions
générales à la lecture de ce livre
En lisant " Les
questions du Léninisme " qui est un condensé de discours et du
courrier de Staline, on peut d’abord constater que le Parti Communiste
(bolchevik) s’est mis au service de la classe prolétarienne, alliée
à la paysannerie pauvre, pour l’aider à prendre le pouvoir par la révolution
armée nécessaire à renverser, d’abord la dictature tsariste, puis la
dictature de la bourgeoisie capitaliste ; et à garder ce pouvoir en tant
que classe laborieuse.
Le Parti avait le soucis de
relever le bien être général de la classe laborieuse de l’Union Soviétique,
avec l’optique de propager le système des soviets à l’échelle
internationale ; avant tout, de façon pacifique par l’adhésion égalitaire
et libre du peuple.
Ce travail d’envergure n’a
pas été facile car saboté dès le début par les ennemis, faux communistes et
anticommunistes, intérieurs et extérieurs. Il faut bien comprendre que dans
ces conditions, des mesures énergiques ont été prises pour saper les
conspirations internes ; et des interventions armées ont parfois été nécessaires
dans certains pays, tels que Pologne, Hongrie, Tchécoslovaquie, Afghanistan,
pour libérer le peuple de l’exploitation de la classe dirigeante bourgeoise
capitaliste.
Staline donnait des directives
dans tous les domaines, après consultations avec les spécialistes les plus
imminents : éducatifs, culturels, technologiques, économiques, de la
production bien sûr, mais aussi de la commercialisation des biens de
consommation (aspect oublié par certains " spécialistes "
marxistes-léninistes trop politiciens), et stratégies militaires. Saviez-vous
que dès 1933, il avait prévu la guerre d’occupation de l’Europe et de
l’URSS par l’Allemagne nazie, et même sa défaite inéluctable ?
Staline emploie un langage et
des exemples simples, au niveau du peuple préoccupé par les problèmes de la
vie quotidienne qui doivent être résolus par l’application des
principes de l’Union Soviétique, par l’organisation le plus possible de
services publics gérés par l’Etat, par le socialisme vers le communisme.
La
Constitution de l’URSS
Elaborée, une première fois en
1924 et redéfinie en 1935 en tenant compte des transformations réalisées dans
la vie de l’URSS vers le socialisme, la Constitution avait comme rôle de
fixer l’ordre social au gré et à l’avantage de la classe laborieuse qui
seule a le pouvoir, avec l’aide du Parti Communiste (bolchevik) ; et où
toutes les nationalités des pays concernés sont représentées sans
distinction d’origine. Ce n’est plus une démocratie de type bourgeoise
capitaliste au profit d’une minorité, et pire d’une " race d’élites ",
mais bien une démocratie populaire internationaliste, dans l’intérêt de la
classe laborieuse dirigeante :
" Je veux parler des
rapports entre nations, en URSS. Comme on le sait, l’Union soviétique
comprend environ 60 nations, groupes nationaux et nationalités. (…) Elle
s’est formée sur la base de l’égalité et de la libre adhésion des
peuples. (…) Dans ces conditions il fallait établir la collaboration
fraternelle des peuples sur la base d’une assistance mutuelle, économique,
politique et militaire, en les groupant dans un seul Etat multinational fédéral
(…) ayant pour base le socialisme (…). "
" La Constitution de
l’URSS est le résultat de la discussion populaire, qui a duré à peu près 5
mois, (…) basée sur les principes d’un large démocratisme socialiste.
(…) la Constitution sera une aide morale et un soutien efficace pour tous
ceux qui mènent la lutte contre la barbarie fasciste. (…) elle est comme le
bilan de leur lutte, le bilan de leur victoire sur le front de la libération de
l’humanité. "
" Je ne parle pas
seulement du fascisme en général, mais avant tout, du fascisme de type
allemand, que l’on nomme à tort national-socialisme puisque l’examen même
le plus minutieux ne permet pas d’y découvrir le moindre atome de socialisme. "
" Ce qu’il y a de
particulier dans la société soviétique de notre époque, à la différence de
toute société capitaliste, c’est qu’elle n’a plus dans son sein de
classe antagonistes, ennemies ; que les classes exploiteuses ont été
liquidées et que les ouvriers, les paysans et les intellectuels formant la société
soviétique, vivent et travaillent en collaboration fraternelle. (…) C’est
sur la base de cette communauté d’intérêts que se sont développées des
forces motrices comme l’unité politique et morale de la société soviétique.
C’est cette même base qui a donné naissance à la Constitution de l’URSS
adoptée en novembre 1936, et à la démocratisation totale des élections aux
organismes suprêmes du pays. "
" En URSS, la présidence
est collective, elle est assurée par le Présidium du Soviet suprême, y
compris le président (…) d’un vice-président par République fédérée "
Staline
un dictateur ?
Voici quelques extraits
explicites démontrant que le Parti Communiste ainsi que Staline étaient contre
l’autoritarisme et la dictature personnelle :
" Bien choisir les
cadres, ce n’est pas encore s’entourer d’adjoints, de suppléants, monter
une chancellerie et lancer, de là, toute sorte de directives. Ce n’est pas
non plus abuser de son pouvoir, (…). "
" Le mot d’ordre, Les
cadres décident de tout, exige de nos dirigeants qu’ils montrent la plus
grande sollicitude pour nos travailleurs, petits et grands, quel
que soit le domaine où ils travaillent ; qu’ils les élèvent avec soin ;
qu’ils les aident lorsqu’ils ont besoin d’un appui ; qu’ils les
encouragent lorsqu’ils remportent leurs premiers succès ; (…) nombre
d’exemples de bureaucratisme sans cœur (…) les hommes (…) on les déplace
comme de simples pions. (…) Il me semble que l’indifférence de
certains de nos dirigeants à l’égard des hommes, des cadres, et leur
incapacité à les apprécier sont une survivance de cette étrange attitude de
l’homme envers sont semblable (…)."
" (…) seuls peuvent être
de vrais dirigeants bolcheviks, ceux qui savent non seulement instruire les
ouvriers et les paysans, mais aussi s’instruire auprès d’eux. Ces paroles
de Lénine n’ont pas été du goût de certains bolcheviks. (…) "
" On parle trop chez
nous des mérites des dirigeants. On leur attribue toutes, presque toutes nos réalisations.
Evidemment, on se trompe, on a tort. (…)
Les temps ne sont plus où les
chefs étaient regardés comme les seuls créateurs de l’histoire, tandis que
les ouvriers et les paysans ne comptaient pas. Ce ne sont plus seulement les
chefs, mais d’abord et surtout les millions de travailleurs qui décident
maintenant du sort des peuples et des Etats."
" Des bolcheviks ne
peuvent pas ignorer que le mot d’ordre d’autocritique est la base de
l’activité de notre Parti, le moyen de fortifier la dictature prolétarienne,
(…) "
" Je dois dire que
Staline ne décidait pas et n’aimait pas décider à lui seul des questions
importantes de la guerre. Il comprenait parfaitement la nécessité du travail
collectif dans ce domaine complexe, il reconnaissait les gens qui faisaient
autorité dans tel ou tel problème militaire, tenait compte de leur opinion et
rendait à chacun son dû. "
"Le travail de la Stavka
s’effectuait, en règle générale, sous le signe de l’organisation, du
calme. Tous pouvaient exprimer leur opinion. Joseph Staline s’adressait à
tous de la même manière, sur un ton sévère et assez officiel. (…) n’était
pas du tout un homme devant qui (…) on ne pouvait discuter et même défendre
énergiquement son point de vue. Si certains affirment le contraire, je dirai
simplement que leurs assertions sont fausses. "
Le Parti
Communiste a le pouvoir absolu unilatéral ?
En fait, en URSS le Parti
Bolchevik n’avait pas le pouvoir seul, était encore moins une dictature
contre le peuple, mais faisait partie du " système du pouvoir de la
classe ouvrière". Mais c’est bien l’ensemble de ce système,
avec aussi le Parti, qui est une dictature seulement contre la classe bourgeoise
capitaliste exploiteuse :
" Lénine a répété
maintes fois que le système des Soviets est la dictature du prolétariat (…)
mais il n’a jamais dit que le Parti était le pouvoir d’Etat, que les
Soviets et le Parti étaient une seule et même chose. (…) La dictature est réalisée
par le prolétariat organisé dans les Soviets et dirigé par le Parti
communiste bolchevik ; que tout le travail du parti se fait par les Soviets
qui groupent les masses laborieuses sans distinction de profession. (…)
L’autorité du Parti est étayée par la confiance de la classe ouvrière.
(…) par le dévouement du Parti à la classe ouvrière. (…) que le
Parti doit prêter une oreille attentive à la voix des masses ; qu’il
doit soigneusement tenir compte de l’instinct révolutionnaire des masses ;
qu’il doit étudier la pratique de leur lutte et vérifier de la sorte la
justesse de sa politique ; qu’il doit par conséquent, non seulement
instruire les masses, mais s’instruire auprès d’elles. (…) qu’il ne
doit pas commander mais convaincre avant tout, (…) ; qu’il doit par
conséquent, être un dirigeant, un guide, un éducateur pour sa classe."
" Ainsi, les
syndicats, comme organisation de masse du prolétariat, reliant le Parti à la
classe avant tout dans le domaine de la production ; les Soviets, comme
organisation de masse des travailleurs, reliant le Parti à ces derniers, avant
tout dans le domaine de la gestion de l’Etat ; la coopération, (…)
reliant le Parti aux masses paysannes, avant tout dans le domaine économique,
(…) à l’édification socialiste ; la Fédération des jeunesses (…)
formation de jeunes réserves ; et, enfin, le Parti, comme force directrice
essentielle (…) appelée à diriger toutes ces organisations de masse. Tel
est, dans son ensemble, le tableau du mécanisme de la dictature, le
tableau du système de la dictature du prolétariat. "
" La dictature du prolétariat
est une lutte opiniâtre, sanglante et non sanglante, violente et pacifique,
militaire et économique, pédagogique et administrative, contre les forces et
les traditions de la vielle société (la féodalité et la bourgeoisie
capitaliste, exploiteuses). La force de l’habitude chez les millions
d’hommes est la force la plus terrible. Sans un parti de fer trempé dans la
lutte, jouissant de la confiance de tout ce qu’il y a d’honnête dans la
classe en question, sans un parti sachant observer l’état d’esprit de la
masse et influer sur lui, il est impossible de mener cette lutte avec succès. "
La
révolution, la prise du pouvoir… Oui, mais après ?
Priorité aux
alliances avec les autres classes sociales
et
nécessité de leur intégration
La violence, parfois nécessaire
et utile dans la lutte contre les ennemis de la classe ouvrière, n’était pas
admise du tout, par les dirigeants de l’URSS, envers les paysans moyens, les
petits producteurs, la petite bourgeoisie ; tant que ceux ci ne
contrariaient pas la prise du pouvoir de l’Etat par le prolétariat avec
l’aide du Parti Communiste, et tant qu’ils choisissaient définitivement de
s’allier à lui, en vivant et travaillant selon les principes de l’Union
soviétique, pour ainsi former ensemble la classe laborieuse, et ainsi acquérir
les mêmes droits. Pour préciser cette idée, on peut parler des petits indépendants, mais
aussi des fonctionnaires, des employés :
" Personne, aucun des
socialistes les plus révolutionnaires n’a jamais préconisé des mesures de
violence à l’égard de la paysannerie moyenne "
" Les représentants
du pouvoir des Soviets, qui se permettent d’employer la contrainte non
seulement directe, mais même indirecte, afin de rallier les paysans aux
communes, doivent subir les plus sévères sanctions et être écartés du
travail à la campagne. "
" Le léninisme
enseigne qu’il faut amener les paysans sur la voie de l’économie
collective, en s’en tenant au principe de la libre adhésion, en les
convainquant des avantages de l’économie commune, collective sur l’économie
individuelle (…). "
" Il s‘agira, sous
la dictature du prolétariat, de rééduquer des millions de paysans, de petits
patrons, des centaines de milliers d’employés, de fonctionnaires,
d’intellectuels bourgeois, de les subordonner tous à l’Etat prolétarien et
à la direction prolétarienne, de triompher (dans le sens positif du terme :
de réussir ensemble un travail sur soi même, accepté en toute conscience)
de leurs habitudes et traditions bourgeoises (en définissant celles négatives
à l’intérêt de la classe laborieuse) ;
de même qu’il s’agira de rééduquer
(…) les prolétaires eux-mêmes qui, eux non plus, ne se débarrassant pas de
leurs préjugés petits-bourgeois subitement, par miracle, sur l’injonction de
la Sainte-Vierge, sur l’injonction d’un mot d’ordre, d’une résolution,
d’un décret, mais seulement au prix d’une lutte de masse, longue et
difficile, contre les influences petites bourgeoises sur les masses. "
" Le pouvoir soviétique
a privé de leurs droits électoraux les éléments non travailleurs (dans le
sens qu’ils n’ont pas d’activité d’utilité publique) et
exploiteur, non à perpétuité mais provisoirement, pendant une certaine période.
Il fut un temps où ces éléments faisaient ouvertement la guerre au peuple et
s’opposaient aux lois soviétiques. (…). Le moment n’est-il pas venu de réviser
cette loi ? Je pense que oui. (…) Déjà en 1919 Lénine
disait que le temps était proche où le pouvoir des Soviets jugerait utile
d’introduire le suffrage universel sans aucune restriction "
La
production seule ne signifie rien
Staline insiste sur
l’importance de comprendre que la production n’est pas une donnée théorique,
abstraite. Elle n’est qu’un élément de l’ensemble du système économique
qui doit assurer le bien être général de la population.
Cela nécessite toute une
infrastructure cohérente :
extraction des matières premières,
transport de celles ci vers les usines de transformation en produits semi-finis ;
ceux ci transportés vers les manufactures afin de les transformer en produits
finis de consommation ; eux même seront alors acheminés vers les lieux de
stockage, et enfin vers les magasins pour être proposés à la vente.
Cela nécessite également un
moyen d’échange efficace et facile, l’argent ; et son infrastructure
spécifique, la banque :
" Il faut comprendre
enfin que, au bout du compte, les marchandises ne sont pas fabriquées pour la
production, mais pour la consommation. (…) que les échanges soient très
actifs entre la ville et la campagne, entre les différentes régions du pays,
entre les différentes branches de l’économie nationale. Il faut que le pays
soit couvert d’un réseau serré de dépôts, de magasins et boutiques. (…).
Il faut faire participer à ce travail, le réseau commercial de l’Etat et le
réseau commercial coopératif, l’industrie locale, les kolkhoz et les paysans
individuels.
C’est ce qui s’appelle, chez
nous, le commerce soviétique sur une grande échelle, le commerce sans
capitalistes, le commerce sans spéculateurs. (…).
Ces gens (Staline s’adresse
à certains communistes qui n’ont pas bien compris la mise en pratique, dans
la vie quotidienne, de la théorie marxiste-léniniste) ne comprennent pas
que le commerce soviétique, c’est notre œuvre bien à nous, une œuvre bolchévique,
et que les travailleurs du commerce, y compris les vendeurs, à la condition
qu’ils travaillent honnêtement, sont les réalisateurs de notre œuvre révolutionnaire
bolchévique. On comprend que le Parti ait dû secouer un peu ces
communistes (…) "
" Il a fallut ensuite
vaincre des préjugés d’un autre ordre. Je veux parler du bavardage gauchiste
(que Staline nomme plus loin : petit-bourgeois) qui a cours chez une
partie de nos militants. (…)
Ces hommes, aussi loin du
marxisme que le ciel l’est de la terre, ne comprennent évidemment pas que
l’argent est cet instrument de l’économie bourgeoise, que le pouvoir des
Soviets a pris en main, qu’il l’a adapté aux intérêts du socialisme pour
développé à fond le commerce soviétique et préparer ainsi les conditions de
l’échange direct. (…)
On a organisé le fonctionnement
d’une banque centralisée, unique, de crédit à court terme, la Banque
d’Etat, avec 2 200 succursales, pour financer les opérations de commerce
"
L’égalité
ne suppose pas l’égalisation, l’égalitarisme, le nivellement
La vigilance est nécessaire
pour ne pas interpréter abusivement la théorie du marxisme-léninisme, pour
aboutir à sa mauvaise application aux aspects de la vie quotidienne, dans la
phase socialiste du dévelopement de la société vers le communisme.
Des différences matérielles
entre les personnes subsisteront, mais bien sûr il est nécessaire de veiller
à qu’elles ne soient pas excessives.
Staline, avec son sens du réalisme,
explique bien que :
" on ne saurait en
effet exiger des hommes qu’ils aient tous les mêmes besoins et les même goûts,
que dans leur vie personnelle ils adoptent un standard unique.
(…) Par égalité, le marxisme
entend non pas le nivellement des besoins personnels et de la manière de vivre,
mais la suppression des classes, c’est-à-dire :
libération égale de tous
les travailleurs de l’exploitation, une fois les capitalistes renversés
et expropriés ;
abolition égale pour tous
de la propriété privée des moyens de production, une fois qu’ils sont
devenus la propriété de toute la société ;
obligation égale pour tous
de travailler selon leurs capacités et droit égal pour tous les
travailleurs d’être rétribués selon leur travail (société
socialiste) ;
(…) de recevoir selon
leurs besoins (société communiste) "
" Quelle est la cause
des fluctuations de la main-d’œuvre ? C’est l’organisation défectueuse
des salaires, le système défectueux des tarifs, c’est le nivellement
‘’gauchiste’’ dans le domaine des salaires. (…)
Le nivellement a pour résultat
que l’ouvrier qualifié est contraint de passer d’entreprise en entreprise,
pour en trouver enfin une où l’on sache apprécier comme il se doit le
travail qualifié.
Marx et Lénine disent que la
différence (de salaire) entre le travail qualifié et le travail non
qualifié existera même sous le socialisme, même après la suppression des
classes ; que ce n’est que sous le communisme que doit disparaître cette
différence (…) selon les besoins. "
Vers
le bien-être pour tous, jusqu'à l'aisance
Le socialisme ne signifie pas
misère et privations, mais bien leur suppression par l’organisation d’une
vie aisée et cultivée pour tous les membres de la société, au point de vue
matériel, éducatif, culturel ; et ainsi permettre d’établir de saines
relations sociales, sans conflit :
" Mais,
malheureusement, la liberté seule est loin de suffire.
Si l’on manque de pain, de
beurre et de graisse, si l’on manque de tissus, si les habitations sont
mauvaises, on n’ira pas loin avec la seule liberté.
Il est très difficile
camarades, de vivre rien que de liberté.
Pour que la vie soit bonne et
joyeuse, il faut que les bienfaits de la liberté politique soient complétés
par les bienfaits matériels, (…). "
" Mais quand les éléments
capitalistes sont anéantis, et les éléments pauvres, affranchis de
l’exploitation, la tâche des léninistes n’est pas de fixer, de maintenir
la pauvreté et les pauvres (…) mais de supprimer la pauvreté et d’élever
les pauvres au niveau d’une vie d’aisance.
Il serait stupide de croire que
le socialisme puisse être édifié sur la base de la misère et des privations,
en restreignant les besoins personnels et en abaissant le niveau de vie des
hommes (plus aisés) au niveau de vie des couches pauvres, (…).
Le socialisme ne peut être édifié
que si les forces productives de la société se développent vigoureusement ;
s’il y a abondance de produits et de marchandises ; quand les
travailleurs mènent une vie aisée et que la culture monte impétueusement.
Car le socialisme, le socialisme
marxiste, ne signifie pas compression des besoins individuels, mais leur
extension et leur complet épanouissement ; non
point limitation ni refus de les satisfaire, mais satisfaction pleine et entière
de tous les besoins des travailleurs éclairés. "
Pour
la suppression de la distinction
entre
manuels et intellectuels
" Le principe du
socialisme est que dans la société socialiste chacun travaille (encore) selon
ses capacités et reçoit les objets de consommation, non pas selon ses besoins,
mais selon le travail qu’il a fourni à la société.
Cela veut dire que le niveau
technique et culturel de la classe ouvrière reste peu élevé (par rapport
aux diplômés d’écoles supérieures), que l’opposition entre le
travail intellectuel et le travail manuel subsiste, (...).
Le communisme est un degré de développement
supérieur (au socialisme).
Le principe du communisme est
que dans la société communiste chacun travaille selon ses capacités et reçoit
les objets de consommation, non pas selon le travail qu’il a fourni, mais
selon ses besoins d’homme cultivé.
Cela veut dire que le niveau
technique et culturel de la classe ouvrière est alors assez élevé pour saper
les bases de l’opposition entre le travail intellectuel et le travail manuel
qu’en élevant le niveau culturel et technique de la classe ouvrière jusqu’à
celui des ingénieurs et techniciens.
Il serait ridicule de penser que
cette élévation est irréalisable. "
De
la nécessité de valoriser la technologie de pointe, à
la formation de nouveaux cadres
Pour pouvoir réaliser le modèle
de société tel qu’il est expliqué plus haut, du socialisme pour aboutir au
communisme, Staline encourage vivement l’évolution technologique constante,
en parallèle à la formation de nouveaux techniciens spécialisés.
En URSS s’est développé le
mouvement stakhanoviste, du nom de Stakhanov suivi de ses homologues,
Boussyguine, Smétanine, Moussinski et de toutes une série de techniciens
enthousiastes, dans différents secteur de production.
Ils ont établi spontanément
des normes techniques nouvelles, sans en attendre la demande de la direction des
entreprises ; et même parfois au risque de se faire licencier par des
dirigeants bornés dans leur conservatisme, travaillant dans la routine.
Mais Staline est resté vigilant
:
" Comme vous voyez, si
même l’administration de nos entreprise a réagi, cette réaction n’allait
pas au-devant, mais à l’encontre du mouvement stakhanoviste.
Ainsi le mouvement stakhanoviste
est né et s’est développé comme un mouvement venu d’en bas.
Et précisément parce qu’il
est né de lui même, précisément parce qu’il vient d’en bas, il est le
mouvement le plus viable et le plus irrésistible de notre temps. (…)
Seul un mouvement venu à point,
et qui attend une impulsion pour se manifester librement, seul un tel mouvement
pouvait se propager si vite et faire boule de neige. (…) Ce qui a été à la
base du mouvement stakhanoviste, c’est d’abord l’amélioration radicale de
la situation matérielle des ouvriers.
La vie maintenant est meilleure
camarades. (…)
Chez nous les gens ne
travaillent pas pour les exploiteurs, pas pour enrichir les parasites, mais
pour eux-mêmes, pour leur classe, pour leur société à eux, la société
soviétique, où l’élite de la classe ouvrière est au pouvoir.
Et c’est pourquoi le travail
chez nous a une portée sociale – il est une affaire de dignité et de gloire
. (…)
Il est évident que, durant ces
deux années, se sont poursuivies l’assimilation de cette nouvelle technique
et la formation de nouveaux cadres.
Il est clair maintenant que ces
cadres existent déjà chez nous.
Ainsi les gens nouveaux parmi
les ouvriers et les ouvrières, qui se sont rendus maîtres de la technique
moderne, ont été cette force qui a cristallisé et poussé en avant le
mouvement stakhanoviste "
Organiser
la promotion sociale
et
professionnelle des femmes
A la suite de la période rétrograde,
décadente, anachronique de la féodalité tsariste, et donc par rapport à sa
situation initiale très défavorisée, l’URSS s’est développé dans tous
les domaines économiques à une vitesse prodigieuse.
Et cela aussi grâce à la
participation de plus en plus croissante des femmes dans la vie sociale active :
" A noter comme un
fait réconfortant et un signe du progrès de la culture au village, l’activité
grandissante des femmes, membres des kolkhoz, dans le travail d’organisation
sociale.
On sait, par exemple, que les femmes assurant la présidence des kolkhoz sont
actuellement au nombre de 6 000 environ ; on
compte parmi les membres des directions, plus de 60 000 femmes ; chefs
d’équipe, 28 000 ; organisatrices
des groupes de travail, 100 000 ; 9 000
femmes sont chargées de diriger l’élevage ; conductrices
de tracteurs, 7 000.
Inutile de dire que ses
renseignements sont incomplets.
Mais le peu que renferment ces
données témoigne avec assez d’évidence du grand essor culturel au village.
Ce fait, camarades, a une énorme
importance.
Cela parce que les femmes
forment la moitié de la population de notre pays. (…).
Voilà pourquoi nous ne pouvons
admettre que cette immense armée de travailleuses végète dans les ténèbres
de l’ignorance !
Voilà pourquoi nous devons
saluer l’activité sociale grandissante des femmes travailleuses et leur élévation
aux postes de direction, comme un signe certain des progrès de notre culture. "
" Force
importante,comme vous voyez, capable d’arracher toutes les racines du capitalisme à
la campagne. "
A la campagne,
mais aussi dans les villes, dans
tout l’ensemble des Etats, organisés
selon les principes de " l’Union Soviétique ", à
l’échelle internationale…
le socialisme
pour aboutir au communisme, il
nous reste de le développer ensemble, dans
la solidarité, l’entraide, le partage !
Je vous ai
exposé un résumé de quelques principes fondamentaux du marxisme-léninisme
appliqué, avant
tout en fonction des aspects de la vie quotidienne ; édifié
par la classe laborieuse de l’ URSS, avec
l’aide du Parti Communiste bolchevique, sous
la direction de Staline…
Ce
que l’on nomme, le stalinisme.
Le texte qui suit est de
l'anarchiste belge Jean Bricmont.
Le
fascisme, le stalinisme et X
Un
des thèmes privilégiés du discours politique contemporain est la révulsion
provoquée par ces grandes horreurs du 20ème siècle que sont le
fascisme et le stalinisme, mises en pratique d'idéologies totalitaires. En
marge du quarantième anniversaire de l'indépendance du Congo, je voudrais
faire quelques remarques sur ce qui me semble être un grand absent dans ce débat,
et que, pour cette raison, j'appellerai X.
X
est un système d'oppression politique qui s'est étendu à presque toute la
planète, durant ici des siècles, là des décennies, et faisant, au total,
plus de victimes que le stalinisme et le fascisme mis ensemble. X
a déporté des populations entières, annihilé des cultures, utilisé
l'esclavage, les camps et le travail forcé. X
s'est justifié au moyen d'une idéologie fanatique, le racisme, qui a une
grande parenté avec le nazisme ; mais cette parenté, contrairement à celle
entre nazisme et stalinisme, est rarement soulignée. X
a utilisé, là où il dominait, un obscurantisme imposé par des moyens
totalitaires. Les séquelles de X
affectent la vie de bien plus de gens que les séquelles du stalinisme ou du
fascisme. Il est impossible de comprendre le monde contemporain, qu'il s'agisse
de la dette du Tiers Monde, de la politique du FMI, des migrations, du racisme,
des problèmes écologiques, ou les événements du Congo, du Zimbabwe, du
Liban, ou même des Balkans, sans remonter à X.
Des millions de gens dans le monde meurent chaque année, victimes des conséquences
de X.
Pourtant,
parler de X
n'est pas simple ; l'histoire de X,
telle que je l'ai apprise à l'école, était purement et simplement négationniste.
Aujourd'hui encore, de nombreux livres sont écrits pour justifier d'une façon
ou d'une autre X.
Personne ne demande de mettre des entraves spécifiques à la liberté
d'expression pour les interdire (moi non plus d'ailleurs). Depuis quelques décennies,
on peut parler un peu plus objectivement de X,
mais il faut faire attention à ne pas exagérer, à ne pas dire n'importe quoi.
Il faut éviter de tomber dans l'auto culpabilisation ou de verser les sanglots
de l'homme blanc. Il ne faut surtout pas oublier de souligner que X
coexistait avec une certaine démocratie, certes limitée aux bénéficiaires de
X, mais quand
même. Surtout, il ne faut jamais utiliserX
pour justifier les crimes de Pol Pot ou des différentes dictatures qui ont succédé
à l'effondrement partiel de X.
Par contre, il est tout à fait normal d'utiliser, en les invoquant de façon
rituelle et hors de tout contexte, les crimes de Staline ou de Pol Pot pour
faire taire les dissidents en Occident, qu'il s'agisse de justifier la guerre du
Vietnam, celle du Golfe ou l'attaque de l'Otan contre la Yougoslavie.
Les
crimes de Staline, dont, contrairement à ceux de X,
j'ai entendu parler depuis ma jeunesse, sont constamment révélés ou redécouverts.
Par contre, lorsqu'on parle de X,
on entend souvent dire que c'est une vielle histoire, que tout le monde connaît.
Il est très mal venu de souligner l'idéalisme des militants communistes, les réalisations
économiques de l'URSS à l'époque de Staline ou le rôle essentiel de
celles-ci dans la défaite du nazisme. Par contre, on peut difficilement parler
de X sans
rappeler que, quand même, il y avait des aspects positifs et que les
motivations des bénéficiaires de X
étaient "complexes".
Beaucoup
de grands penseurs en Occident ont soutenu X
sans nuances et sans jamais se renier ; ils étaient bien plus que de simples
compagnons de route deX.
Aucun grief ne leur en est fait, contrairement à ceux qui ont soutenu dans leur
jeunesse Staline ou Mao et qui n'en finissent jamais de devoir démontrer, par
une fidélité sans faille aux objectifs politiques et militaires de l'Occident,
la sincérité de leur repentir. Il est de bon ton de se demander comment
quelqu'un comme Sartre a pu écrire ce qu'il a écrit sur le communisme ; mais
il serait malvenu de se demander comment quelqu'un comme Hegel a pu écrire ce
qu'il a écrit sur les Noirs et les Indiens ; que voulez-vous, c'était l'esprit
de l'époque. L'Eglise catholique, la famille royale
ainsi que la plupart des partis politiques belges ont entretenu une longue
complicité avec X,
qu'il n'ont jamais publiquement reniée ; mais, contrairement aux partis suspectés
de stalinisme, cela ne leur fait aucun tort. Si un groupe de gens se réunissent
sous un portrait de Staline en Russie, cela provoque chez nous l'indignation.
Mais la statue équestre d'un des plus grands criminels de l'histoire en plein
centre de Bruxelles ne dérange personne ; en effet, ses crimes sont liés à X.
La
plupart des grands monuments de Bruxelles ont été construits grâce au pillage
rendu possible par X.
En allant au terminus du tram 44, on découvre un musée consacré à une
apologie à peine déguisée de X.
Nos richesses, notre système politique et nos institutions trouvent toutes
leurs racines dans l'histoire de X.
Mais, alors que l'histoire du stalinisme doit, dit-on, nous amener à rejeter
toute utopie, les horreurs de X
ne suffisent pas à les discréditer. Au contraire, nous en sommes si fiers que
nous avons l'outrecuidance de donner notre mode de vie en exemple au monde
entier, en particulier aux victimes de X
(comme s'ils pouvaient, eux, reproduire l'histoire de X).
Paradoxe ultime : le continent qui a faire naître et qui a profité au maximum
de X doit,
selon un discours faisant pratiquement l'unanimité de la gauche à la droite,
absolument s'unifier sur le plan militaire pour pouvoir mieux intervenir en
faveur des droits de l'homme, surtout dans les pays qui ont été victimes de X.
Évidemment,
X est le
colonialisme et l'impérialisme occidental (pour utiliser un mot quasi tabou).
Mon but ici n'est pas de défendre le stalinisme ou le fascisme mais de
souligner l'inanité d'une bonne partie du discours politique contemporain qui,
en se focalisant sur les crimes de ce qu'on fait passer pour l'Autre de nos sociétés,
permet d'occulter de façon quasi-permanente la source principale des conflits
qui déchirent le monde actuel. En effet, il y a bien quelque chose de commun à
des événements apparemment aussi divers que la guerre du Vietnam, le coup d'État
de Pinochet, l'assassinat de Lumumba, les embargos contre Cuba et l'Irak, ou ce
qu'on appelle la globalisation : il s'agit de la continuation de X
par d'autres moyens. Tant que les Occidentaux n'accepteront pas d'envisager
lucidement leur propre passé et n'essayeront pas de redresser les torts qui
leur ont fait tant de bien, les discours anti-totalitaires que tant
d'intellectuels adorent tenir ne seront en rien moralement supérieurs à ceux
sur la charité chrétienne que tenaient les patrons au siècle passé.
La Contrefaçon du
'Testament de Lénine'
VA. Sakharov, Candidat
ès Sciences
historiques.
Ci-dessous nous publions une analyse des
documents qui sont dits avoir été écrits ou dictés par V.I. Lénine avant sa
mort, lesquels étaient critiques de J.V. Staline. L'article suivant a été
d'abord publié dans le journal 'Molniya', organe du Trudovaya Rossiya mouvement
de masse, traduit par Michael Lucas et publié dans la collection des articles
'The lie of the Lenin Testament' (Toronto, 1997). L'article est préfacé
par des extraits de 'la Lettre au Congrès', qui a été déclarée pour avoir
été dicté par Lénine. V.A. Sakharov soulève la question de la paternité de
cela et des documents qui s'y rapportent.
De 'la Lettre au Congrès' :
I. 'Le camarade Staline, devenu Secrétaire général,
a concentré un pouvoir illimitée entre ses mains et je ne suis pas sûr qu'il
puisse toujours s'en servir avec circonspection. Camarade Trotski, d'autre part,
comme sa lutte contre le C. C. dans la question du Commissariat du Peuple des
voies Communications a déjà prouvé, s'est distingué non seulement par des
capacités éminentes. Il est personnellement peut-être l'homme le plus capable
de l'actuel C.C., mais il il pêche par excès d'assurance et par un engouement
exagéré pour le côté purement administratif des choses.'
Le 25 décembre 1922
Consigné par M.V.
(V.I. Lénine, Oeuvres, vol 36, Moscou, 1971, pp. 607-608).
II. 'Staline est trop brutal et ce défaut,
bien que tout à fait tolérable dans notre milieu et dans les relations entre
nous, communistes, ne l'est pas dans les fonctions de secrétaire général. Je
propose donc aux camarades d'étudier un moyen pour démettre Staline de ce
poste et pour nommer à sa place un autre homme qui n'aurait en toutes choses
sur le camarade Staline qu'un seul avantage, celui d'être plus tolérant, plus
loyal, plus poli et plus attentif envers les camarades, d'humeur moins
capricieuse, etc. Ces traits peuvent sembler n'être qu'un infime détail. Mais
à mon sens, pour nous préserver de la scission et en tenant compte de que j'ai
écrit plus haut sur les rapports de Staline et de Trotski, ce n'est pas un détail,
ou bien c'en est un qui peut prendre une importance décisive
Consigné par L.F.
Le 4 janvier 1923.
(Op. cit. p. 608).
La réalité politique et scientifique d'une
lutte de principe contre n'importe quelle pseudo création concernant V.I. Lénine,
fait face aux mouvements communistes contemporains. Cette lutte n'est pas
seulement défensive. Le but n'est pas de placer devant les yeux des ouvriers,
une image de V.I. Lénine dans sa grandeur, mais cela doit sauvegarder et
promouvoir la victoire de le Révolution communiste.
Ces lettres du prétendu testament
n'appartiennent pas à Lénine.
Parmi les mythes qui sont liés à la vie et
au travail de V.I. Lénine, le plus sournois, raffiné et en même temps le plus
destructeur dans ses conséquences politiques et idéologiques est le mythe du
prétendu ' Testament Politique ' de V.I. Lénine, sous lequel il y a un
complexe de documents, connus aussi comme ' Derniers articles et lettres'. Le
problème scientifique dans cela c'est de vérifier que chacun de ces documents
était, en effet, écrit par V.I. Lénine. Donc l'examen de tous ces documents
est une question de vérification.
Ces lettres sont tapées sur une machine à écrire.
V.I. Lénine n'a signé aucun de ces documents ou lettres et ne peuvent pas être
vérifiés comme tels. La signature sous le texte tapé à la machine est
'AM.V.' ou 'L.F.' Celles-ci ne peuvent pas prendre la place d'un autographe, ou
une copie signée par Lénine. C'est un fait que la paternité de ces documents
de Lénine, publiquement dès le début, n'a jamais malheureusement été mise
en doute. Il a été pris comme un fait accepté qu'ils ont été écrits par
V.I. Lénine. Cela a été même accepté par J.V. Staline lui-même. Cette
situation, bien sûr, a donné une aide considérable aux révisionnistes qui étaient
toujours parmi la direction de PCUS après la mort de Lénine. L'histoire montre
que ces 'documents' sont devenus la partie 'd'une intrigue'.
Mais, une analyse scientifique exige que ces
documents soient examinés historiquement. Des analyses historiques ne doivent
pas être conçues pour montrer ou prouver que cela ou que le document
n'appartient pas à V.I. Lénine. Plutôt le fardeau de la preuve doit être
dans l'autre direction – l'analyse doit prouver que ces lettres correctement
appartiennent en effet au corps de travaux, tombant sous la paternité de V.I. Lénine.
Cet auteur a étudié les documents et toutes
les archives disponibles possibles de tous les matériels et cela l'a amené à
la conclusion suivante. En parlant concrètement, la logique suivante dans les
analyses 'du prétendu Testament' s'applique : Vous pouvez diviser les documents
en deux parties :
(1) La paternité de Lénine qui complètement
et sans aucunes problèmes, est montrée par des méthodes différentes, et
(2) La paternité de Lénine qui ne peut pas
être prouvée par aucun moyen scientifique.
À cet égard nous devons déclarer
emphatiquement qu'aucun des textes de Lénine dans sa forme incontestable et
originale, n'a aucune pensée ou expression anti Staline. Cependant, c'est
exactement l'opposé, dans cette partie du, ' Testament' litigieux de V.I. Lénine
(c'est-à-dire celle que nous nous tenons ne pas appartenir à la main de Lénine),
qui est pleine d'anti-Stalinisme et est politiquement motivée à cette fin.
Le Testament
En réalité, la partie 'du Testament' de Lénine
est basée sur les articles suivants :
Ses 'Pages de ses rendez-vous de son
journal quotidien',
'Comment nous devons réorganiser
Rabkrin',
'Mieux moins, mais mieux',
'À propos de notre Révolution'.
Ces articles ont été rendus publics et publiés
au commencement de janvier à mars 1923. De plus sa dictée : 'la Lettre au Congrès',
a été faite les 26-29 décembre 1922 et traite de la réorganisation du CC et
du taux des 'inspections des ouvriers et paysans et des tâches du Gosplan.
Finalement un article : 'de la Coopération',
est daté du 4-6 janvier 1923.
Tous ces documents ne sont pas signés par Lénine.
Mais le texte, le travail sur eux (ou sur leurs phases individuelles) sont fixé
dans les documents par le secrétariat de Lénine, pendant leur travail sur eux.
Les dates sont aussi fixées dans les documents du Politburo. Tout cela confirme
leur authenticité. Autrement dit, cela signifie, que quand V. I. Lénine
travaillait sur ces documents, ou après qu'ils ont été finis il était
toujours capable de surveiller leur achèvement, il y a une indication facile à
suivre. Pour conclure, ces documents s'accordent en plusieurs places et sont
confirmés par les documents que V.I. Lénine a reçu après leur achèvement
par le secrétariat. Lénine les a reçus pour leur donner son acceptation
finale, ou il les a employés comme référence, quand la discussion se passait
toujours à l'intérieur du Comité Central du parti. Ces documents internes ne
sont pas contradictoires, ou ne montrent pas des attitudes antagoniques de
personnes à d'autres personnes dans la direction. Il y a des idées développées
dans ces documents, mais aucun départ principal des buts d'autres documents.
Finalement, ils ne sont pas en opposition avec d'autres recommandations faites
par V. I. Lénine. Il peut être dit qu'il y a la cohérence dans et entre ces
documents.
Attaque Contre Staline
Le deuxième groupe de documents – où les
parties qui ne sont pas de Lénine qui peuvent être tracées dans 'le Testament
de Lénine', présentent absolument un autre problème. Ces problèmes peuvent
être résumés comme suit :
(1) Nous voyons une note caractéristique, qui
se lit comme une 'dictée par V.I. Lénine'. Cela arrive les 24-25 décembre
1922 et le 4 janvier 1923. C'est dans ceux-ci, que nous trouvons la base pour
une attaque contre J. V. Staline. Staline était bien sûr, dans la réalité le
lieutenant de V.I. Lénine et un leader du parti.
(2) Apparaît là 'un prétendu article' ' de
la question des nationalités ou 'l'autonomie'.
(3) Soutenant supposément que, c'est une
lettre politique, 'dictée' en mars 5-6, 1923 (à Trotski, Mdivani, Makharadze)
avec une déclaration de solidarité avec eux.
(4) Supposément l'article o lettre à Staline
de 'une menace pour cesser les relations personnelles' entre Lénine et Staline.
Tout ceci nous montre que Lénine lui-même n'était
pas l'auteur et qu'il n'y a aucun témoin à l'extérieur que Lénine a écrit
cette lettre ! Mais, néanmoins le lecteur peut demander où nous obtenons cette
information sur ce document ? Notre analyse est confirmée par :
(1) Le prétendu 'Journal Quotidien des Secrétaires
de V. I. Lénine' et,
(2) Les personnes qui ont livré ces documents
au Comité Central du PCUS.
Examinons ces deux points en détail. 'Le
Journal ' du Secrétariat est le plus remarquable et, jusqu'à maintenant, n'a
jamais été un document mis en question. Et il n'a jamais été examiné dans
le détail scientifique et historique. En réalité il était inutile de faire
ainsi, puisque c'est maintenant connu et accepté, que ce 'Journal' après le 18
décembre 1922 n'est pas considéré comme un document du travail quotidien du
Secrétariat de Lénine. C'est parce que c'est le travail de nouveaux auteurs,
avec le but de prendre des dispositions pour des changements à être mis en
oeuvre, si c'était possible sur un thème théorique et politique, par des
auteurs qui a ce temps-là étaient bien cachés. En parlant avec réalisme,
c'est un document fabriqué, faux.
Regardez-le vous-mêmes. Le commencement de la
maladie de Lénine les 18-22 décembre 1922, a vu Lénine partir de l'étape
centrale de son travail Malheureusement, pendant ce temps-là son Secrétariat a
pratiquement cessé de fonctionner et les journaux quotidiens ne sont pas
enregistrés. Les plans sont remis. Mais quand ces 'Journaux' sont de nouveau
commencés, nous recevons des 'versions' complètement nouvelles de ce qu'on a
supposé que Lénine a dicté. Il y a des pages entières qui sont vides dans
'les Journaux', les notations y sont placées seulement irrégulièrement. Entre
des pages où il y a quelques notations, il y a des pages vides pendant cette période.
Cela a en effet donné aux initiateurs du Testament' l'occasion de remplir les
pages qui étaient vides.
Miracles Chronologiques
C'est confirmé par le temps suivant ou par
l'analyse chronologique, qui essayera de montrer que L. A. Fotieva (une des rédactrices
secrétaires) doit faire une notation pour le 28 décembre 1922, les 4-9-19-24,
janvier 1923. M.V. Volodicheva a promis de remplir ces dates pour le 26 décembre
et le 17 mars.
Mais ce n'est pas tout, quelque chose ou autre
'vient' ou dans le calendrier du journal, ou dans le Secrétariat, apporté par
soit par Fotieva et Volodicheva. Une drôle de séquence de dates s'ensuit. Après
30 janvier il y avait une notation, marquée le 26 janvier, ensuite une notation
le 30 janvier de nouveau. Il semble que la notation sur le 24ème n'est pas plus
mauvaise que la notation sur le 31. La notation finale, pour la troisième fois,
était aussi le 30 janvier 1922. Les notations de février étaient aussi
mauvaises que celles de janvier: le 10 février, dans 'le journal' les secrétaires
ont écrit une notation le matin du 7, après cela, du matin du 9ème, ensuite
une notation pendant la soirée du 7ème, alors après cela une notation pendant
le matin du 9ème alors dans la soirée du 7ème, Mais le matin du 9ème, ils
ont décidé de s'égarer et ont apparu de nouveau en février pour la deuxième
fois. La fin à cela, sautant dans les notations du journal, arrive le 9 février.
Cela montre alors très succinctement que
toutes ces dates étaient manipulées et que devant nous, ce n'est pas le
document que ces ennemis essayent de nous présenter comme l'original. Des
analyses scientifiques nous montrent qu'après le 18 décembre dans les écritures
dans le journal quotidien, que la femme de J.V. Satine, N.S. Allieueva, n'écrivait
pas dans le journal quotidien, comme faisant partie du Secrétariat de V.I.. Lénine,
bien qu'elle ait continué à travailler dans le Secrétariat dans d'autres
devoirs.
Dans 'le journal' là apparaissent alors des
insertions, aux pages pour le 23 décembre, 24 et le 17 janvier, et le 30. Cela
montre qu'il y avait des compléments après que le journal a été rempli. Tout
ces ' style inégal inséré dans le 'journal', sont expliqués sur la base que,
le travail sur cela n'était pas fini. Quelque chose semble avoir empêché ce
'journal' d'être finalement fabriqué à sa conception logique.
À part 'du journal' des Secrétaires,
existent là les écritures quotidiennes des Docteurs qui s'occupaient de V.I. Lénine.
Entre les journaux" des Secrétaires "et les documents écrits par les
Docteurs, nous trouvons beaucoup de différences quant aux détails des dates et
d'autres notations.
Comme un exemple, les secrétaires dans 'le
journal' se tiennent tranquilles concernant le travail de V.I. Lénine, tandis
que les Docteurs ont écrit: Sur les 25, 29, 31, décembre, les 1-4, 10, 13
16-27 janvier, ensuite en février les 18, 20, 25-27, ensuite en mars les 2, 3.
Cela s'élève à 20 jours de différences entre les notations des Docteurs et
le vide complet des notations par les Secrétaires.
Il y a un exemple dans la direction opposée
aussi, quand V.I. Lénine n'a pas travaillé avec les secrétaires, tandis
qu'encore - les secrétaires nous le disent. ils avaient pris des dictées de
V.I. Lénine les 24-26 janvier, les 3, 9, 10, 12, 14 février c'est 8 autres
jours qui est en désaccord avec d'autres notations par les Docteurs. Imaginez
juste, un 'journal' qui est un rapport quotidien d'événements où 28 jours sur
72 jours ne coïncident pas ou sont complètement l'opposé !
C'est très intéressant ce qui arrivait
pendant ces ' dates douteuses, quand le travail a été censément fait par les
Secrétaires. C'est dans ce temps que l'information sur le testament de Lénine
et sa critique contre J. V. Staline, apparaît sur la question de la formation
d'un 'état national - qui a tout les éléments essentiels de ' une bombe qui
est mise pour Staline.
Il suit, que c'est cette information, qui est
'insérée' dans le Journal, qui devient la base supposée de la thèse de la
paternité de Lénine de cet 'article' et 'Sur la question des nationalités ou
'l'autonomie'' et les lettres du 5-6 mars 1923.
Le Travail De Trotski
La situation ne peut être sauvée par les
divers mémoires de Trotski, des secrétaires de V.I. Lénine, ' Fotieva,
Volodicheva, Glyasser. Tous ces mémoires essaient de donner l'autorité et la
créance que ces documents sont en effet, écrits par V.I. Lénine. Tous
essayent de montrer ' les bases historiques et réelles de ces documents.
Mais la comparaison de ces documents
secondaires eux-mêmes, montre clairement tant de contradictions sérieuses –
dans les documents et les écritures des Docteurs, des contradictions parmi eux,
que leur information ne peut pas être acceptée comme véridique et ne peut pas
alors aider à établir la paternité de V.I. Lénine de ces documents et du
texte. La logique simple ne nous aide pas à être convaincue – il reste
seulement pour nous à croire leurs mots. Mais c'est seulement agréable à ceux
qui veulent être dupés.
L'histoire de la publication de ces documents
et leur utilisation dans les luttes politiques n'a aucun rapport avec le
traitement comme le dernier testament, donné par V.I. Lénine au parti par le
chef du CC du parti, du Politbureau et des camarades les plus proches dans la
lutte.
En premier lieu, un tel appel secret n'était
pas dans l'esprit de V.I. Lénine, il n'a pas suivi sa méthode politique de
travail.
Deuxièmement, ces documents d'écritures
n'ont pas été dictés en temps normal, parce que V.I. Lénine avait l'occasion
suffisante de faire ouvertement appel au parti avec n'importe quelles
suggestions qu'il considérait opportunes et nécessaires. Il n'y avait aucun '
régime de prison ', qui a été censément fondé par J.V. Staline lors que
V.I. Lénine était vivant. La présence dans le PCUS CC et Politbureau de
groupements politiques différents et la lutte entre eux, garantit la défaite
de n'importe quelle tentative de cacher les documents de Lénine.
Troisièmement, cela aurait été illogique de
remettre n'importe quelle décision sur n'importe quelles questions, sur
lesquelles ' la vie du parti dépendait, ou l'avenir de la révolution - à
quelque temps futur de décision, à un Congrès du parti. Il était incertain
quand après la prochaine mort de V.I. Lénine une telle future – la réunion
seraient tenue, puisqu'il n'était pas aussi certain quand Lénine d'une façon
critique malade décéderait.
Tous ces exemples montrent que les documents
n'étaient pas véritables. Mais considérons qui étaient les auteurs 'du
Testament' ? Qui pouvait en tirer profit ? Les auteurs de cette légende du
'Testament de Lénine' sont – Trotski, Fotieva, Zinoviev, Boukharine. Ils 'ont
inséré' ces textes dans l'arène politique longtemps avant la mort réelle de
V.I. Lénine. Ils ont attendu jusqu'au temps où Lénine ne soit plus capable d'écrire,
de dicter ou de lire les matériels, ils ont écrit ces documents comme une méthode
politique de lutte contre J.V. Staline. Trotski, avec l'aide d'une des Secrétaires
Fotieva, a composé le soi-disant) 'article', ' Sur la question des nationalités
ou l'autonomie. Pendant qu'ils ont fait cela, ils ont ouvertement déclaré
qu'ils n'ont pas reçu de directives, mais c'était basé sur la demande de V.I.
Lénine et eux n'ont pas su quand cela a été fait.
Mais cette manœuvre par ces éléments n'a
pas réussie, parce que l'état de l'URSS a été proclamé au XII Congrès du
parti. À ce Congrès ils ont essayé, se basant sur 'le texte de Lénine', de démembrer
l'URSS qui avait été juste adopté par le Congrès.
Malgré leurs efforts, ces éléments n'étaient
pas capables de dissoudre l'URSS nouvellement formée. Le combat contre eux a été
mené par J.V. Staline. C'est exactement pendant ce temps de débat sur l'URSS
que 'l'article' censément écrit par V.I. Lénine a été distribué par
Trotski et a été donné au Secrétariat de V.I. Lénine pour être enregistré
dans 'le Journal' !
Après le Congrès, la lutte intense menée
par Trotski contre J.V. Staline est entrée dans une nouvelle phase. À la fin
de mai 1923, Krupskaya (la femme de V.I. Lénine - le rédacteur) donne à
Zinoviev le texte d'un 'matériel dicté' du 24-25 décembre 1922 qui est une
partie des 'caractéristiques des personnes dans le CC'. Elle ne le donne pas au
Secrétariat du CC, comme il se doit, pas dans les mains du Politbureau, mais
seulement à un de ses membres, qui lui-même aspirent à mener le pays.
Aussi, Zinoviev était très amer et jaloux de
la croissance d'autorité et du prestige de J. V. Staline. Zinoviev informe
maintenant les membres et les candidats membres du Politbureau et le Présidium
de la Commission du Contrôle Central. Sur le désir apparemment exprimé de
V.I. Lénine quant à ce matériel dicté, que cette lettre était pour le Congrès,
Krupskaya ne l'a même pas mentionnée ou ne l'a pas donné à temps pour le
Congrès. Elle a dit que 'ce document devait être donné seulement au Comité
Central'.
La légende de cette lettre réapparaît fréquemment
et avait des répercussions sérieuses. Cette lettre est née pendant les luttes
internes dans le parti. Deux mois plus tard Zinoviev et Bukharine ont informé
J.V. Staline, Secrétaire général du PCUS, élu par le dernier Congrès, de
l'existence de cette 'lettre' (c'est-à-dire ' la lettre dictée ' le 4 janvier
1923). C'était, pendant les manoeuvres de Zinoviev et Bukharine destinées à
mettre le travail de Staline, sous la direction du parti qui était sous leur
propre contrôle, avec Trotski.
Ils ont essayé d'utiliser l'autorité de V.I.
Lénine. Ces lettres 'dites dictées' sont devenues le véhicule pour dépouiller
Staline de son autorité, puis qu'eux-mêmes n'ont pas assez d'autorité
personnelle pour remplacer J.V. Staline. Les ennemis internes avaient réuni la
force pour défier Staline, en se basant eux-mêmes seulement sur les lettres
supposées dictées de V.I. Lénine.
Mécanisme de la Contrefaçon
L'histoire de ces documents et de leur
publication, ne donne pas aucuns exemples concrets quant à la paternité de ces
documents par V.I. Lénine. Aussi l'argumentation contre cette paternité, est
le style de composition et d'autres particularités. Le contenu et les caractéristiques
comme si par préméditation, se sont 'obscurcis' avec le temps. Obscurcis, à
tel point, que des arguments au sujet de son contenu, sont discutés même
aujourd'hui.
La première réponse, par Tomsky, comme un
exemple, était cela :
'D'un large public personne ici ne comprendra
que cela signifie.'
Dans le texte, nous ne pouvons constater aucun
fait pour montrer qu'il a été composé et dicté par V. I. Lénine. Mais il y
a quelque lumière dans les eaux troublées de ce texte. Dans toute la non véracité
et des pensées non compréhensibles, que l'auteur de ce texte essaye de
transmettre, vous ne pouvez pas douter ce que l'auteur a été censé dire.
Débarrassez-vous de J.V. Staline comme Secrétaire
général du Comité Central.
Le même peut être dit des lettres du 5-6
mars. Il n'y a aucune signature par V.I. Lénine, et il n'y a aucun
enregistrement de cette lettre dans les fichiers du Secrétariat. On peut
expliquer cela. Nous devons comprendre pourquoi ces 'lettres' n'ont pas été
utilisées par Trotski, Mdivani et d'autres, au XII Congrès du parti, dans la
lutte contre J.V. Staline sur la question de la construction d'un état
national.
La lutte était féroce et les ennemis ont
essayé d'utiliser l'autorité de V.I. Lénine et les documents entièrement.
Mais on a ' donné au monde ces documents complètement, ' beaucoup plus tard.
Trotski commence à utiliser ces documents seulement en automne 1923. Ces
lettres ont été rendues publiques seulement après la tentative échouée de
se débarrasser de Staline comme le Secrétaire général. Trotski a essayé de
promouvoir l'idée qu'il y avait un bloc de compréhension et la coopération
entre lui et V.I. Lénine contre J.V. Staline. L'abus, et politique et
psychologique allait à pleine vitesse. Mais Staline a résisté à cette
attaque.
Les Ennemis de l'URSS Contre Lénine et
Staline
La question de la supposée lettre de Lénine
à Staline qu'il est prêt à cesser ses relations personnelles avec lui
requiert plus d'étude. Nous devons indiquer ici que toute l'histoire des
lettres dictées et sa livraison supposée à J.V. Staline est très obscure et
contradictoire. Laissons le lecteur faire ses propres analyses. Pour cela nous
ferons référence au texte suivant : M.I. Ulyanova et M.V. Volodicheva (dans les
Oeuvres Complètes de V.I. Lénine,, le Volume 45, pagine 486; Izvestia
CC le PCUS, 1989 No 12, pages 198-199).
Volodicheva a déclaré qu'elle-même a écrit
la lettre dictée. Mais, d'une façon ou d'une autre ce document est dans deux
copies différentes, deux différentes variations; l'une a été écrite et signée
par J.V. Staline (ou quelqu'un d'autre a-t-il signé ?), l'autre (comme si par
Volodicheva), qui du début à la fin, porte les changements qui la rendent méconnaissable.
Et comment se fait-il que cette seconde version est aussi signée ? Pourquoi sont
là deux réponses de Staline ? Pourquoi J.V. Staline écrit deux versions d'une
lettre à V.I. Lénine sur la question de la critique supposée de Lénine
contre Staline ? Et pourquoi même pas une de ces réponses par J.V. Staline ait
atteint jamais les mains de V.I. Lénine ? La période entre la réponse de
Staline (le 7 mars) et l'incapacité physique de V.I. Lénine pour fonctionner
normalement (le 10 mars), aurait permis assez de temps pour livrer une réponse
d'un bureau à l'autre.
L'article de la question de nationalité est
incroyable, sur plusieurs points. Non seulement la situation politique ce
temps-là, était complètement inattendue par V.I. Lénine; il n'est pas
possible d'attribuer la Russophobie à V.I. Lénine ; mais aussi sa formulation,
fait qu'il est impossible de reconnaître Lénine.
Comme exemple : 'J'ai déjà écrit dans mes écritures
sur la question nationale.' Et de nouveau: l'auteur suggère d'attendre, quand
l'appareil du gouvernement deviendra le nôtre. Lénine n'a pas avancé de tels
problèmes en décembre 1922.
Si nous devons suivre ce 'raisonnement', non
seulement l'URSS n'aurait pas existée, mais la République Soviétique
Caucasienne ne se serait pas formée. Mais V.I. Lénine s'est battu pour faire
former cette République, contre Mdivani et ses partisans. À part de cela, donc
il s'ensuit que même la République Fédérative Soviétique russe, n'aurait
pas été formée, puisque l'appareil n'était pas encore 'le nôtre' !
L'auteur combine la réalisation du droit des
nations des républiques pour se séparer de l'URSS, comme garantie selon la
Constitution, ensemble avec la question de la qualité de l'appareil du
gouvernement d'état !
Mais, 'l'appareil du gouvernement' n'a pas
fait, ou n'est pas, la personne morale pour donner ce droit. Ce sont les Députés
des Peuples qui sont dans le Soviet Suprême de l'URSS – l'appareil du
gouvernement est juste le serviteur et l'expéditeur des décisions. Lénine
savait parfaitement, quant à qui et où et comment cette question sera décidée.
Elle serait décidée seulement dans le système de la dictature du prolétariat,
qu'il a formé et renforci.
L'argument proposé dans 'les lettres', n'est
pas tiré de l'arsenal de V.I. Lénine. Ces sortes d'arguments nous les trouvons
seulement dans les querelles internes des séparatistes nationaux. Pour
conclure, pour apporter la question 'd'autonomie', après la question de l'URSS
a été décidée, n'était pas la proposition de V.I. Lénine, ni de ses
principes. Cela aurait été censé retourner à une question, qui avait été
il y a longtemps rejetée.
À la fin de 1922, personne n'a même parlé
de cette question de la formation de l'URSS sur la base de l'autonomie. C'est
pourquoi chacun a parlé contre la question de l'autonomie, qui aurait signifié
en effet la liquidation de la République Soviétique Fédérative Socialiste
Russe. Où est là la question de Lénine à cet égard ? L'auteur de ce '
l'article de Lénine ', doit être recherché parmi les ennemis de l'unité des
républiques Soviétiques et la fédération.
Lénine n'a pas appartenu à ces éléments -
ces ennemis de l'unité des Républiques Soviétiques. Dans ce camp il y avait
trois blocs distincts sous l'influence de Mdivani, Svanidze, Rakovski. L'identité
de l'auteur de cet article doit être examinée, mais il y a les faits qui suggèrent
que son auteur n'était aucun d'autre alors que Trotski. V.I. Lénine ne pouvait
pas avoir été cet auteur. Malheureusement, il n'y a aucune preuve solide
encore quant à son auteur, mais les faits suggèrent que l'auteur ne pouvait
pas être un autre que Trotski.
Lénine Pour Staline, Trotski Contre
L'analyse des pensées politiques de ce 'faux
testament' montre qu'il ne représente pas avec réalisme la lutte politique
couvant alors au Comité Central du parti, dans lequel V.I. Lénine a joué le rôle
théorique principal. La réalité politique est que J.V. Staline ne s'est pas
nommé comme le Secrétaire général. Mais c'était V.I. Lénine, cherchant
quelqu'un qui le remplacerait, qui au XIè Congrès du parti a fait tous ses
efforts pour s'assurer que J. V. Staline deviendrait le Secrétaire général.
V.I. Lénine n'a pas alors envoyé de
documents, ni de lettres ou des propositions, disant que Staline n'était pas
capable de devenir le Secrétaire général. Lénine n'a jamais employé une
telle langue dans aucun de ses discours, de ses conseil ou de ses commentaires.
'Le Testament' de Lénine ne reflète pas cela aucunement. Soyez juge vous-même.
Lénine a vu dans notre révolution une bonne
perspective, tandis que Trotski a juste continué à répéter le besoin d'une révolution
permanente (janvier et novembre 1922). Lénine fait la promotion d'une fusion éventuelle
du parti et du gouvernement, tandis que Trotski est contre cela, proposant son
raccourcissement. Lénine était pour la réorganisation de l'Inspection des
Ouvriers et des Paysans, tandis que Trotski est pour sa liquidation. Lénine est
pour la floraison du Gosplan comme une commission des experts, Trotski est pour
qu'il devienne une planification en vigueur etc. etc.
Dans cette situation, il est peu probable que
V.I. Lénine ait écrit une attaque personnelle contre Staline, son allié
politique le plus proche et ait fait la proposition que le poste le plus haut
doive aller chez son adversaire enragé Trotski ? Nous ne pouvons pas adopter ce
point de vue du tout. Une compréhension réaliste du 'Testament' de Lénine est
différente. Il donne dans les mains des alliés de Lénine, des munitions pour
les nouvelles luttes contre Trotski dans les questions sérieuses de la révolution
socialiste.
Venons en à une conclusion.
Nous avons une base pour déclarer que Lénine
n'était pas l'auteur de ces articles, ces lettres ou autres documents. Ce fait
a besoin de corrections historiques afin que l'on nettoie les enseignements de Lénine
de ces falsifications. Nous devons comprendre le Testament de Lénine, dans le
contexte de la vie politique ce temps-là, dans les luttes politiques qui ont été
faites par V.I. Lénine en 1921 – 1922 contre Trotski. Cette lutte a été
faite par Lénine avec Staline comme son allié loyal, qui a promu et suivi la
ligne de lutte de Lénine, qui après la mort de Lénine a entrepris sur ses épaules
le fardeau lourd de continuer la lutte avec Trotski. La partie fabriquée 'du
Testament' pourrait seulement être comprise dans un contexte beaucoup plus
large dans le contexte de la lutte à l'intérieur du CC du parti contre Trotski
et son groupe. Mais dans cette lutte, qui était anti-Léniniste élevée et
promue par Zinoviev, a été combiné avec une lutte contre Staline.
Objectivement, le plan entier de ces deux groupements était de distancer
Staline hors de la direction avec l'aide de l'autorité de V.I. Lénine et
changer le cours politique du Parti Communiste Russe (B).
Nous devons être très conscients, que la
base de la lutte pour la direction, était un combat historique pour la question
principale de la révolution socialiste. L'espace ne permet pas de pousser la
discussion plus loin ici, Nous pouvons juste exposer, que dans 'les archives de
Trotski', après 'la lettre' par Lénine sur les caractéristiques de Staline,
la copie inclut un amendement dans la propre écriture de Trotski qui déclare :
'J'ai édité ma copie. L. Trotski'.
La Contrefaçon Continue
Les mythes étant promus sur la base des
derniers articles et des lettres de V.I. Lénine, n'ont pas cessé même
plusieurs années après la mort de V.I. Lénine. Leurs propres compléments et
interprétations dans ce quagmire furent donnés par Khrushchev et Gorbachev.
Les parties des lettres de Lénine ont été employées pour remplir un besoin
des ennemis contemporains présents. Ils ont été principalement employés dans
un caractère anti-Staline. Comme un exemple, dans la lettre du 23 décembre, il
y a une phrase 'Je voudrais partager cela avec Vous...' Dans la publication par
ces contemporains, il est écrit comme 'avec vous' ainsi l'octroi d'une nouvelle
signification entière à ce que Lénine a exposé. Lénine l'a exposé au Congrès
du Parti; lui donnant le titre 'Vous', qu'il a mérité. Ceci était par
opposition 'à vous' qui est adressé à chacun, comme opposé à une entité élue
par le peuple.. Cette lettre est même enregistrée dans le secrétariat de Lénine
comme une lettre à J.V. Staline pour le Congrès. Mais, cela même plus
confirme son essence, en l'adressant avec 'Vous'. Mais Nikita Khrushchev a décidé
que pour lui, il serait plus avantageux d'ouvrir la critique de Staline. Dans la
phrase : 'il a une influence énorme pour tous ' les cours du parti' – le mot
cours a été changé par le mot 'code de loi.' Cela falsifie non seulement les
mots de V.I. Lénine, mais laisse la phrase sans aucune signification réelle.
Combien de cours peuvent être là dans le parti et quelle sorte de cours sont
ils ?
Dans le politique, le lexique de V.I. Lénine
dans les dernières années, les choses sont claires. Dans le mot 'courts', il a
entendu des opposants différents, essayant toujours de critiquer le parti et
changer son cours. Parmi ce 'court-judges', il y avait en premier lieu Trotski
et sa société. C'est avec ces 'juges', que Lénine a combattu une lutte amère
comme l'a fait aussi J.V. Staline, à qui cette lettre a été écrite, l'ami et
l'aide principal de V.I. Lénine. C'est ces 'juges', qui ont été appelés à
cet égard 'des critiques' et 'nos Suhanovites', expose Lénine dans lequel le
mensonge dicté le 26 décembre et aussi dans l'article 'de notre Révolution'
(V.I. Lénine, Volume 45, pages 347, 383, 385.) La phrase : '50-100 membres du CC
notre parti doit l'exiger du prolétariat', a été changé : '... notre parti a
le droit.' Lénine a déclaré que le CC exige de 50-100 nouveaux membres au
Comité Central agrandi, tandis que les falsificateurs disent le parti demande.
' Une telle fabrication était nécessaire, afin que la lettre à J.V. Staline
soit considérée comme une lettre au Congrès du parti, au lieu de l'échange
d'idées entre Lénine et Staline.
Dans l'article par V. J. Lénine 'Comment
devons nous réorganiser Rabkrin ?', qui a été falsifié par les ennemis,
l'article déclare : 'qu'aucune autorité, ni du Secrétaire général, ou
d'aucun autre membre du CC ne peut se mêler au travail de la Commission
Centrale du Contrôle, ou a le droit de donner à la Commission de Contrôle
n'importe quelles questions quant à leur travail...' (Lénine, des 'Oeuvres
Complètes' (en russe), le Volume 4, (sic) p, 387), le nom de Secrétaire général
est signifié à être cru et employé contre J.V. Staline. Selon les archives
(comme écrit dans la Pravda, le 25 janvier 1923) les mots comme le Secrétaire
général ne doivent être trouvés nulle part. L'expression qui, a été employée
était. 'Aucune autorité ne pourrait être employée...' C'est une
falsification ouverte, essayer et montrer que c'est 'un document' au sujet de la
critique par Lénine de Staline, falsifiant ainsi toute la compréhension du
testament.
Provocation Idéologique
On le sait maintenant, quelle signification
fut donnée à l'article 'de la Coopération', pendant la période de perestroïka.
Par cet article écrit par Lénine, les révisionnistes ont essayé d'éliminer
tout le reste écrit par V.I. Lénine. Sous ce slogan, ils ont déclaré qu'il
est nécessaire de réévaluer tous les aspects du socialisme. Bien qu'il n'y
ait absolument aucun mot de cette sorte dans V.I. Lénine, ils ont néanmoins
essayé d'utiliser, cela, dans l'idéologie de la 'perestroïka'. C'est une
question de la falsification complète. Dans les écritures de Lénine il n'y a
pas un mot ou article 'de la Coopération', mais il y a une première et deuxième
'édition' de cet article. Lénine, tandis qu'il travaillait sur cet article n'était
pas satisfait encore avec son écriture, quelque chose dans son avis a pensé
qu'il pourrait être exposé beaucoup plus clairement. C'est confirmé par ses
notes marginales à son texte, qui était bien connu par ces ennemis, informés
que Lénine travaillait sur des questions importantes. Lénine a écrit dans ses
notes marginales :
'Pas une variation me plaît, parce que
certaines d'entre elles contiennent des formes qui ont besoin d'une nouvelle élaboration
d'un point de vue idéologique et tout les deux ont besoin dans une certaine
mesure quelque correction'.
Cette note marginale a été datée le 7
janvier 1923. Bien sûr cette notation ne formule pas le texte entier. Nous
devons essayer de figurer à propos de quoi Lénine était malheureux dans son
travail sur ce document important.
De Bukharin à Khrushchev, et à Gorbachev
L'article 'de la Coopération', est la pensée
suprême et est entré dans les mains de Bukharine. De Khrushchev ce 'document'
est allé chez Gorbachev et ici devant nos yeux, il y a cette bombe idéologique,
masquée comme si V.I. Lénine en était l'auteur final. Il a été étendu et
employé comme une déformation de l'intérieur par Khrushchev en commençant à
démembrer l'état socialiste. Cela a été rendu possible parce que, ce
subterfuge menteur avait un effet politique important dans les coulisses. Dans
le temps de Bukharine cela a été employé pour les koulaks, pour les sauver
comme une classe. Dans le temps de Khrushchev – cela a été employé comme le
véhicule pour critiquer la thèse de Staline, que dans le temps d'encerclement
capitaliste, les succès du socialisme seront de plus en plus considérables,
tandis que les restes des classes d'exploitation dispersées 'essaieront par
tous les moyens à leur disposition pour renverser l'état socialiste, ils
saboteront de plus en plus l'État Soviétique, comme derniers moyens de sauver
leur position de classe privilégiée'.
La critique de ce texte a aidé Khrushchev à
ouvrir une campagne contre Staline. Pendant la tenure de Gorbachev il a été
employé pour que les peuples ne croient pas à la route idéologique de
construire le socialisme en URSS, à propos de la voie non socialiste et
accommoder le capitalisme en URSS, du besoin de casser maintien socialiste sur
le pays, que nous avions perdu d'une façon ou d'une autre et que c'est inutile
d'essayer d'améliorer le socialisme, il n'y a rien à y être gagné, il n'y a
rien de plus nécessaire que notre histoire...
De toute façon, le lecteur sait parfaitement
bien ce qu'il y avait et comment c'était et ce qui en est sorti.
Témoignage d'une camarade :
L'anti-stalinisme, sceau de l'anti-communisme
Commentaire sur les
arguments de Mr Fabien ROUSSEL à propos des 100 ans du PCF
Le 31/12/2020, par la camarade Berthe Poggiale
Avidor (publié initialement
ici)
Il y a plus de
trente ans j’ai quitté le PCF car, avec douleur, je voyait
que le Parti Communiste Français qui avait succédé au « PCF de la
Résistance, le Parti des fusillés à l’occupant fasciste nazi » respecté par la vox populi,marxiste-léniniste-bolchévik jusqu’à en mourir,
était devenu un parti réformiste et électoraliste, un Parti composé de
carriéristes opportunistes, qui avait jeté aux orties
l'objectif de la prise du pouvoir et l’instauration d’une société à économie
socialiste allant vers le communisme, à savoir la propriété
collective des moyens de production synonyme d'abolition de l'esclavage
salarié.
Monsieur Fabien
ROUSSEL, tout comme Maurice Thorez le 18 novembre 1946, acte l’abandon total
de la conception Marxiste-Léniniste de la révolution socialiste, et conforte
l’idée que « par avancées successives de réformes démocratiques, sociales et
économiques, le capitalisme s’effondrera de lui même, cédera la place de
manière tout à fait pacifique » !!!!!!!!!! C’est cette
conception inepte du socialisme à la française qui ressort de ses arguments.
Il est clair, à
ce jour, que la politique électoraliste social démocrate de l’actuel PCF ne
fait qu’accentuer son rejet parmi une population paupérisée au maximum outre
le fait que l’actuel PCF ayant perdu la quasi totalité de ses adhérents et
militants est devenu ce PCF de technocrates opportunistes et carriéristes
qui n’a plus aucun lien avec les prolétaires et la population de notre pays.
L’oligarchie
financière mondiale et française, dans la grande guerre de classe actuelle
menée contre les peuples, se réjouit de la déliquescence de l’actuel PCF.
Elle est arrivé, après la mort du charismatique Joseph Staline, à détruire
l’URSS bolchévik de l’intérieur, en achetant les renégats qui s’étaient
incrustés à l’intérieur de ses organismes et a, ainsi restauré le
capitalisme ce qui lui permet, petit à petit, de faire main basse sur ses
richesses immenses. Et elle ose l’infamie extrême, n’ayant plus de contre
pouvoir, de lancer une campagne tendant à assimiler le communisme au
nazisme, Les bourreaux deviennent des victimes, les victimes des bourreaux.
Et summum de
l’ignominie l’actuelle direction du PCF, esclave de ses reniements, et
courbant l’échine face aux diktats de ses bailleurs de fonds, par haine de
l’URSS et de son dirigeant intègre Joseph Staline, toute honte bue,
cautionne les campagnes
médiatiques déchaînées et répétées, qui veulent reporter les crimes
d’exterminations massives commis par les nazis sur le compte de ceux qui les
combattaient.
Voilà ce que
m’inspire les arguments inconsistants de Monsieur Fabien ROUSSEL.
Notre commentaire complémentaire :
Quoique n’ayant pas le même vécu que beaucoup de camarades
plus âgés (je n’ai pas encore quarante ans), je rejoins la camarade Berthe
dans son constat auquel j’ajouterai ceci :
1° Pour Fabien Roussel, être communiste aujourd’hui, c’est
abandonner l’analyse matérialiste dialectique de la société bourgeoise pour
réduire le communisme à un humanisme petit-bourgeois planant au-dessus des
classes et à des vœux pieux d’égalité, de fraternité et de justice. C’est en
totale opposition avec Marx qui a cloué au pilori ces envolées lyriques.
Mais à la décharge de Fabien Roussel, l’achèvement de la « mutation » du
communisme en humanisme bourgeois s’est achevée dans les années 1990 avec
Robert Hue (cf. Communisme :
La mutation – 1995). Il n’est donc pas surprenant que la question de la
propriété commune des moyens de production et de l’abolition de l’esclavage
salarié, pourtant jugée capitale par Marx (et ses successeurs), n’est même
pas abordée alors qu’elle est plus que jamais d’actualité…
2° N’en déplaise à Fabien Roussel, la désindustrialisation et
pour l’essentiel achevée depuis bien longtemps. Ce à quoi va servir la
pandémie, c’est justifier la destruction rapide de ce que Marx appelait les
« chaînes dorées » de l’esclavage salarié, qui n’ont été obtenues chez nous
que grâce au (néo-)colonialisme (France-à-fric) et à la place privilégiée de
l’impérialisme français dans la division internationale du travail (secteurs
de haute technologie : aéronautique, aérospatiale, nucléaire, ferroviaire à
grande vitesse. Ce monopole technologique est aujourd’hui brisé, et la
« société de consommation » occidentale n’a plus de base matérielle et
agonise sous nos yeux. Quant à l’écologie, je veux bien, car seul le
communisme permettra d’éviter le gaspillage généralisé des ressources, mais
ne le réduisons pas à la question du « changement climatique d’origine
anthropique » qui est une gigantesque manipulation du G7 pour endiguer le
développement économique des « émergeants » (la Chine en premier lieu), et
qui va aujourd’hui servir de justification idéologique et morale d’un retour
à une « sobriété heureuse »… des masses populaires en cours de
déclassement !
3° Mr Roussel veut enfin « que le politique décide, non
l’économique »… Les conséquences funestes de son idéalisme philosophique :
en cela, rien de le distingue du reste de la « gauche »… Marx lui aurait
répondu que selon la conception matérialiste-dialectique de l’Histoire,
c’est toujours l’économique qui l’emporte… Si l’on veut proposer une
alternative politique au capitalisme, il faut avant tout mettre en place une
alternative économique. Et il n’y en a pas 36 ! Il faut briser le monopole
économique de la bourgeoisie ! On en revient là-encore à la question de
l’abolition de la propriété privée des moyens de production, dont Marx
jugeait qu’elle résumait à elle seule le communisme… Dommage que Mr
Roussel ne l’évoque à aucun instant, même du bout des lèvres…
Entretien exclusif avec
Grover Furr : Vérité et mensonges sur Staline
Article traduit et
publié le 14/12/2021 par le média alternatif
Réseau International
L’histoire de l’Union
Soviétique continue d’être enterrée sous une véritable montagne de
falsifications.
À
l’occasion du 140ème anniversaire de la naissance de Joseph
Staline, nous avons demandé au
professeur Grover Furr de nous faire part de ses réflexions sur
certaines questions relatives à Staline et à la période où il était
au pouvoir. Grover Furr, professeur de littérature anglaise
médiévale à l’Université d’État de Montclair dans le New Jersey, est
connu pour ses recherches et ses écrits sur un large éventail de
questions relatives à l’histoire soviétique. Parmi ses livres les
plus célèbres, citons « Khrouchtchev
a menti», « Les
procès de Moscou comme preuves »,
« Les
amalgames de Trotsky »,
« Le
mystère du massacre de Katyn : Les preuves, la solution »
et d’autres. Le nom de Grover Furr figure dans la liste des « 101
universitaires les plus dangereux des États-Unis ».
Un grand merci
au professeur Furr pour avoir accepté de partager ses réflexions.
Vous pouvez trouver son site web personnel ici : msuweb.montclair.edu/~furrg
*
IDC : Soixante-cinq
ans après sa mort, le nom de Joseph Staline reste à l’épicentre de
l’anticommunisme. L’historiographie bourgeoise, ainsi que les forces
politiques bourgeoises, poursuivent la diabolisation de Staline, le
qualifiant de « dictateur », de « tyran sanguinaire » qui aurait
« tué des dizaines de millions de personnes ». Selon vous, pourquoi
les anticommunistes concentrent-ils toujours leurs attaques sur
Staline et quelles sont les principales sources de leurs
affirmations ?
G. Furr :
Les défenseurs du capitalisme ont besoin de dépeindre le communisme
comme quelque chose d’horrible ! Donc, en plus de cacher les
horreurs du capitalisme-impérialisme, ils ont besoin d’un
« croque-mitaine » sur lequel se concentrer comme l’incarnation du
« mal » du communisme. Staline était le leader de l’URSS et du
mouvement communiste mondial à l’époque de ses plus grands
triomphes, et donc de sa plus grande menace pour le capitalisme.
Staline était donc une cible naturelle dans tous les cas.
Mais il y a au moins
deux autres facteurs. Le premier est Léon Trotsky, qui a menti sur
Staline dans pratiquement tout ce qu’il a écrit de 1928 à son
assassinat en 1940. Les écrits de Trotsky après 1929 ont été la
première source importante de mensonges et de calomnies contre
Staline et l’URSS. La deuxième est Nikita Khrouchtchev. Son
« discours secret » du 25 février 1956 au 20ème Congrès du Parti a
été un coup dévastateur pour le mouvement communiste mondial. Et
c’était un cadeau inestimable pour les anticommunistes du monde
entier !
Après le 22ème Congrès
du Parti en octobre 1961, lorsque Khrouchtchev et les siens ont
attaqué Staline encore plus violemment, avec encore plus de
mensonges, Khrouchtchev et le PCUS ont sponsorisé des centaines de
livres et d’articles attaquant et mentant sur Staline. Khrouchtchev
a également sponsorisé des centaines de livres et d’articles
attaquant et mentant sur Lavrentii Beria, dont Khrouchtchev a
organisé le meurtre le 26 juin 1953. Beria n’est pas une figure
aussi importante de l’histoire soviétique que Staline. Mais
Khrouchtchev et ses hommes ont calomnié Beria avec au moins autant,
sinon plus, d’acharnement que Staline. Et ceux qui avaient été les
plus proches de Staline – Molotov, Malenkov, Kaganovitch – ont
soutenu Khrouchtchev dans cette attaque sans principe contre Beria
et son assassinat.
En conséquence directe
de la campagne anti-Staline de Khrouchtchev, environ la moitié de
tous les communistes du monde en dehors du bloc socialiste ont
quitté leur parti. Certains d’entre eux ont littéralement traversé
la rue pour rejoindre les partis trotskistes !
En ce qui concerne les
mensonges de Khrouchtchev sur Staline et l’histoire soviétique, nous
devons nous rappeler que très peu de personnes à l’époque les ont
reconnus comme des mensonges. Et personne ne pouvait prouver qu’il
s’agissait de mensonges, car Khrouchtchev n’a jamais publié de
preuves. Khrouchtchev, ou ses successeurs, n’ont pas non plus permis
aux historiens du Parti de consulter les documents primaires des
archives. Les mensonges de Khrouchtchev et de ses centaines
d’écrivains ont été repris avec empressement par les anticommunistes
occidentaux et sont devenus la principale source de mensonges
anti-Staline pour tous les écrivains et « savants » anticommunistes
qui l’ont suivi, jusqu’à aujourd’hui.
Certains de ces
ouvrages anticommunistes soviétiques de l’époque de Khrouchtchev ont
été publiés en Occident et largement diffusés par les capitalistes.
Parmi ces auteurs figurent Alexandre Soljenitsyne, Roy Medvedev et
Alexandre Nekrich. De nombreux ouvrages « d’experts » occidentaux
sur l’URSS s’appuient largement sur ces mensonges de l’ère
Khrouchtchev. Les ouvrages de Robert Conquest et la biographie de
Boukharine par l’historien américain Stephen Cohen en sont des
exemples importants.
Sous Brejnev et
ses successeurs, Andropov et Tchernenko, les livres et articles
anti-Staline ont été presque éliminés. Brejnev et d’autres
dirigeants soviétiques ont vu le grand tort que Khrouchtchev et les
ouvrages inspirés par Khrouchtchev faisaient à l’Union soviétique et
au mouvement communiste mondial. Mais il est important de souligner
que ces dirigeants post-Khrouchtchev n’ont jamais répudié les
mensonges de Khrouchtchev sur Staline et la période stalinienne. Ils
auraient pu le faire. Eux et leurs chercheurs avaient accès à toutes
les preuves, à tous les documents d’archives dont nous disposons
aujourd’hui, et à bien d’autres choses encore. Ils savaient, bien
sûr, que « Khrouchtchev
a menti » (le titre de
mon premier livre). Mais ils n’ont jamais corrigé aucun des
mensonges de l’ère Khrouchtchev.
Cela soulève la
question : Pourquoi Khrouchtchev a-t-il fait ce qu’il a fait ? Parmi
les raisons, il y a certainement le fait que Khrouchtchev et le
reste de la direction du Parti soviétique avaient abandonné tout
intérêt pour le communisme. Ils étaient nationalistes, en ce sens
qu’ils voulaient une Union soviétique puissante sur le plan
économique, militaire et politique. Mais ils ne voulaient pas faire
évoluer l’URSS dans le sens d’une société plus égalitaire,
véritablement communiste. Et Staline l’a fait ! Passer à l’étape
suivante vers le communisme était le thème du 19ème Congrès du Parti
en 1952. C’est le SEUL congrès du parti dans l’histoire de l’URSS
dont la transcription n’a jamais été publiée. Il y aurait beaucoup
plus à dire sur la promotion du communisme par Staline, ainsi que
sur ses tentatives ratées de rendre l’Union soviétique plus
démocratique, mais nous n’avons ni le temps ni l’espace pour
discuter de ces questions importantes maintenant.
Environ un an après
être devenu secrétaire général du PCUS, Mikhaïl Gorbatchev a lancé
une campagne de mensonges et de calomnies sur Staline et sur
l’histoire soviétique en général, qui a fait paraître bénigne la
campagne de 1962-1964 de Khrouchtchev ! Une fois encore, des
centaines de livres et des milliers d’articles ont été écrits,
attaquant Staline et l’URSS de l’époque stalinienne comme le lieu de
crimes monstrueux dont Staline était le principal criminel.
Une fois encore, il
n’y avait aucune preuve, seulement la répétition des mensonges de
l’ère Khrouchtchev et l’invention d’encore plus de mensonges. Cette
attaque anti-stalinienne et anticommuniste a contribué à préparer
idéologiquement le terrain pour le retour au capitalisme prédateur.
Et au démantèlement de l’Union Soviétique. Car, une fois que vous
avez abandonné l’internationalisme prolétarien, qui a besoin d’un
État multinational et multiethnique comme l’URSS ?
Les mensonges de l’ère
Khrouchtchev et de l’ère Gorbatchev sur Staline et l’URSS de l’ère
stalinienne restent la principale source de propagande
anticommuniste dans le monde entier. Ces mensonges sont très utiles
aux capitalistes et aux anticommunistes pour calomnier l’idée du
communisme. Ils sont si utiles qu’il est impossible pour un
historien d’occuper un poste de professeur d’histoire soviétique
s’il n’accepte pas comme la vérité les mensonges anticommunistes de
l’ère Khrouchtchev, de l’ère Gorbatchev et de l’ère post-Gorbatchev.
Par exemple, il est
interdit de reconnaître que Khrouchtchev a menti dans le « discours
secret », bien que les spécialistes de l’histoire soviétique sachent
très bien que Khrouchtchev a menti. Mais admettre cela, et ensuite
admettre que les hommes de Khrouchtchev ont tous menti, et que
Gorbatchev et les siens ont également menti, reviendrait à
démanteler, à démolir, à rejeter toute l’historiographie
anticommuniste d’au moins trois générations de « savants ». Et cela
est interdit. Ces mensonges ont été, et continuent d’être, bien trop
utiles aux anticommunistes et aux capitalistes pour les abandonner
simplement parce qu’ils sont faux !
Trotsky a menti aussi,
bien sûr. Peu de gens lui prêtaient attention jusqu’au « discours
secret » de Khrouchtchev. Alors Trotsky est apparu comme un
« prophète », comme « le seul vrai communiste », comme lui et ses
partisans l’avaient toujours prétendu. Ce n’est qu’après le discours
de Khrouchtchev que le trotskysme renaît. Le trotskysme ne peut
continuer à exister qu’en promouvant des mensonges anti-Staline et
anti-communistes ! Ainsi, aujourd’hui, les trotskystes promeuvent
tous les mensonges anti-Staline – ceux de Trotsky, de Khrouchtchev,
des écrivains de l’ère Khrouchtchev, des anticommunistes occidentaux
comme Conquest, Robert Tucker, et tant d’autres, de Gorbatchev et
des auteurs de l’ère Gorby, et des menteurs anticommunistes
post-soviétiques de l’ère Gorby comme Oleg Khlevniuk, Jörg
Baberowski, Nicolas Werth, Andrea Graziosi et Timothy Snyder, pour
n’en citer que quelques-uns qui sont bien connus en Europe.
Le trotskisme jouit
d’une certaine crédibilité parmi les personnes qui se tournent vers
le marxisme et le communisme pour se libérer du capitalisme, mais
qui ont profondément assimilé les mensonges anti-Staline qui ont été
promus partout depuis 1956. Le trotskisme est donc une force
importante. Mais le trotskysme est basé uniquement sur des
mensonges. Et le trotskysme est un véritable « culte ». Aucune
critique du « grand chef » n’est autorisée.
J’ai écrit sur
les mensonges de Khrouchtchev (« Khrouchtchev
a menti »), sur les
mensonges de Trotski (« Les
“Amalgames” de Trotski »),
sur les mensonges des anticommunistes comme Timothy Snyder (« Blood
Lies »), sur les
mensonges des anticommunistes occidentaux comme, par exemple,
Stephen Cohen (article sur ma page web). Début 2019, je publierai un
livre sur les mensonges contenus dans « Staline :
En attendant Hitler, 1929-1941 »
de Stephen Kotkin, un livre primé de 1140+ pages publié en octobre,
2017. Kotkin, professeur à l’Université de Princeton et fellow de la
Hoover Institution, a passé toute sa vie professionnelle à étudier
l’Union Soviétique de l’ère stalinienne. Et tout ce qu’il dit sur
Staline et les événements des années 1930 en URSS est manifestement,
providentiellement, faux !
Une conclusion
évidente est qu’aucun anticommuniste, de Trotsky à Khrouchtchev en
passant par les « experts » anticommunistes les plus érudits et les
plus récents, ne peut identifier un seul crime véritable commis par
Staline. Il n’y en a pas eu ! Nous pouvons dire cela avec confiance
car, s’il y avait eu de tels crimes, ces savants anticommunistes
dévoués les auraient certainement découverts et criés au monde
entier. Mais ils n’ont trouvé aucun crime réel ! Alors ils doivent
mentir, fabriquer, falsifier….
Fin 2019, je
publierai mon troisième livre sur Trotsky et ses mensonges. Je
disposerai également de plus de preuves sur la collaboration de
Trotsky avec les nazis et les fascistes japonais. Cela fournira
davantage de preuves à ajouter à celles de mon livre de 2017
intitulé « La
collaboration de Léon Trotsky avec l’Allemagne et le Japon ».
IDC : L’un des
arguments fréquemment utilisés contre Staline est qu’il a « formé
une alliance avec l’Allemagne de Hitler », en référence au pacte de
non-agression Molotov-Ribbentrop signé le 23 août 1939. Cette
affirmation constitue l’un des piliers de la théorie réactionnaire
des « deux extrêmes », qui tente d’assimiler le communisme au
nazisme et au fascisme. Quelle est la vérité historique derrière le
pacte Molotov-Ribbentrop ?
L’URSS a tenté de
former une alliance – un traité de défense mutuelle contre
l’Allemagne nazie – avec la Grande-Bretagne, la France et la
Pologne. Les négociations ont abouti en août 1939, lorsque des
représentants britanniques et français se sont rendus à Moscou pour
discuter. Mais les représentants britanniques et français ne
disposaient d’aucune autorité pour signer un quelconque accord. Le
gouvernement polonais refusait même d’envisager d’autoriser les
forces soviétiques sur le sol polonais – seul moyen pour l’Armée
rouge d’attaquer l’Allemagne.
Il était donc clair
pour les Soviétiques que la Grande-Bretagne et la France ne
souhaitaient pas vraiment un traité de sécurité collective qui les
obligerait tous à attaquer l’Allemagne nazie si celle-ci attaquait
l’un d’entre eux (la Pologne étant la cible allemande la plus
évidente). La Grande-Bretagne et la France utilisaient les
pourparlers pour faire pression sur l’Allemagne, avec laquelle elles
souhaitaient réellement un accord. Cette démarche s’inscrivait dans
le droit fil de leur diplomatie des années précédentes, notamment
des accords de Munich, dans lesquels la Grande-Bretagne et la France
ont cédé une partie de la Tchécoslovaquie à Hitler sans même
demander l’avis du gouvernement tchèque.
Les Britanniques et
les Français voulaient encourager Hitler à attaquer l’URSS. Mais
cela signifiait permettre à l’Allemagne de vaincre la Pologne,
puisque l’Allemagne n’avait pas de frontière avec l’URSS. Et c’est
en fait ce que la Grande-Bretagne et la France ont fait. Elles ont
signé un traité de défense mutuelle avec la Pologne, mais ont refusé
d’attaquer l’Allemagne, même lorsque la Pologne était battue à plate
couture dans les premiers jours suivant l’invasion allemande.
Lorsque l’État
polonais s’est effondré, l’Armée rouge a occupé la Pologne
orientale. Mais la « Pologne orientale » faisait partie de la Russie
soviétique – les moitiés occidentales de la Biélorussie et de
l’Ukraine – jusqu’à ce que le gouvernement impérialiste polonais la
prenne par la force lors de la guerre russo-polonaise de 1919-1921.
Les Polonais n’ont jamais constitué une majorité de la population.
Même le régime réactionnaire polonais post-soviétique ne revendique
pas ces terres aujourd’hui.
Le pacte
Molotov-Ribbentrop n’était pas une « alliance ». Il s’agissait d’un
pacte de non-agression entre l’URSS et l’Allemagne. Il contenait une
clause secrète dans laquelle Hitler reconnaissait une sphère
d’influence soviétique dans la partie orientale de la Pologne, les
États baltes et la Finlande. L’armée allemande était ainsi maintenue
à des centaines de kilomètres de la frontière soviétique. Lorsque
Hitler a envahi l’URSS, cette distance supplémentaire que l’armée
allemande a dû parcourir a évité que Moscou et Leningrad ne soient
capturées et détruites.
IDC : On sait que vous avez fait des recherches approfondies sur le
cas du « massacre de Katyn » qui, selon l’historiographie
bourgeoise, était un crime commis par l’Union Soviétique. Dans une
déclaration officielle publiée en avril 1990, l’administration de
Gorbatchev a exprimé son « profond
regret de la tragédie de Katyn »,
la qualifiant de « l’un
des plus graves crimes du stalinisme »
Un certain nombre de « documents d’État » russes déclassifiés ont
été présentés comme des preuves de la prétendue culpabilité de
Staline dans les massacres de Katyn. En résumant les résultats de
vos recherches, qui est le véritable coupable du massacre de Katyn
et quels sont les points clés de toute cette histoire ?
G. Furr :
Les Allemands ont tué les Polonais. Les preuves ne permettent tout
simplement pas une autre conclusion.
À la fin de l’année
1991, Gorbatchev a remis à Eltsine les documents que vous
mentionnez, provenant de ce qu’on appelle le « Paquet fermé n°1 ».
Ces documents, s’ils étaient authentiques, prouveraient la
culpabilité soviétique dans le massacre de Katyn. Mais en 2010,
Viktor Iliukhin, un membre de la Douma (= Parlement russe) du Parti
communiste de la Fédération de Russie, a présenté au public des
preuves solides que les documents du « Paquet fermé n°1 » étaient
des faux.
En 2012, un rapport
d’un archéologue polonais, résumant les résultats d’une fouille
conjointe polono-ukrainienne sur un site de massacre à
Volodymyr-Volyns’kiy, en Ukraine, indiquait que l’insigne d’un
policier polonais avait été retrouvé dans la fosse commune. Ce
policier est l’un des Polonais qui auraient été tués par les
Soviétiques au printemps 1940 et enterrés près de Tver’
(anciennement Kalinin), à des centaines de kilomètres de là. L’année
précédant la publication de ce rapport, l’insigne d’un autre
policier polonais, lui aussi prétendument tué par les Soviétiques à
Tver’ au printemps 1940, avait également été découvert dans la même
fosse commune. Les médias polonais et ukrainiens en ont parlé, mais
cette découverte n’a pas été mentionnée dans le rapport de
l’archéologue polonais. Le rapport polonais indiquait également que
les victimes de ce charnier avaient été incontestablement tuées par
les Allemands en 1941.
Mais le rapport
de l’archéologue ukrainien ne mentionnait ni les insignes des
prétendues victimes de Katyn qui avaient été retrouvés, ni les
preuves que les personnes abattues à cet endroit avaient été tuées
par les Allemands, et non par les Soviétiques. Un archéologue
ukrainien a même déclaré que l’archéologue polonais avait eu tort de
mentionner ces éléments, car cela pouvait « jeter
le doute » sur le
massacre de Katyn.
En 2013, j’ai
écrit et publié un article sur ces découvertes. En elles-mêmes,
elles jetaient le doute le plus fort sur la culpabilité soviétique à
Katyn. Mais je savais que je devais faire plus. Entre 2015 et 2018,
j’ai réalisé un projet de recherche à grande échelle sur Katyn. J’ai
décidé d’aborder Katyn comme un mystère – sans idée préconçue sur la
culpabilité de tel ou tel camp, les Allemands ou les Soviétiques.
Dans mon livre « Le
mystère du massacre de Katyn : Les preuves, la solution »,
publié en juillet 2018, j’identifie et étudie toutes les preuves qui
ne peuvent pas avoir été truquées. Le résultat est aussi indubitable
que surprenant. TOUTES les preuves dont la validité est
incontestable – les preuves qui ne peuvent pas avoir été truquées –
indiquent la culpabilité allemande. AUCUNE d’entre elles n’indique
la culpabilité soviétique.
Naturellement, cette
conclusion est « inacceptable », « tabou ». J’ai déjà reçu une bonne
dose de harcèlement de la part de nationalistes polonais, ainsi que
d’experts universitaires dans le domaine de l’histoire soviétique.
Il est tout simplement inacceptable de conclure que les Soviétiques
n’étaient pas coupables – et au diable les preuves !
Le massacre de Katyn
est le « crime de Staline » le mieux documenté. Et c’est un mensonge
!
IDC : Les « procès de
Moscou » sont considérés par les historiens bourgeois comme des
coups montés contre des accusés innocents et que Staline avait
fabriqué les accusations. Quelle est la vérité ? Les accusés
(trotskistes, zinoviévistes, « bloc des droits », etc.) étaient-ils
réellement innocents ?
G. Furr :
Il n’y a jamais eu aucune preuve que les procès de Moscou, plus le
procès de l’affaire Toukhachevsky de juin 1937, étaient des « coups
montés », les accusés étant torturés, menacés, etc. pour faire de
faux aveux.
Dans les 12
premiers chapitres de mon livre « Les
“Amalgames” de Trotsky »
(2015). J’ai vérifié – vérifier, prouver ou infirmer – autant de
déclarations faites par les accusés lors des procès de Moscou que
j’ai pu. Plus tôt en 2018, j’ai publié une version actualisée de ces
recherches sous la forme d’un livre distinct, « Les
procès de Moscou en tant que preuves ».
Nous avons des preuves accablantes que les accusés des procès de
Moscou étaient effectivement coupables au moins des crimes qu’ils
ont avoués. En fait, dans certains cas – par exemple celui de
Nikolaï Boukharine – nous savons maintenant que les accusés étaient
coupables de crimes qu’ils n’ont jamais avoués.
Nous disposons
également de nombreuses preuves qui confirment que Léon Trotsky
collaborait effectivement avec l’Allemagne nazie et le Japon
fasciste, comme il en a été accusé lors des procès de Moscou.
IDC : Le regretté marxiste italien Domenico Losurdo a écrit qu’« il
y a eu deux tournants qui ont déterminé la vision contemporaine de
Staline : le déclenchement de la Guerre froide en 1947 et le
vingtième congrès du PCUS ».
Êtes-vous d’accord avec cette affirmation et si oui, pourquoi ces
deux points sont significatifs dans la formation de la vision du
monde sur Staline ?
G. Furr :
Je suis d’accord avec le professeur Losurdo, dont la mort est une
grande perte pour ceux d’entre nous qui recherchent la vérité sur
l’histoire mondiale et l’histoire du mouvement communiste du XXe
siècle.
Rétrospectivement, la
Guerre froide était inévitable. Cependant, elle ne semblait pas
inévitable pour beaucoup de membres du mouvement communiste. Une
fois qu’elle a commencé, toute la propagande anti-Staline et
anticommuniste s’est mise en marche très rapidement.
IDC : Comment
évaluez-vous la contribution globale de Joseph Staline à la
construction du socialisme en Union soviétique ?
G. Furr :
Sous la direction de Staline, l’Union Soviétique a construit une
société socialiste. Le fascisme a été vaincu. Le mouvement
communiste international a diffusé les idées du marxisme-léninisme
et du communisme dans le monde entier. L’impérialisme a reçu un coup
fatal, souvent sous la direction des partis communistes, toujours
avec leur aide dévouée.
Mais le socialisme
soviétique n’a pas évolué régulièrement dans la direction du
communisme, même si c’est précisément ce que Staline voulait et ce
qu’il croyait qui allait se produire. Au contraire, au moment de sa
mort, le 5 mars 1953, Staline était politiquement isolé à la tête du
PCUS.
La marche vers le
communisme a été abandonnée. Khrouchtchev a remplacé l’idée qu’une
révolution violente était nécessaire pour se débarrasser du
capitalisme, par la fausse notion de « victoire dans la compétition
pacifique avec le capitalisme ». Les élections, plutôt que la
révolution, devaient apporter les victoires communistes. Cela
signifiait se détourner de la classe ouvrière en tant que force
dirigeante essentielle de l’histoire, car il n’y avait jamais assez
de travailleurs pour gagner des élections, bien que la classe
ouvrière ait été, et soit toujours, capable d’arrêter la production
capitaliste et, si elle est organisée par un parti révolutionnaire,
de faire une révolution, de renverser le capitalisme et de s’emparer
du pouvoir d’État.
Sous la direction de
Staline, l’Union soviétique a concrétisé le concept de socialisme de
Lénine. Cela signifie que le concept de socialisme de Lénine, et de
Staline, a des défauts fatals.
Mes recherches
suggèrent fortement que le concept de socialisme de Lénine et
Staline a conservé beaucoup trop du concept de socialisme développé
par la Seconde Internationale avant la Première Guerre Mondiale.
D’une part, le « socialisme » signifiait le capitalisme avec un
mouvement ouvrier fort, basé sur les syndicats, politiquement assez
puissant pour forcer les gouvernements capitalistes à accorder des
réformes très importantes pour rendre la vie des travailleurs plus
supportable : des salaires plus élevés et toute une série de
prestations sociales.
D’autre part, le
« socialisme » a fini par signifier une société entièrement
industrialisée dans laquelle le capitalisme avait été renversé et où
le pouvoir politique était détenu par la classe ouvrière par
l’intermédiaire d’un parti communiste. La propriété privée des
moyens de production serait abolie. Un mécanisme – les Conseils (en
russe, société) – dirigerait la société dans l’intérêt de la classe
ouvrière. Les ouvriers et les paysans, et non les capitalistes,
seraient privilégiés. C’est l’idée léniniste du socialisme.
Mais dans cette
conception du socialisme, les relations de production restent très
similaires à ce qu’elles étaient sous le capitalisme. L’argent – le
revenu – détermine toujours la distribution des biens et des
services. Il n’était pas possible d’amasser des richesses privées,
et les travailleurs et les paysans bénéficiaient toujours de bien
plus de prestations sociales que dans n’importe quel État
capitaliste.
Cependant, les
relations capitalistes de production, la différence continue entre
la ville et la campagne, le travail manuel et mental, les hommes et
les femmes, persistaient. Ces forces se sont avérées plus puissantes
que la volonté politique de pousser vers un égalitarisme toujours
plus grand, vers la réalisation d’une société communiste.
L’histoire de l’Union
soviétique à l’époque de Staline est un vaste réservoir
d’enseignements, un « livre » que nous pouvons et devons étudier,
afin de tirer les leçons, positives et – en fin de compte –
négatives, du mouvement communiste mondial du XXe siècle.
Nous devons apprendre
à imiter ce que les Soviétiques et, sous leur direction, les forces
du Comintern, ont fait de correct, d’héroïque et d’orienté vers un
avenir communiste. Et nous devons apprendre à distinguer ce qu’ils
ont fait d’erroné, d’incorrect, qui a progressivement détourné
l’Union soviétique et le mouvement communiste mondial de l’évolution
vers le communisme pour les ramener vers le capitalisme prédateur.
Grâce aux efforts
mondiaux des communistes du XXe siècle, en particulier pendant la
période de la direction de Staline, nous avons ce magnifique
héritage à étudier. Nous pouvons être des « nains assis sur les
épaules de géants », capables de voir plus loin qu’eux, grâce à leur
expérience, bien que nous soyons très loin d’être leurs égaux en
matière de dévouement et d’efforts pour cet avenir communiste
meilleur, fait d’égalité et de liberté, auquel toute l’humanité
aspire.
Notre
commentaire général sur cet article :
Grover Furr est l'un des rares
historiens contemporains sérieux, qui expose les vrais enjeux de la
période stalinienne !
Il déclare notamment : « Cependant,
les relations capitalistes de production, la différence continue
entre la ville et la campagne, le travail manuel et mental, les
hommes et les femmes, persistaient. Ces forces se sont avérées plus
puissantes que la volonté politique de pousser vers un égalitarisme
toujours plus grand, vers la réalisation d’une société communiste. »
Staline envisageait à la fin des années 1940 et au début des années
1950 de solutionner tout ceci juste avant la contre-révolution des
khrouchtchéviens : élévation de la propriété kolkhozienne à la
propriété d’Etat ; socialisation des tâches ménagères pour en
délester la femme ; passage à la journée de travail de 5-6 heures
pour davantage de loisirs, de culture, d’éducation et ainsi préparer
la formation d’une main d’oeuvre hautement qualifiée, cultivée et
affranchie de la division manuels/intellectuels ; construction d’un
tissu d’agrovilles plutôt que de mégalopoles, etc. En bref, sans la
WW2 et la prise de pouvoir d’une bureaucratie coupée du peuple
(c.à.d. débarrassée de la menace permanente d’épuration populaire),
l’URSS se serait rapidement engagée sur le chemin du communisme et
non du « socialisme de marché » sous lequel la nouvelle bourgeoisie
formée au sein de l’appareil d’Etat et du Parti à chercher à
camoufler sa prise de pouvoir… V.G. le 20/12/2021