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40 années d'Albanie socialiste

 

Document important : Histoire du Parti du Travail d'Albanie (SE, 1982)

 

« L'expérience de l'Albanie montre qu'un petit pays, même doté d'une base matérielle et technique retardataire, peut connaître un essor économique et culturel très rapide et général, assurer son indépendance et tenir tête aux attaques du capitalisme et de l'impérialisme mondial, s'il est conduit par un véritable parti marxiste-léniniste, s'il est décidé à lutter jusqu'au bout pour ses idéaux et confiant qu'il les réalisera. » (Enver Hoxha, Rapport au VIIIe Congrès du PTA, Tirana, 1981, Édition numérique, p. 5.)

 

Un détachement de partisans albanais. Les communistes albanais ont assuré la direction du Front de libération nationale qui a libéré le pays de l'occupant fasciste par ses propres forces. Plus de 700 000 soldats fascistes foulèrent le sol albanais et mirent le pays à feu et à sang, perpétrant les massacres les plus féroces. 15 divisions italiennes et allemandes combattirent sur le sol albanais, l'Armée de Libération Nationale commandée par le camarade-colonel Enver Hoxha infligea à l'ennemi des pertes considérables : 26 594 tués, 21 245 blessés et 20 800 prisonniers. Les forces albanaises mirent hors de combat 2 100 chars et blindés, 1 331 canons et mortiers, 1 934 camions et capturèrent une grande quantité de munitions et de matériel de guerre. Les nazis bâtirent en retraite dès l'automne 1944.

 

Une vue de la ville de Permet, incendiée 3 fois par les fascistes durant la Seconde Guerre Mondiale. Durant l'occupation fasciste (1939-1944), l'Albanie déjà peu peuplée (1 million d'habitants en 1938) a perdu 7,3 % de sa population et 22 % de ses habitations. Tous les ponts ont été détruits, toutes les mines dévastées, toutes les centrales électriques anéanties, un tiers du cheptel a disparu ! A l'heure de la libération les rares fabriques qui ont échappé au désastre ne fonctionnent plus, faute de matières premières. La valeur globale des dégâts matériels atteint un milliard de dollars — soit 960 dollars par habitant, contre 838 pour la Grèce, 705 pour la Yougoslavie, 232 pour l'Italie...

 

Au moment de sa libération du joug fasciste-impérialiste, l'Albanie était le pays le plus pauvre du continent européen. Le peu d'industrie hérité d'avant-guerre (limitée à quelques mines et ateliers primitifs fournissait moins de 4 % du revenu national), avait été détruite par les fascistes, tandis que l'agriculture, basée sur l'élevage extensif et la monoculture de céréales était bien incapable de subvenir aux besoins de la population. La population de ce pays à moitié féodal était plongée dans une misère effroyable : la tuberculose et le paludisme décimaient un peuple analphabète à 85 % : l'espérance de vie atteignait 38 ans en 1938. Dans les années qui allaient suivre la libération, le nouvel État albanais de dictature du prolétariat allait pourtant démontrer qu'

« En réalité, tout pays, quelque petit, quelque arriéré et pauvre qu'il ait été dans le passé, possède une quantité donnée de richesses naturelles et des forces humaines suffisantes. Si après le triomphe de la révolution socialiste les principaux moyens de production et de circulation appartenant à la bourgeoisie sont nationalisés sans indemnisation et qu'ils soient concentrés entre les mains de la dictature du prolétariat, si, dans la rétribution et l'utilisation du revenu national une juste politique est menée visant à faire cesser leur pillage de la part des impérialistes et des social-impérialistes et à éliminer la consommation parasitaire de la part des classes exploiteuses, si l'accumulation est réalisée de façon centralisée selon un plan bien défini, tout pays pourra assurer, en premier lieu, en vue du développement des forces productives, les moyens financiers et matériels et les cadres, les spécialistes et les techniques nécessaires à la construction du socialisme. » (PTA, Questions de la lutte antifasciste de libération nationale du peuple albanais et de l’édification socialiste en RPS d’Albanie, Édition numérique, Tirana, 1983, p. 62.)

 

Une école à la libération du pays. Dès 1956, l'analphabétisme avait été éliminé chez les personnes de moins de 40 ans. En 1938, 1 habitant sur 20 était scolarisé (principalement les garçons) ; de 1970 à 1980, en moyenne une personne sur 3 ou 4 !

« La construction du socialisme était un problème complexe, il fallait premièrement éliminer la misère, les ravages de la guerre, redresser et développer l'économie, conserver l'indépendance de son pays et renforcer sa défense. Dans cette situation, le camarade Enver Hoxha démontra, arguments à l'appui, que l'édification de l'Albanie nouvelle était impossible sans enraciner dans l'esprit des masses une idéologie nouvelle, sans développer une culture nouvelle. « Si notre peuple a besoin de plus de pain, soulignait le camarade Enver en mars 1946, il a également besoin de plus de culture et de plus d'instruction. Cette culture et cette instruction ne doivent pas être seulement un ornement inutile, mais servir l'intérêt général pour produire davantage et mieux, pour élever le niveau de vie de notre peuple. Nous avons besoin d'une culture qui rende notre peuple capable de travailler mieux et de produire davantage. Cette culture et cette instruction, nous devrons en faire une arme des larges masses travailleuses. » (Enver Hoxha, œuvres choisies, éd. fr., t. 1, p. 564.). » (Pr. Alfred Uçi, La pensée théorique du camarade Enver Hoxha sur le rôle de la révolution idéologique et culturelle dans notre société socialiste, dans Etudes politiques et sociales, n°2, Édition numérique,  pp. 188-189.)

 

« Le Parti a eu et aura toujours pour objectif important l'industrialisation et l'électrification du pays » (Enver Hoxha, Rapport au Ier Congrès du PTA, 1948, in Documents principaux du PTA, 2e éd. alb., t. 1, p. 546, Tirana, 1972.)

« Certes, la ligne du Parti s'oriente vers l'industrialisation du pays, le développement ininterrompu de l'agriculture coopérée, l'extension de l'enseignement et de la culture, la révolutionnarisation sans cesse plus poussée de toute la vie du pays. Cependant, si importants que soient ces objectifs, ils ne seront jamais un but. Ils tendent tous à une autre fin, à l'émancipation matérielle et spirituelle des masses travailleuses, à l'élévation du niveau de vie économique et culturel. » (Enver Hoxha, 25 années de luttes et de victoires, 1969, dans Gilbert Mury, Enver Hoxha contre le révisionnisme moderne, Édition numérique, p. 142.)

Au cours de son industrialisation, l'État socialiste albanais a donné la priorité à l'industrie lourde et à la production d'énergie électrique, principalement hydro-électrique. L'Albanie est le premier pays au monde à avoir achevé une totale électrification de son territoire : le plus petit hameau de montagne était relié au réseau électrique en 1970 ! Un exploit pour un pays qui vivait comme au Moyen-Âge 30 ans auparavant ! Sur la photo : la centrale "La lumière du Parti" de Fierze. D'une capacité de 500 000 kWh, cette centrale était la plus puissante du pays lorsqu'elle fut mise en activité. Commencée avec le concours des spécialistes chinois, elle fut achevée par les ingénieurs, techniciens et ouvriers albanais après que les révisionnistes chinois eurent rompu avec Tirana. Sa première turbine entra en service en 1978 et la centrale fut achevée en 1980. La digue de la centrale hydro-électrique de Fierze, haute de 166 mètres et longue de 400 mètres était dans son genre la plus haute en Europe et l'une des plus hautes du monde.

 

Une vue des travaux de la centrale hydro-électrique "Enver Hoxha" de Koman, d'une capacité installée de 600 000 kWh. Commencée durant le septième quinquennat (1981-1985), les deux premières turbines de la centrale furent mise en service au début de l'année 1986. L'Albanie socialiste était le seul pays européen affichant une balance énergétique positive, produisant et traitant dans le pays tout le charbon, le pétrole et l'électricité ; en exportant même.

 

Une vue panorama du complexe sidérurgique "L'acier du Parti" d'Elbasan. Partiellement mis en service en novembre 1976, il fut complété à la fin du sixième quinquennat et au début du septième quinquennat après la rupture avec Pékin. D'une capacité de traitement d'un million de tonnes de minerai de fer, il était capable de produire une cinquantaine de types d'aciers, dont des aciers inoxydables.

 

Dans le contexte de renforcement du blocus impérialiste-révisionniste, l'industrie lourde de traitement des minerais à pris une importance particulière, permettant le traitement du ferronickel, du cuivre et du chrome à l'intérieur du pays. Ainsi l'usine de ferrochrome de Burrel et l'usine de la fonte du cuivre de Laç ont été mises en service en 1979.

 

Une vue d'une chaîne d'assemblage des tracteurs du combinat d'auto-tracteurs de Tirana. (Des tunnels ont été creusés dans les flancs de la montagne attenante). Dans les années 50-60, l'industrie mécanique albanaise produisait exclusivement des pièces détachées (par exemple pour réparer les tracteurs importés). A la fin du sixième quinquennat, elle a produit  son premier moteur de 75 CV. Durant le septième quinquennat, elle a commencé à produire des tracteurs de marque albanaise. En 1965 l'industrie mécanique satisfaisait environ 54 % des besoins en pièces de rechange de l'économie nationale. Durant le septième quinquennat (1981-1985), ce pourcentage a été porté à 95 %.

 

L'Albanie a édifié une industrie chimique capable de produire des engrais, des pesticides et des matières plastiques à partir du pétrole extrait et raffiné dans le pays. Ici, une vue de l'usine d'engrais azoté "Gogo Nushi".

 

A la libération, l'Albanie était le seul pays d'Europe totalement dépourvu de chemins de fer. Entre 1948 et 1984 ont été construits environ 650 km de voie ferrée, dont 300 km entre 1978 et 1984. La part du transport ferroviaire dans la circulation des marchandises est passée de 13 à 45 % entre 1960 et 1985. (26 % en 1980.)

 

A la libération, l'agriculture albanaise utilisait la traction animale et les charrues en bois. En 1960, la collectivisation était pour l'essentiel achevée. La paysannerie albanaise était sortie de la misère sans avoir eu à subir les affres de l'exode rural. La valeur de la production des cultures des champs a été multipliée par 8 entre 1938 et 1983. La force motrice qui représentait 0,7 % de la capacité énergétique de l'agriculture en 1938, en représentait 90 % au début des années 1980. En 1983, 18 881 tracteurs et 1 395 moissonneuses batteuses travaillaient dans les SMT des coopératives et dans les entreprises agricoles. Le volume des travaux mécanisés représentait 11,6 millions d'hectares. Chaque hectare cultivé était donc travaillé mécaniquement en moyenne 20 fois.

« Regardez les fruits qu'ont portés les directives de Lénine et de Staline sur la collectivisation des campagnes et que notre Parti a su appliquer dans un esprit créateur en tenant compte des conditions propres à notre pays. » (Enver Hoxha, Textes choisis - 1980-1984, Édition numérique, p. 139.)

 

Ouvrages d'irrigation et de drainage, aménagement de réservoirs, bonification des terres, rotation des cultures, aménagement de terrasses dans les zones de colline et de montagne. De l’aveux même d’anticommunistes, sous le régime socialiste l’agriculture albanaise est devenue « une agriculture intensive et totalement maîtrisée ». (L'agriculture albanaise : contraintes globales et dynamiques locales, CIHEAM-IAMM, n°28, p. 53.)

 

Un des nouveaux villages construits à la campagne. Le problème du logement a été résolu par la société socialiste : 365 892 appartements et maisons d'habitations ont été construits durant la période 1945-1983 dont  147 284 par l'État socialiste ! En outre, le loyer mensuel plafonné à un maximum de 3 % du salaire d'un ouvrier, représente une à deux journées de travail. Que de différences avec la société capitaliste où les "logements sociaux" sont construits au compte goutte et où les loyers (en hausse constante du fait de la spéculation immobilière) grèvent lourdement le budget des travailleurs ! A l'exploitation des travailleurs par le patron à l'usine s'ajoute ainsi l'exploitation par le propriétaire immobilier au domicile !

 

Une vue du centre de Tirana. On a peine à imaginer que les villes albanaises étaient des taudis moyenâgeux quarante ans auparavant !

 

Une vue de la ville de Permet. Entre ciel, mer et montagnes.

 

Une vue de la ville de çorovoda sur les rives de la rivière Osum. L'une des nombreuses villes crées sous le régime populaire. L'urbanisme des villes albanaises diffère fondamentalement de celui que l'on peut rencontrer dans les pays dits "en voie de développement" ou dans les quartiers défavorisés des grandes métropoles impérialistes.

 

Sortie des cours à l'université de Tirana. En 1978, l'UNESCO affirmait que l'Albanie possédait le pourcentage d'étudiants le plus élevé d'Europe par rapport à la population. L'enseignement était totalement gratuit en Albanie, en outre, de nombreuses bourses d'étude étaient attribuées par l'Etat socialiste. De nombreux travailleurs suivaient également des cours du soir pour continuer à se perfectionner. (54 234 pour la seule année 1975 dans l'enseignement secondaire.) Le système éducatif albanais reposait sur la combinaison de l'étude avec le travail productif, de la formation idéologique et politique marxiste-léniniste : 2 à 3 heures par semaine dans l'enseignement secondaire (14-18 ans) et supérieur (18 ans et +). La formation militaire faisait partie de l'enseignement : c'est le peuple en armes qui défend les conquêtes du socialisme. (17 jours par an dans l'enseignement secondaire et supérieur.)

« Répondant aux accusations de leurs adversaires bourgeois, Marx et Engels ont souligné avec force, dans le célèbre Manifeste communiste, le caractère de classe social de l'enseignement et de l'éducation dans une société de classes. Selon Staline, la théorie marxiste-léniniste et l'expérience concrète historique ont démontré que dans une société aux classes antagonistes l'enseignement est une arme dont l'effet dépend de la question de savoir quelle classe l'a en main et qui elle frappera avec, c'est une arme entre les mains de la classe dominante qui lui sert à consolider sa domination et à soumettre les forces des classes adversaires et hostiles. Dans son essence, cette loi universelle du développement de l'enseignement et de l'éducation est valable également pour la société socialiste. Dans le programme du Parti bolchevique, Lénine avait exprimé l'exigence que l'enseignement, l'école et l'éducation servent d'arme entre les mains de la dictature du prolétariat pour la transformation de la société sur des bases révolutionnaires socialistes et communistes. » (Pr Hamit Beqja, L'école et l'instruction — puissants instruments du progrès social du pays, dans Etudes politiques et sociales, n°5, Édition numérique,  p. 506.)

 

L'Albanie socialiste, indépendante économiquement et politiquement, était un Etat internationaliste qui n'hésitait pas à défendre les intérêts des peuples opprimés et à prendre position en faveur des révolutionnaires du monde entier sur la scène internationale contre l'impérialisme et le social-impérialisme. Le Parti du Travail d'Albanie a apporté une immense contribution à la lutte internationale contre la réaction bourgeoise internationale et contre le révisionnisme moderne.

« L'une des principales formes de l'exploitation néo-colonialiste des pays formellement indépendants des colonisateurs anciens est l'exportation des capitaux, à travers laquelle ils ont mis sous leur plein contrôle les principales branches de leur économie, dans le but de s'assurer le maximum de profits, de préserver et de perpétuer leur domination sur ces pays, en leur imposant un type de développement qui les soumet encore davantage aux métropoles. » (Lulzim Hana, Les dettes extérieures et les crédits impérialistes, puissants maillons de la chaîne néo-colonialiste qui asservit les peuples, dans Etudes politiques et sociales, n°5, Édition numérique,  p. 536.)

 

En Albanie socialiste, le phénomène d'inflation (c'est-à-dire de renchérissement du coût de la vie), était inconnu : le prix des articles de consommation courante n'a cessé de baisser chaque année, assurant des gains annuels à la population de plusieurs centaines de millions de leks.

« ... le mieux-être des masses dépend directement de la stabilité des prix de détail ainsi que de leur diminution en accord avec le développement économique du pays et l'accroissement du fonds social. En aucun cas et pour aucune marchandise il n'y a eu en Albanie de hausse de prix. » (RPSA, Albanie, présentation et carte, Édition numérique, p. 9.)

 

Une fête populaire. Sous le pouvoir socialiste, les activités culturelles, artistiques et sportives n'avaient pas pour but de façonner les mythes irrationnels d'une sorte de "société du spectacle". Contrairement à la société capitaliste et à ses médias qui présentent une avalanche de spectacles détachés des soucis de la vie réelle des masses travailleuses, le réalisme socialiste a pour souci de relater et d'appuyer les luttes des travailleurs pour construire la société nouvelle, socialiste.

« On ne peut considérer comme certaines et garanties les victoires de la révolution socialiste dans les domaines politique et économique tant que l'on n'a pas assuré le triomphe complet de la révolution dans les domaines de l'idéologie et de la culture ». (Enver Hoxha, œuvres, éd. alb., t. 34, p. 163.)

 

Avant la libération, la femme albanaise devait rester au foyer et vivait sous le talon du mari auquel elle devait obéissance. La femme vivait dans un état de semi-esclavage et sa seule fonction était la procréation. A la lutte armée anti-fasciste de libération nationale ont participé 6 000 combattantes. (L'ALN comptait 70 000 combattants). Cette étape a marqué le début du mouvement d'émancipation de la femme. Sous le pouvoir populaire, la condition des femmes a radicalement changé.

« Il n'est que de rappeler à ce propos la participation des femmes à la production sociale, où le bond qualitatif enregistré s'explique par leur accession en masse aux emplois nouvellement créés ou à des postes jusque-là considérés comme l'apanage des hommes, leur promotion à la direction de la production, l'élévation de la productivité du travail fourni par les femmes dans diverses branches de la production matérielle. Des résultats très prometteurs ont été obtenus à cette étape dans le sens de la socialisation des travaux ménagers, de la libération des femmes du pesant fardeau de ces travaux, de l'amélioration des rapports conjugaux, etc. L'expérience de notre pays atteste que ce n'est qu'en régime socialiste et sous la direction d'un parti marxiste-léniniste authentique qu'une complète émancipation de la femme est possible, que le problème de la femme ne peut être résolu par aucun mouvement réformiste ou idéaliste. » (Dilaver Sadikaj, De certains aspects, du mouvement révolutionnaire pour l'émancipation complète de la femme albanaise dans les années 60, dans Etudes politiques et sociales, n°1, Édition numérique,  p. 63.)

En 1984, les femmes représentaient 46 % du total des travailleurs, 50 % des étudiants, 37 % des cadres supérieurs, ainsi que 30 % des députés de l'Assemblée populaire et 30 % des effectifs du PTA.

 

Construire le socialisme "la pioche dans une main, le fusil dans l'autre", tel était la devise du PTA. Le socialisme est l'oeuvre des masses populaires, il doit donc être défendu par le peuple en armes.

 

Durant la Seconde Guerre Mondiale, les partisans albanais (pourtant pauvres et mal armés) ont bouté l'occupant fascistes hors du pays. Après 40 années de pouvoir populaire, le peuple albanais était prêt à défendre les acquis du socialisme contre toute tentative d'agression impérialiste. L'Albanie socialiste était entourée d'États capitalistes hostiles dont l'histoire avait démontré les visées annexionnistes. (Italie, Grèce, Yougoslavie). L'armée populaire albanaise veillait donc à préserver l'intégrité de ses frontières aussi bien sur terre...

 

... que dans les airs.

 

Les actions volontaires de la jeunesse ont permis d'édifier une grande partie des voies ferrées du pays, apportant une immense contribution au renforcement de l'économie socialiste. La jeunesse communiste albanaise a également été à la pointe de la lutte pour l'émancipation de la femme et de la lutte contre les coutumes rétrogrades et les préjugés religieux : c'est sur son initiative que furent fermés à la fin des années 1960 tous les édifices religieux, musulmans comme chrétiens et que l'Albanie socialiste devint le premier État athée du monde.

 

La jeunesse travaillant à l'aménagement de cultures en terrasses sur les flancs des montagnes de Lukove. L'agriculture albanaise, "affaire du peuple tout entier", a connu un développement fulgurant malgré des contraintes géographiques très fortes : le relief montagneux couvre les 3/4 du territoire. L'aménagement de canaux d'irrigation, de réservoirs sur l'ensemble du territoire, d'ouvrages de drainage ainsi que le boisement de zones en friches et l'aménagement de terrasses pour lutter contre l'érosion, sont venus à bout de ces contraintes.

 

Les ouvriers défilent pour le 1er mai. En 1938, l'Albanie comptait 15 000 ouvriers (soit 1,4 % de la population) ; en 1983 elle en comptait 572 000 (soit 20,1 % de la population et 1 actif sur 3). La classe ouvrière albanaise n'a cessé de faire entendre sa voie grandissante tout au long de la construction du socialisme. En 1948, alors qu'elle était encore à l'état embryonnaire, elle fournissait déjà 21,6 % des effectifs du PTA, en alliance avec la paysannerie pauvre et moyenne (54,3 %) à laquelle elle n'a cessé d'apporter son concours pour la mécanisation et la modernisation de l'agriculture. C'est sur l'initiative du PTA, de l'avant-garde organisée des communistes, que furent institués en Albanie le contrôle direct ouvrier sur l'appareil d'État et ses organismes économiques afin de contrôler et de perfectionner leur travail et d'éliminer les tendances bureaucratiques. C'est dans cette même perspective que fut mis en place le système de rotation des cadres et que régulièrement les organismes d'État étaient délestés du personnel de gestion devenu superflu qui retournait alors à la production. (Les dépenses administratives  représentaient seulement 2,7 % des dépenses du budget d'État en 1960, 1,5 % en 1984. A titre de comparaison, les dépenses administratives représentent 5,4 % du budget 2006 de l'Union Européenne. Ceci suffit à donner une image plus réaliste de ce qu'il en est de la prétendue "nature bureaucratique" du socialisme...) Le PTA a décidé à plusieurs reprises de réduire le traitement des hauts fonctionnaires : l'amplitude entre les plus hauts et les plus bas salaires était passée de 3 pour 1 à 2,5 pour 1 dans les années 1960. En 1976, elle avait été ramenée à 2 pour 1, à la fois en élevant les plus bas salaires et en abaissant de 4 à 25 % les plus hauts salaires, ceci afin de valoriser le travail manuel. Cette mesure révolutionnaire ne pouvait être décidée que sous le régime de dictature du prolétariat. En Chine et en URSS révisionnistes, à la même époque, l'amplitude entre les plus hauts et les plus bas salaires était de 10 pour 1, sans compter les primes de gratification aux administrateurs bourgeois. En Albanie socialiste, la constitution garantissait le droit au travail : le chômage, cette plaie de la société bourgeoise qui tourmente ordinairement les travailleurs, n'existait pas. En 1969, l'Albanie fut le premier pays au monde à supprimer tous les impôts !

 

« En 1984 ont été consommés 4,3 fois plus d'articles industriels et 3 fois plus de produits alimentaires par personne qu'en 1950 ; plus de 80 % de la population vit dans des habitations construites depuis l'instauration du pouvoir populaire. A la ville et à la campagne ont été institués l'assistance médicale gratuite, la sécurité sociale et les pensions de retraite, les congés des travailleurs, l'assistance à la mère et à l'enfant, autant de systèmes qui sont, mis en œuvre et se perfectionnent aux frais de l'État. La durée moyenne de vie a dépassé 70 ans ; l'enseignement obligatoire de huit ans s'étend à tout le pays, l'enseignement secondaire s'élargit à des rythmes rapides, tandis que nos établissements d'enseignement supérieur préparent des spécialistes des secteurs importants de l'économie, de la science et de la culture. » (PTA, Conférence nationale sur l’œuvre immortelle du camarade Enver Hoxha, Édition numérique, p. 40.)

« Il est naturel que ces succès réjouissent notre peuple, mais ils ne doivent pas nous faire croire que tout est maintenant parfait et que nous pouvons laisser aller a l'euphorie. Au contraire, tout doit être raffermi, nos conquêtes défendues et toujours enrichies. » (Enver Hoxha, Textes choisis - 1980-1984, Édition numérique, p. 140.)

« Il ne faut pas oublier que l'ennemi ne dort pas, que ces victoires, nous les avons remportées en nous fondant sur une juste ligne marxiste-léniniste, tout en demeurant fidèles aux idéaux du socialisme et du communisme, à l'exemple de nos grands classiques, Marx, Engels, Lénine et Staline et à travers la lutte de classe à l'intérieur du pays et dans les rangs du Parti ainsi que contre les ennemis de l'extérieur, les impérialistes et les social-impérialistes, la réaction internationale et leurs réseaux d'agents. L'appel du Parti a toujours été et demeure : « Travail et vigilance » pour le bien du peuple et l'avenir des générations nouvelles ! » (Ibidem, p. 105.)

« Tout ce qui se produit autour de nous, au dedans comme au dehors de notre pays, les crises du monde capitaliste et révisionniste, ses complots contre notre pays, les pressions, les chantages et les blocus organisés périodiquement et qui pourront se multiplier, imposent à tout notre Parti et à notre peuple tout entier d'être sur le qui-vive, de bien ouvrir les yeux et de se retrousser les manches, d'être en état de mobilisation permanente et d'aiguiser sa vigilance. C'est seulement en réalisant et en dépassant les objectifs de nos plans, en économisant nos ressources et en gérant bien nos affaires, grâce à une organisation et à une direction scientifiques que nous pourrons repousser la pression politique et économique du monde capitaliste et révisionniste, que nous assurerons et conserverons le niveau de bien-être matériel qui rendra l'Albanie socialiste et l'unité entre le Parti et le peuple plus fortes, les gens plus heureux et l'avenir des nouvelles générations plus sûr. » (Ibidem, p. 136.)

 

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(Les images sont extraites dans leur quasi-totalité de l'ouvrage photographique "40 années d'Albanie socialiste", Tirana, 1984.)