Le réalisme socialiste |
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Sommaire : Introduction au réalisme socialiste Documents et médias sur le réalisme socialiste Annexes : 2° Sur les arts et la culture bourgeois-révisionnistes 3° La télévision au service du capitalisme Pour aller plus loin, lisez notre grand dossier-audio-photo-vidéo Contre-culture : Le réalisme socialiste dans la chanson soviétique |
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Introduction
Dès les premières années consécutives au triomphe de la Révolution socialiste d’Octobre, les artistes les plus enthousiastes à l’égard du nouveau régime estimèrent que la culture et les arts devaient changer : ils devaient devenir un processus total qui transforme la vie, et non plus une fabrique d'objets destinés à distraire le bourgeois, comme sous le capitalisme.
Cela a donné naissance à une précipitation gauchiste : le groupe du « Prolekult » par exemple prônera d’emblée de jeter au rebut toute la culture et les arts hérités de l’ancienne société, et de créer ex-nihilo une culture prolétarienne. Lénine repoussa cette ligne : ç’aurait été alors risquer de marcher trop vite et de se couper de la grande masse des paysans illettrés : en 1897, le taux moyen d’analphabétisme en Russie et dans les régions périphériques était de plus de 77 % !
« Le marxisme-léninisme enseigne qu'il y a dans la culture du passé des éléments et des traditions avancés, révolutionnaires, démocratiques et socialistes, mais qu'il y a aussi dans cette culture du passé des éléments réactionnaires susceptibles de freiner le progrès de la nouvelle société socialiste et de sa culture. C'est pourquoi Lénine et Staline ont toujours mis en garde contre une attitude non critique envers le passé et ses traditions. Ils exigeaient une étude critique et le développement des éléments positifs, progressistes de l'ancienne culture du point de vue des intérêts et des besoins du nouveau régime social socialiste. » (I. Charikov, De la lutte entre le nouveau et l’ancien dans le développement de la société soviétique, Bolchevik, n° 9, 1950.)
Prétendre inculquer aux masses une culture socialiste évoluée alors que même une culture bourgeoise faisait défaut relevait de l’insensé. Pour autant, il n’était pas question de laisser s’épanouir « cents fleurs » sous la NEP :
« Dans la République soviétique des ouvriers et des paysans, tout l'enseignement, tant dans le domaine de l'éducation politique en général que, plus spécialement, dans celui de l'art, doit être pénétré de l'esprit de la lutte de classe du prolétariat pour la réalisation victorieuse des objectifs de sa dictature, c'est-à-dire pour le renversement de la bourgeoisie, pour l'abolition des classes, pour la suppression de toute exploitation de l'homme par l'homme. » (Lénine, De la culture prolétarienne, 8 octobre 1920, Œuvres, t. 31, pp. 327-328.)
Par le décret du 26 décembre 1919, l’URSS fut le premier Etat du monde à s’engager à liquider l’analphabétisme au sein de la population des 8-50 ans. En 1920 le taux d’analphabétisme restait encore très élevé puisque supérieur à 68 %. En 1924, ce taux était tombé à 56 %.
La fin des années 1920 et le début des années 1930 virent le triomphe de l’industrialisation socialiste et de la collectivisation des campagnes. Dans un contexte économique et social en croissance dynamique, les campagnes d’alphabétisation portèrent leurs fruits. Elles constituèrent à elles seules une véritable révolution culturelle : à la campagne, les travailleurs des Stations de Machines et de Tracteurs apportaient aux kolkhoziens (pour beaucoup d’anciens moujiks illettrés), non seulement une nouvelle base économique et technique, mais aussi des cours d’alphabétisation ainsi que des connaissances agro-techniques et politiques fondamentales. A la fin du 2ème Plan quinquennal, en 1937, l’URSS avait rempli son engagement : la liquidation de l’analphabétisme au sein de la population des 8-50 ans. Les bases d’une culture de masse avaient été posées, mais pour la marche en avant continue de la société socialiste, une culture toujours plus haute devenait nécessaire.
Dans les années 1920, on avait surtout insisté sur l’aspect quantitatif, pour parer au plus pressé. L’analphabétisme liquidé, l’exigence de donner à la culture et aux arts un contenu socialiste plus poussé, capable d'accompagner la révolution économique et sociale se posait : l’accent serait désormais davantage mis sur l’aspect qualitatif de la révolution culturelle des masses travailleuses de la ville et de la campagne : celles-ci étaient sorties de l’arriération économique et culturelle et avaient fait leur propre expérience de la supériorité du système socialisme. C’est sur cette base objective que la culture populaire soviétique ne tarda pas à s’épanouir littéralement dans l’URSS des années 1930. Le peuple entonnait les refrains de la vie nouvelle, à l’exemple de « La vie est devenue meilleure » (1936), « Moscou en mai » (1937) ou de « Sur les terres de notre heureuse mère-patrie » (1938).
Ce n’est que parallèlement aux grandes transformations économiques et sociales que fut élaboré la base matérielle nécessaire à une nouvelle étape dans le domaine de la culture et des arts.
Sous l'impulsion de Staline et de Jdanov, le début des années 1930 fut marqué par une lutte sur deux flancs : d'une part la lutte contre le libéralisme et la tendance des artistes à l'apolitisme — ou à la servilité devant le cosmopolitisme bourgeois occidental — et d'autre part la lutte contre le sectarisme (décret du 23 avril 1932), incarné successivement par le Prolekult puis l'Association panrusse des écrivains prolétariens. Cette ligne d'élargissement du mouvement vers le réalisme socialiste fut consacrée par le congrès de l'Union des Écrivains Soviétiques de 1934, amenant à la fusion au sein de cette organisation des artistes révolutionnaires d'avant-garde et des "compagnons de route". Les membres de l'Union des Écrivains Soviétiques, conscient de leur rôle d'éducateurs, s'engagèrent avec enthousiasme à s'orienter vers le réalisme socialiste, et à défendre l'URSS. L'article 1 des statuts de l'Union des Écrivains Soviétiques stipulait ainsi :
« Le réalisme socialiste, étant la méthode fondamentale de la littérature et de la critique littéraire soviétiques, exige de l’artiste une représentation véridique, historiquement concrète de la réalité dans son développement révolutionnaire. D’autre part, la véracité et le caractère historiquement concret de la représentation artistique du réel doivent se combiner à la tâche de la transformation et de l’éducation idéologiques des travailleurs dans l’esprit du socialisme. »
Dans l'URSS des années 1930, les arts se mettent ainsi au service des grandes transformations économiques et sociales, ils viennent appuyer la lutte du nouveau contre l'ancien. Le cinéma soviétique des années 1930 met ainsi en scène la détermination et le courage des travailleurs en lutte pour construire le socialisme et accomplir les grandes transformations économiques et sociales. Il traite de l'industrialisation (Enthousiasme de Vertov, Ivan de Dovjenko), des plans quinquennaux (Contre-plan d'Ermler et Youtkevitch), de la collectivisation des campagnes (La Terre de Dovjenko), et devient plus que jamais l'arme idéologique et culturelle des larges masses travailleuses.
« A côté de l'énorme recherche de formules neuves et directes de théâtre et de mise en scène, à côté des bouleversantes créations du cinéma soviétique, on devrait parler longuement ici, de la littérature soviétique, puisqu'il s'est fait sur cette voie une belle avancée constructive, et puisque, aussi bien, Staline s'est toujours vivement préoccupé du développement des lettres et des arts. Le rôle social des écrivains, que Staline définit : « les ingénieurs des âmes », soulève un problème qui ne concerne pas seulement l'homogénéité de la société socialiste, mais qui intéresse, au plus haut point, le progrès de l'art lui-même, en faisant entrer aujourd'hui des éléments nouveaux dans la peinture de la vie contemporaine. Ce sont les vastes perspectives, visuelles, idéologiques, et dramatiques, du collectif, et aussi le sens d'un devoir humain qui est le reflet, en chaque être actif, du progrès humain. (…) Beaucoup d'écrivains des vieilles formations d'Occident ne se rendent pas compte de la grandiose et tumultueuse concurrence que leur prépare pour quelque jour, sur toute la ligne, ce puissant ensemble qui leur est encore mal connu, qui reste, par places, encore fruste, ou encore superficiel (du côté des écrivains bourgeois ralliés), mais qui, dans un style moins raffiné que celui de notre littérature, apporte bien plus de substance et bien plus de pensée. » (Henri Barbusse, « Staline – Un monde nouveau vu à travers un homme », Edition numérique, p. 78.)
Pour Jdanov,
« Etre un ingénieur des âmes, cela veut dire avoir les deux pieds dans la vie réelle. »
Pour autant, le réalisme socialiste ne signifie pas — comme les artistes bourgeois l'affirment —, simplement "copier" les représentations de la vie réelle (comme le fait le naturalisme) : l'art doit avoir une valeur de synthèse, à l'exemple du tableau « La matin de notre patrie » de Chourpine (présenté dans la galerie "Images sur l'URSS de Staline"). Sur ce tableau sont symbolisées admirablement les victoires économiques remportées sous la direction politique de Staline, notamment la mécanisation des campagnes sur toile de fond d'industrialisation ; enfin, l'avenir radieux qui s'ouvre à la patrie soviétique. Une telle représentation ("cette scène n'a pas existé telle quelle") n'est pas une "déviation vers l'idéalisme", ni une négation du réalisme et de la conception matérialiste du monde, car elle reflète une réalité politique, économique et sociale.
Le réalisme socialiste signifie mettre l’art au service de la révolution, en faire une arme idéologique des travailleurs. Le réalisme socialiste présente deux facettes : d’une part la critique de l’ancien, c’est-à-dire des tares héritées de la société bourgeoise, et d’autre part l’appui du nouveau qui naît du développement socialiste.
Voici quelques exemples d'utilisation du réalisme socialiste en URSS dans le domaine du cinéma :
1° « La ligne générale (L’ancien et le nouveau) » – Film de Serguei Eisenstein, tourné en 1929.
Le film se déroule dans l’URSS de la fin des années 1920. A la campagne, les moujiks (paysans pauvres) cultivent avec difficulté la terre que leur a donné la Révolution d’Octobre, pendant que les koulaks (paysans riches) continuent de prospérer. Le début du film montre la condition misérable des moujiks, obligés de solliciter de l’argent auprès des koulaks et instrumentalisés par les popes orthodoxes qui organisent des processions religieuses pour implorer la pluie.
Dans ce contexte, la création d’un kolkhoze à l’initiative d'une jeune paysanne moujik nommée Marfa Lapkina, est soutenue avec enthousiasme par un agronome du Parti. Malgré les sabotages des koulaks et de l’Eglise ainsi que les hésitations des paysans, l’ancien monde finit par céder devant l’efficacité et la prospérité du nouvel ordre social à la campagne, amenées par la mécanisation socialiste de l’agriculture et le travail plein d’abnégation des kolkhoziens. Dans la séquence finale, sur fond d’une ronde formée par les tracteurs reçus du Parti par le kolkhoze, triomphe le mot d’ordre « En avant vers le socialisme ! »
2° « Le cirque » – Film de Gregori Alexandrov (élève préféré d’Eisenstein), tourné en 1936.
Le film commence aux USA où une artiste de cirque américaine nommée Marion Dixon est poursuivie par un scandale et les huées de la foule : elle a donné naissance à un enfant noir. Elle doit ainsi quitter sa ville puis les USA et finit par rejoindre l’URSS où elle décide de refaire sa vie. Elle trouve sa place dans un cirque soviétique, mais un impresario allemand qui connaît son passé la fait chanter pour avoir ses faveurs. Quand l’américaine se rapproche d’un jeune athlète du cirque, l’impresario jaloux fait de nouveau éclater le scandale et exhibe l’enfant. Mais tout le monde lui rit au nez : en URSS, l’idée même du préjugé racial est absurde.
Le film montre aussi des scènes de la vie nouvelle en URSS, les grandes réalisations de l’industrialisation et du progrès social. La séquence finale du film montre l’artiste et son compagnon défilant sous la bannière de Staline à la tête d’une grande parade, chantant le bonheur de connaître la liberté authentique et la vie nouvelle en URSS.
Parmi les musiques de cette comédie musicale qui sont rapidement, comme le film, devenues populaires en URSS, on peut citer la musique « Song about Motherland » composée pour le film, véritable hymne à la tolérance et à vie nouvelle, socialiste.
→ Au-delà des films : Aujourd’hui la bourgeoisie a beau jeu d’appeler de tels films des « films de propagande » qui ne reflèteraient soi-disant pas la « réalité ». Parlant de « réalité », elle a bien entendu en vue les mensonges déversés pendant des décennies par les défenseurs de l’ordre bourgeois pour décrédibiliser le socialisme réel et essayer d’en détourner les travailleurs. Pourtant, ces films reflétaient bel et bien une réalité sociale fondamentalement différente de celle des pays capitalistes d’hier et d’aujourd’hui :
- « La ligne générale » a ainsi illustré la réalité du mouvement de collectivisation des campagnes soviétiques permis par l’essor de l’économie socialiste. Cela n’était pas de peu d’importance en cette année 1929 qui voyait sombrer le système capitaliste mondial dans une crise économique durable. On retiendra de la portée de ce film le témoignage d’Henri Barbusse (voir l’annexe n°1), mais on pourrait également relire le témoignage si vivant que Guido Miglioli a donné de la collectivisation des campagnes soviétiques et de sa signification économique, politique et sociale internationale :
« Un correspondant du fascisme italien, envoyé dans la Russie soviétique, conclut ses quelques articles sur la collectivisation, en affirmant que la Révolution existait... surtout dans les mots. « Partout », disait-il, « de nouveaux noms pour désigner les kolkhozes ; et des noms comme : « Aurore », « Octobre », « L'Assaut », « Le Pouvoir des Soviets », « Le Bolchevique », etc.. »
Il n'a même pas compris que certaines désignations, issues du peuple, sont plus expressives que tout autre baptême. Les nouveaux noms se substituaient par exemple à ceux de « Nejelovo », « Neuroschaïevo », « Golodovka », etc, par lesquels, avant la Révolution, ces paysans avaient nommé le village « de ceux qui ne mangent pas », le village « de la maigre récolte », le village « des affamés » !
Oh ! si dans les pays fascistes, dans l'Europe qui épuise les masses agricoles, ces dernières pouvaient, elles aussi, rebaptiser leurs villages ! » (Guido Miglioli, La collectivisation des campagnes soviétiques, 1934, Edition numérique, p. 49.)
- « Le cirque » illustrait le bonheur de vivre sous les acquis du système socialiste. Ce film a été réalisé la même année que l’adoption de la nouvelle constitution soviétique qui enregistrait toutes les victoires remportées au cours de la première étape de la construction de la société socialiste : la liquidation des classes exploiteuses et sur cette base l’essor économique, social et culturel général. Au-delà de la question du racisme émerge aussi la question sociale : ce ne pouvait être qu’en URSS où l’exploitation avait été supprimée, où le chômage avait disparu, où la collaboration entre les différents peuples de l’URSS devenait une réalité, que les préjugés raciaux pouvaient être combattus efficacement et ainsi être amenés à disparaître : plus de classes exploiteuses pour les exacerber en vue de tenter de diviser les travailleurs au moyen des haines raciales et ainsi de leur faire oublier leur seul et unique ennemi commun : la bourgeoisie. En URSS, la base sociale objective du racisme avait été supprimée : plus de concurrence entre les travailleurs, plus d’armée de chômeurs en réserve. En 1936, l’URSS qui se développait économiquement et socialement harmonieusement à pas de géant, offrait ainsi un tableau contrastant avec le monde capitaliste incapable de sortir de la crise, qui engendrait des tendances racistes et fascistes même dans les pays impérialistes réputés les plus « démocratiques ». « X millions de chômeurs, X millions d’étrangers », c’est avec ce slogan que tous les partis fascisants de la bourgeoisie essaient de détourner le mécontentement des travailleurs en temps de crise, quand le spectre de la révolution sociale se profile à l’horizon. Le racisme passé, actuel et futur est un « paratonnerre » qui permet que « le capitalisme échappe aux coups des travailleurs », comme le disait si justement Staline. « La grande arme du fascisme contre le socialisme, c'est le nationalisme » disait également Henri Barbusse. (Ouvrage cité, p. 96.)
On ne s’étonnera donc que Paul Robeson, chanteur noir-américain engagé, se soit exclamé lors d’une visite en URSS : « I am at home ! » (voir l’annexe n°1)
Pour conclure :
Le réalisme socialiste, comme on peut le voir avec ces exemples, est aux antipodes de l’art bourgeois contemporain, qui a rompu sans retour avec le réalisme et fait l’apologie de l’anti-art, de l’irrationnel et du surnaturel, ou au « mieux » d’un naturalisme apolitique (pour plus de développements à ce sujet, voir l’annexe n°2).
La bourgeoisie contre-révolutionnaire ne peut aujourd’hui plus se tourner vers la réalité, comme elle le fit dans son combat progressif contre le féodalisme. En effet, se plonger dans la réalité signifierait mettre au grand jour la décrépitude et la décomposition de son ordre économique et social : elle doit donc chercher refuge dans le subjectif, le fidéisme et l’irrationnel.
Documents et médias sur le réalisme socialiste :
« V. Lénine et J. Staline » par P. Vassiliev (1930) — Dessin sur la parution du premier numéro du journal bolchevique "La Pravda" (La vérité), le 5 mai 1912. Ce journal a été crée sur l'initiative de Staline selon les indications de Lénine.
« Les architectes du communisme » — Dessin de E. Kibrik.
Peinture sur l'industrialisation socialiste — « Magnitogorsk » par Romas — 1930.
« Staline nous exprima son opinion sur La Ligne Générale, puis il continua en passant à la question de l'art du film en général : « L'importance du cinéma soviétique est très grande — et pas seulement chez nous. À l'étranger, il n'existe que peu de livres avec un contenu communiste. Et nos livres sont rarement connus car peu de gens lisent le russe. Mais on y regarde nos films avec attention et chacun peut les comprendre. Vous autres cinéastes n'avez aucune idée de la responsabilité qui repose entre vos mains. Considérez avec la plus grande attention chaque action, chaque parole de vos héros. Pour bien comprendre cela, il est nécessaire de connaître le marxisme. Il me semble que nos artistes montrent encore une compréhension insuffisante de la grande force du marxisme. » A la fin de la conversation, Staline revint sur La Ligne générale et nous conseilla d'en modifier la dernière partie. » (Gregori Alexandrov, Le Grand ami du cinéma soviétique, décembre 1939.) |
"Song about motherland" (MP3 PRO 44 kHz) |
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A droite : un diaporama construit à partir de quelques images tirées de la fin du film "Circus". C'est dans cette scène qu'est entonné le chant "Song about motherland". |
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Télécharger Le cirque (Alexandrov, 1936) Film colorisé en VO sous-titrée anglais. |
Une vue du film « L'inoubliable année 1919 » : Lénine s'entretient avec Staline qu'il envoie à Pétrograd et dans d'autres secteurs du front Ouest.
Une autre vue du film : Les rebelles sont écrasés. Staline appelle les marins et les ouvriers à poursuivre l'ennemi sans répit et à le chasser du sol soviétique.
« L'auteur de cet article, le metteur en scène Mikhaïl Tchiaouréli, est l'un des plus illustres représentants de la cinématographie soviétique. Depuis un quart de siècle qu'il fait du cinéma, il a créé nombre de grands films historiques (dont le film en couleurs « La chute de Berlin ») qui ont passé avec succès sur les écrans de presque tous les pays du monde. « L'inoubliable année 1919 », la dernière réalisation en couleurs de Tchiaouréli, est une nouvelle victoire du cinéma soviétique.
Mikhaïl Tchiaouréli, artiste du peuple de l'U.R.S.S., lauréat du Prix Staline.
L'action de notre film, tiré de la pièce de Vsévolod Vichnevski, se situe aux journées mémorables de 1919 où le sort de la jeune République des Soviets se décidait aux abords de Pétrograd. Le moment était grave. Dans le pays, affaibli par quatre années de guerre impérialiste, c'était la famine et le délabrement. Les gardes blancs cherchaient à ravir au peuple ses conquêtes révolutionnaires et à rétablir le pouvoir des grands propriétaires fonciers et des capitalistes. La victoire de la Grande Révolution socialiste d'Octobre avait effrayé les impérialistes d'Angleterre, de France, d'Amérique, du Japon et d'ailleurs qui voulaient, en organisant l'intervention, renverser le pouvoir des Soviets. Les traîtres et les conspirateurs qui, à Pétrograd, s'étaient faufilés à des postes de direction, préparaient la reddition de la ville. Une escadre britannique devait seconder les gardes blancs.
Une menace terrible pesait sur Pétrograd, sur tout le pays des Soviets. En cet instant critique Lénine envoya à Pétrograd J. Staline qui prit en main la défense de la ville et organisa sous ses murs l'écrasement des hordes ennemies.
Le groupe de prise de vues avait à faire revivre par les ressources de l'art un tableau véridique, historiquement inattaquable, de ces grands événements. Pour mieux nous plonger dans l'atmosphère de Pétrograd révolutionnaire, nous avons consulté les archives, visité les champs de bataille et les forts qui couvrent les accès de la ville du côté de la mer.
Un des principaux épisodes du film devait être tourné sur le territoire de l'ancienne usine Poutilov où en 1919 Staline dressa pour la lutte le prolétariat de Pétrograd. Dès qu'ils l'apprirent, de nombreux ouvriers de l'usine vinrent nous offrir leur concours. Il y avait parmi eux de vieux travailleurs de Poutilov qui se rappelaient la venue de Staline et qui s'étaient entretenus avec lui. Ils nous ont facilité la reconstitution exacte de ces journées héroïques.
Nous avons voulu, dans ce film, montrer les grands événements historiques qu'il dépeint au travers de simples gens : marins, officiers, soldats. On y voit aussi les ennemis de la Révolution qui tentent d'étrangler la jeune République pour la livrer aux colonisateurs étrangers. Ce sont notamment les généraux gardes-blancs Néklioudov et Rodzianko, les agents étrangers Dex et Egar, l'espionne Boutkévitch. Certains épisodes se déroulent à Londres et à Paris, où l'on voit les grands manitous de l'Occident capitaliste organiser et animer l'intervention contre le pays des Soviets.
En tournant cette épopée, nous nous sommes attachés à faire revivre dans toute leur vérité et dans toute leur grandeur l'héroïsme de nos pères et le magnifique exploit du peuple soviétique qui a défendu et sauvegardé, dans de durs combats, le premier Etat socialiste du monde. » (L'Union Soviétique, n°7 (29), juillet 1952, pp. 20-21.)
Léningrad : I. Iachouguine, lauréat du Prix Staline, qu'accompagne un orchestre d'Instruments populaires russes, donne un concert pendant la pause de midi à l'usine métallurgique J. Staline. Des concerts de ce genre sont souvent organisés dans les entreprises industrielles de la ville. (Photo d'A. Mikhaïlov, L'Union Soviétique, n°7 (29), juillet 1952, p. 3.)
Paul Robeson chantant à la radio de Moscou lors d'une de ses visites en URSS. Cet éminent chanteur noir-américain ne manquait pas de courage : dans les années 1930-1950, il n'hésitait pas à affirmer ses sympathies communistes au pays de Mc Carthy, du grand Capital impérialiste,... et du Klu Klux Klan ! (Photo parue dans L'Union Soviétique, n°3 (13), mars 1951, p. 23.)
Paul Robeson en MP3 (44kHz) |
Depuis 1917, la presse bourgeoise d'occident prédit régulièrement la faillite imminente des bolcheviks : « Les bolcheviks ne se maintiendront pas plus de trois jours », caricature par les Koukryniks (Dessin provenant de l'ouvrage Histoire de la guerre civile en URSS, Tome II, Moscou, 1946, p. 547.)
... La faillite tardant à venir, les blancs et les capitalistes russes vaincus montrent leur mécontentement : « Manifestation anti-soviétique », caricature par les Koukryniks (Dessin provenant de l'ouvrage Histoire de la guerre civile en URSS, Tome II, Moscou, 1946, p. 561.)
Affiche soviétique de 1934. De haut en bas on peut lire : « Tout le pouvoir aux Soviets ! » ; « 1917-1934 - Brandissons plus haut le drapeau de Lénine qui nous donne la victoire ! » ; « Vive l'invincible parti de Lénine ! Vive le grand guide de la révolution prolétarienne mondiale, le camarade Staline ! »
« La conférence de Moscou », huile sur toile de Guri Madhi (1979, 210 x 265 cm).
Le monument à Joseph Staline sur la place devant le combinat textile « Staline » à Tirana (Oeuvre du sculpteur O. Paskali).
Affiche dans un musée de l'athéisme en Albanie. Le socialisme a délivré les travailleurs et le peuple albanais de la domination impérialiste étrangère. Le capitalisme est la source de la misère matérielle et spirituelle des travailleurs ; les maux de la société bourgeoise renforcent les croyances au sein des masses opprimées.
« Je lis régulièrement la presse grecque et j'y ai vu quelles questions certains journalistes grecs et ouest-allemands ont posées aux habitants de la minorité grecque dans notre pays et les réponses qui leur ont été données. Un de ces journalistes a demandé à une vieille femme minoritaire : «Où sont votre église et votre papas ?» Elle lui a répondu : «Ni l'église ni le papas ne m'ont sauvée des agas et des beys. Tant que ceux-ci régnaient, ils ne m'ont ni donné à manger ou à boire, ni apporté la lumière électrique ni instruit mes fils et mes filles. Tous ces bienfaits, c'est la Lutte de libération nationale, c'est mon Parti du Travail qui me les ont donnés. C'est pour cela que j'aime le Parti et non pas le papas». » (Enver Hoxha, Textes choisis — 1980-1984, Edition numérique, p. 119.)
Annexe n°1 :
« En 1927, XVe Congrès du Parti. Période d'édification où est surtout en jeu le problème de la collectivisation de l'agriculture : « Sauter du pauvre cheval du moujik sur le cheval d'acier » — cette sorte d'image d'Épinal par laquelle Lénine dessina sa pensée d'une façon si voyante, représentait en réalité une bien grosse affaire. On peut même le dire : la plus grosse affaire de stratégie sociale des temps modernes : Collectiviser la campagne par la machine, et en même temps modifier la mentalité du paysan par la raison. Dans l'état de choses d'alors, la forte position du koulak (paysan riche), renforcé naguère par la NEP, amasseur et exploiteur, était le dernier mais puissant espoir de revanche de restauration capitaliste que nourrissait la bourgeoisie vaincue.
Un bel artiste, Eisenstein, a transposé dans un film cinématographique, cette « Ligne Générale » qu'on épelle lorsqu'on parle du passage de la pauvre haridelle champêtre au cheval-vapeur. Le paysan isolé se débat sur son petit lopin de terre, sur son imperceptible part individuelle de l'immense mosaïque rurale. Sur cet îlot, il fait plutôt figure de vaincu et de naufragé : en butte aux intempéries, à la gelée ou à la sécheresse qui, chacune à sa façon, brûle ses blés, à la grêle qui les massacre, à l'épidémie qui assassine son cheval unique ou son irremplaçable vache. L'homme et la femme s'attellent ensemble au travail bestial sans fond, sans fin. Ils jouent leur va-tout, chaque saison, dans un grand coup de hasard. Ils détestent et envient l'ouvrier. Ils se détestent et s'envient, de voisin à voisin : on n'emplit sa poche qu'en vidant celle d'autrui (« le paysan, dit Staline, n'arrivait à l'aisance qu'en lésant le voisin »). On bâtit sa maison tout contre celle du voisin, pour que le voisin ne puisse pas la brûler. L'homme et la femme sortis de la terre sont aussi la proie du paysan riche qui les assomme par ses gros moyens, et qui les prend au piège et leur suce le sang par le prêt usuraire.
Esclaves du sol, forçats de la vie, les travailleurs parsemés dans les campagnes ne peuvent que ressasser à vide avec leurs bouches affamées : Je suis propriétaire ! Et l'État ne peut rien pour eux, parce qu'ils sont trop.
Quelle différence, s'ils se mettent à cent, ou à mille, pour cultiver ensemble le domaine cent fois ou mille fois plus grand qui est constitué par la réunion de leurs bouts de terrain ! Alors, en avant les grands moyens ! Les machines qui vous expédient le travail en un clin d'œil, et qui travaillent, toute proportion gardée, beaucoup mieux que vous, et toute une organisation vaste, robuste et riche, que la grêle, la sécheresse ou l'épizootie ne font que gêner, mais ne peuvent pas tuer, et devant laquelle le koulak est forcé de mettre bas les pattes. (Et alors, l'État Soviétique est là, pour donner la main à tous les pauvres, et pousser les riches, les accapareurs et les usuriers, hors de la circulation). Et c'est l'alignement des sacs, (les gros et les petits), et chacun se trouve gagner, isolément, plus qu'avant !
Au point de vue de la dialectique, voici comme se traduit cette vision sur le grand théâtre en plein air du monde.
« Poser les tâches pratiques quotidiennes de notre édification au village par une transformation graduelle de l'économie paysanne dispersée, eu économie collectiviste, groupée en travail de la terre, social et collectif, sur les bases d'une agriculture intensifiée et mécanisée, en tenant compte que ce développement est un moyen important d'accélérer le rythme de l'économie agricole et de faire disparaître les éléments capitalistes des villages. ». (Staline, XVe Congrès du Parti). » (Henri Barbusse, Staline – Un monde nouveau vu à travers un homme, 1935, Edition numérique, p. 59.)
"I Am at Home," Says Robeson at Reception in Soviet Union
Interview by Vern Smith
Moscow, U.S.S.R. — "This is Paul Robeson, the greatest American singer!" declared the famous film director, Eisenstein, introducing Robeson to a reception in his honor, attended by nearly all the celebrities in Moscow's theatre and art world. The reception was given in the "House of the Kino," palatial club house of the workers of the movie industry.
I repeat the words of Eisenstein, master of ceremonies at the reception, not by way of informing the public as to who Robeson is, for that is well enough known, but to show the tone of the feeling of the workers and the artists of the Soviet Union towards this visiting Negro singer, son of a slave in the United States — to show the wholehearted appreciation of these Russian sons of serfs who now are freed by their own efforts.
The reception was long and brilliant and lasted until about 2 a.m. But somehow in the course of it, Robeson found time to answer a few questions from the Daily Worker correspondent.
I began with the obvious: "Have you noticed a race question in the Soviet Union?"
An undercurrent of laughter rumbled under Robeson's big mellow voice as he answered: "Only that it seems to work to my advantage!"
And then he explained. He has been studying the Soviet Union for two years, studying the Russian language also for that length of time, has been a regular reader of the Pravda and Isvestia for months, and knows something about the solution of the race question here. He knows that the Soviet theory is that all races are equal-really equal, socially equal, too, as well as economically and politically. He expressed delight but no surprise when I informed him of the election to the Moscow Soviet of the American Negro, Robinson, working in the First State Ball Bearing Plant here.
But what he admitted he had not been expecting was the simple, wholehearted, affectionate welcome that lay in store for him. Robeson declares himself that he knows he has made a sufficient place for himself by his singing and acting, that even in the capitalist world some of the bitterest aspects of Jim-Crowism and white chauvinism are not applied to him. But it is just this feeling that a condescending exception has been made of him that is missing here. Here there is just the enthusiastic joy of Russian workers and artists, they or their fathers also once slaves of capitalist and landlord, who now welcome in addition a man they feel is a brother artist from abroad, coming with a real desire to honestly know and understand the new life they have made for themselves.
"I was not prepared for the happiness I see on every face in Moscow," said Robeson. "I was aware that there was no starvation here, but I was not prepared for the bounding life; the feeling of safety and abundance and freedom that I find here, wherever I turn. I was not prepared for the endless friendliness, which surrounded me from the moment I crossed the border. I had a technically irregular passport, but all this was brushed aside by the eager helpfulness of the border authorities. And this joy and happiness and friendliness, this utter absence of any embarrassment over a 'race question' is all the more keenly felt by me because of the day I spent in Berlin on the way here, and that was a day of horror — in an atmosphere of hatred, fear and suspicion."
Commenting on the recent execution after court-martial of a number of counter-revolutionary terrorists, Robeson declared roundly: "From what I have already seen of the workings of the Soviet Government, I can only say that anybody who lifts his hand against it ought to be shot!
"It is the government's duty to put down any opposition to this really free society with a firm hand," he continued, "and I hope they will always do it, for I already regard myself at home here. This is home to me. I feel more kinship to the Russian people under their new society than I ever felt anywhere else. It is obvious that there is no terror here, that all the masses of every race are contented and support their government."
Robeson commented on the absence of slums, on the huge building of workers' apartments in the factory districts, such districts as are invariably slums in capitalist cities. He declared that he will make an extensive study of the club life of the Soviet worker, especially as the clubs are centers of instrumental and vocal musical training, and of dramatic art.
Robeson has developed a theory, based on his knowledge of Central Asian folk music and drama, and on his recent three months experience in Africa in connection with the filming of a motion picture scenario based on African life, that a new vehicle of expression, not drama, and not opera, can be evolved from these arts of primitive peoples. He sees certain underlying consistent bases in all this art of primitive civilizations. He hopes to supplement his observations by a study of Chinese folk music and drama.
He has selected the Soviet Union as a most proper center from which to conduct his researches, and as the only country giving him unstintedly the social and other environment in which he can systematically complete his research and work towards this new form of artistic expression. He says that he intends to remain in the Soviet Union until about the middle of January, then will have to return to England for the final completion of the film of African life and to wind up his other affairs there. Then sometime during 1935 he will come with his whole family to the Soviet Union for a prolonged stay, working on his researches and on the first steps of the new form of drama and opera, meanwhile singing and acting in the Soviet theatres and moving pictures.
At the reception given in his honor here, Robeson sang, besides several Negro workers' songs and spirituals, four selections in the Russian language: two from the opera "Boris Godunov," one old folk song and a Cossack lullaby. Hearty applause and the voiced opinion of those present testified to his progress in the rather difficult Russian language.
He has deliberately and for a long time been laying plans and preparing to move to the U.S.S.R. as the most suitable center for the important work of artistic innovation which he has in mind, and because he had decided on the basis of much evidence that it is a place where a man may do such work with greatest freedom and facility. He said in his interview that he is more than satisfied that the Soviet Union is just such a place.
Daily Worker, January 15, 1935.
Annexe n°2 :
Sur les arts et la culture bourgeois-révisionnistes :
« L'idéologie qui domine sans partage dans la société soviétique est l'idéologie la plus avancée au monde, l'idéologie socialiste. Mais il y a encore, dans la conscience des hommes, des survivances du capitalisme en raison du retard de la conscience sur la situation économique des hommes et également par suite de l'influence du monde capitaliste qui nous entoure. Dans ses décisions sur les questions idéologiques, le Comité central de notre Parti a mis à nu les survivances du passé dans l'activité de certains travailleurs culturels : absence d'idéologie, apolitisme, formalisme, dédain des intérêts du peuple, servilité devant la culture bourgeoise en décomposition. Notre Parti mène une lutte intransigeante contre les survivances du capitalisme dans la conscience des hommes. « Les pratiques et les habitudes anciennes, les traditions et les préjugés hérités de l'ancienne société sont l'ennemi le plus dangereux du socialisme » (Staline). L'édification victorieuse du communisme est impossible sans une lutte intransigeante contre ces traditions et ces pratiques. (...) Dans le domaine de la littérature et de l'art, la lutte pour le nouveau signifie l'application de la méthode du réalisme socialiste. Le réalisme socialiste exige une représentation véridique et profondément artistique de la réalité dans son développement révolutionnaire, de la grandeur du peuple soviétique bâtissant la société communiste. L'affirmation du nouveau dans le domaine de la culture implique une attitude intransigeante envers les influences réactionnaires bourgeoises de toute sorte, envers le nationalisme bourgeois et le cosmopolitisme — cette arme idéologique de l'impérialisme anglo-américain. » (I. Charikov, De la lutte entre le nouveau et l’ancien dans le développement de la société soviétique, Bolchevik, n° 9, 1950.)
La crise de l'esthétique bourgeoise-révisionniste
(Etudes politiques et sociales, Tirana, 1984-1989 — Edition numérique.)
« Afin d'occulter son esprit décadent, l'esthétique bourgeoise révisionniste cherche à présenter son pluralisme conceptuel comme un signe de vitalité. Il est vrai que l'esthétique bourgeoise révisionniste réussit toujours moins à s'édifier sous les traits d'un monisme théorique et méthodologique conséquent. Mais le pluralisme conceptuel de l'esthétique bourgeoise n'est pas le signe d'une «supériorité», il traduit seulement sa crise. » (p. 92.)
« A première vue, les nombreuses doctrines bourgeoises, peuvent sembler être diverses et s'opposer les unes aux autres. Cette impression est renforcée aussi par le fait qu'elles polémiquent, parfois sur des questions importantes, mais la plupart du temps sur des questions secondaires. Il y a des cas où ces polémiques mettent en évidence les contradictions logiques, les incohérences internes, les limites et les erreurs de l'une ou de l'autre de ces doctrines. C'est ce que l'on observe, par exemple, dans les débats entre l'esthétique existentialiste et l'esthétique structuraliste, entre l'esthétique sémantique et l'esthétique phénoménaliste. Si ces polémiques s'enflamment parfois, c'est que les pays capitalistes sont soumis aux lois de la mode, de la publicité et de la concurrence. » (p. 92.)
« Considérant le réalisme socialiste comme un «système ouvert», les esthéticiens soviétiques actuels, dans le sillage de Garaudy, donnent à ce réalisme un sens si «large» et si vague qu'on pourrait faire tenir dans son cadre toutes sortes de variantes anciennes et nouvelles de l'art moderniste décadent. » (p. 94.)
« Les esthéticiens bourgeois tirent leurs arguments théoriques, esthétiques et philosophiques des divers courants de la philosophie idéaliste. Ils recourent à l'idéalisme subjectif et y cherchent des arguments philosophiques à l'appui du modernisme. Ils soutiennent l'idée que le «flux», le «torrent» des sensations et du vécu subjectif de l'homme est l'unique objet de l'art. L'idéalisme subjectif prétend que l'homme n'est en contact qu'avec sa propre expérience, qu'il n'est conscient que de cette expérience, de ses éléments, de son vécu et de ses perceptions, qu'il doit rejeter tout ce qui leur est étranger, faute de quoi, il lui faudrait admettre qu'il existe, au-delà de son expérience, quelque chose qu'il ne peut pas connaître. Pour la philosophie de l'idéalisme subjectif, il n'y a que le moi et rien d'autre. Se fondant sur cette thèse idéaliste qui nie l'existence objective du monde matériel, de nombreux esthéticiens modernistes considèrent l'art comme un moyen d'«auto-expression» de l'artiste, en ignorant totalement le monde extérieur. » (p. 94.)
« La conception philosophique agnostique et positiviste suivant laquelle la connaissance n'est qu'une constatation de faits qui se réduit à la seule expérience empirique de nos sens, a stimulé directement dans l'art bourgeois des XIXe et XXe siècles des tendances naturalistes, qui renoncent à la synthèse artistique, qui réduisent le rôle de l'art à un simple enregistreur destiné à inventorier les données de l'«expérience» et de ses «éléments». » (p. 95.)
« L'«affranchissement» de l'art du rationnel est considéré par l'esthétique bourgeoise révisionniste comme une voie de salut pour les artistes, qui subordonnent ainsi l'acte créateur à l'influence d'une force naturelle, de l'instinct, pour lui ôter tout caractère idéologique. C'est pour cette raison qu'ils soutiennent le primitivisme, l'enfance de l'art, car selon eux, l'homme primitif, les enfants, sont moins socialisés, ils sont allégés des «super-strats» des préjugés sociaux et idéologiques. L'esthétique bourgeoise présente ses idoles comme des enfants qui regardent le monde et le reflètent dans leurs oeuvres avec naïveté, avec une sincérité et une pureté propres à l'enfant, sans engagements idéologiques. » (p. 97.)
« C'est précisément cette culture, souligne le camarade Enver Hoxha, couverte d'un vernis apparent, accompagnée d'une publicité bruyante, traitée de la manière la plus commerciale et soutenue et financée par la bourgeoisie, qui inonde les écrans de cinéma et de télévision, les revues, les journaux et la radio, tous les moyens d'information et de propagande de masse. Son but est de transformer l'homme simple en un consommateur passif des idées empoisonnées bourgeoises, de faire de cette consommation une nécessité et une habitude. »5 (p. 98.)
« Une partie des esthéticiens bourgeois et révisionnistes cherchent à jeter le discrédit sur le réalisme en l'identifiant à une «simple imitation», à un «inventaire photographique» du monde, à une «représentation figurative superficielle» des objets. En réalité, quiconque connaît tant soit peu l'histoire du réalisme ne peut pas ne pas comprendre qu'il s'agit ici d'un sophisme banal, car on attribue là au réalisme les limitations et les défauts du naturalisme. Par ses recherches et les résultats obtenus, le réalisme n'a pas cherché à faire un «inventaire du monde» ni à offrir une «reproduction figurative de la réalité». En tant que reflet de la réalité, l'art en est en même temps une appréciation et une synthèse. La représentation de la réalité dans l'art est un processus actif et complexe qui se reflète dans l'activité créatrice de l'artiste tendant à accumuler les faits de la vie, à en faire un choix, puis une synthèse, à apprécier le matériau vital à partir, entre autres, de positions politiques, morales et esthétiques déterminées. L'artiste doit saisir le sens des choses, les interpréter et exprimer son attitude émotionnelle à leur égard. En tant que processus, la création artistique passe par la pensée, la conception du monde, le sentiment, l'imagination, le goût, le talent et la maîtrise du peintre. Le travail créateur de tout artiste réaliste a donc toujours eu ce caractère complexe. » (p. 99.)
« Actuellement, les esthéticiens bourgeois révisionnistes, se donnent beaucoup de peine pour cacher les symptômes de la crise de leur esthétique et pour les présenter comme une expression de sa «vitalité». Leur argument essentiel, c'est la rapidité, avec laquelle les nouvelles petites écoles du post-modernisme se substituent l'une à l'autre. Ces 20 à 30 dernières années, on a vu se répandre nombre de variantes et de termes nouveaux comme le pop'art, l'op'art, l'art cinétique, la poésie concrète, l'alittérature, l'art cybernétique, l'art électronique, le body-art, le kitch-art, le hyperréalisme et l'art sans barrières. Mais ils passent de mode relativement très vite. Alors que les premières écoles du modernisme exerçaient leur influence pendant deux ou trois décennies, les variantes du post-modernisme ne vivent que deux ou trois ans. Mais la rapidité avec laquelle elles se succèdent n'est pas un signe de leur «vitalité» et de leur «esprit novateur», elle démontre, par contre, leur stérilité créatrice, elles n'apportent pas de valeurs proprement dites, importantes et durables, et, par conséquent, elles ne tardent pas à faire faillite pour céder la place à de nouvelles modes. La métamorphose permanente du modernisme et du post-modernisme est devenue l'une des expressions les plus importantes de la crise qui s'est abattue sur l'art bourgeois-révisionniste. » (p. 101.)
« Le post-modernisme, pour sa part, devient toujours plus scandaleux. Dans ses expositions on trouve des traces de brûlures laissées par des allumettes sur des plaques d'aluminium, des matelas et des draps souillés de prostituées, des marques laissées sur des toiles par des corps enduits de peinture. Un peintre japonais a même décidé de se jeter du haut d'un gratte-ciel pour créer la peinture la «plus originale», c'est-à-dire laisser les traces de son corps sur le trottoir. Le processus de dégénérescence de l'art bourgeois révisionniste est infini et il ne cesse de s'approfondir. La crise dans laquelle il se débat est très bien caractérisée par le camarade Enver Hoxha en ces termes: «La décadence et la dégénérescence de la littérature et de l'art bourgeois ont atteint un degré atterrant. La bourgeoisie cherche à les ériger en modèles et en symboles de l'édification d'une vie nouvelle, qui ne serait rien d'autre que le produit et le reflet fidèle d'une existence creuse et dégénérée. Elle croit avoir trouvé dans la corruption des esprits et des consciences un nouveau moyen pour continuer d'opprimer les hommes et d'étouffer les révolutions prolétariennes».7» (p. 102.)
La pensée théorique du camarade Enver Hoxha sur le rôle de la révolution idéologique et culturelle dans notre société socialiste
(Etudes politiques et sociales, Tirana, 1984-1989 — Edition numérique.)
« Le socialisme est, certes, un régime social supérieur à tout régime d'exploitation, par conséquent, il ne pourra s'édifier sans éliminer le retard culturel. «Le retard culturel des masses, a dit le camarade Enver Hoxha dès 1954, est un obstacle trop sérieux à la construction du socialisme et d'une société fondée sur la technique et la science les plus avancées. Notre Parti est conscient que l'accomplissement de la révolution culturelle n'est pas une tâche facile, mais un processus long, complexe et difficile. Or, il est certain que nos masses travailleuses, notre intelligentsia, les communistes et notre peuple tout entier s'acquitteront avec succès de cette tâche historique grâce à l'amour ardent qu'ils vouent à l'enseignement, grâce aussi à leur volonté de fer. L'édification du socialisme, le développement d'une industrie avancée et la collectivisation de l'agriculture exigent le développement de la révolution culturelle et la mise sur pied d'une base matérielle nécessaire à son heureux accomplissement»4.
L'accomplissement de la révolution idéologique et culturelle est une tâche immédiate incombant également aux pays les plus développés du point de vue culturel, où peut triompher la révolution socialiste. L'édification du socialisme suscite un bouleversement et une transformation profonde dans tous les domaines de la vie sociale, y compris le domaine idéologique et culturel. La révolution idéologique et culturelle se produit dans chaque pays, indépendamment de son niveau de développement culturel, comme une nécessité historique générale, afin de supprimer la position privilégiée des classes exploiteuses dans le domaine de l'idéologie et de la culture, d'extirper les anciennes idéologies réactionnaires féodales, bourgeoises, petites-bourgeoises et révisionnistes, d'éliminer le retard culturel, de pétrir les masses de l'idéologie socialiste, de faire de la culture un patrimoine du peuple au service de ses intérêts et de ceux de la révolution et du socialisme. Ce sont des tâches complexes et difficiles dont la solution est une véritable révolution, indispensable à chaque pays qui s'engage dans la voie du développement socialiste.
Critiquant les vues révisionnistes qui minimisent la portée universelle de la révolution idéologique et culturelle dans tous les pays engagés dans la voie du socialisme, la considèrent comme un problème propre aux seuls pays sous-développés et la limitent à l'étape de la mise sur pied de la base économique du socialisme, le camarade Enver Hoxha a souligné le lien indissoluble de la révolution culturelle avec la révolution idéologique. » (pp. 190-191.)
« L'édification du socialisme implique une transformation radicale de la science, de la technique, des arts, de l'enseignement, etc., si développés soient-ils, pour les mettre au service des masses, en liquidant leur vieille base idéologique, les porter en avant dans le sens de l’éducation des masses populaires selon l'idéologie socialiste. C'est pourquoi la révolution idéologique et la révolution culturelle sont deux parties inséparables d'un seul processus d'une portée universelle pour tout pays où triomphe la révolution prolétarienne. Ce processus comprend des tâches, qui ne pourront être accomplies d'un coup, à travers la seule alphabétisation des masses et certaines autres réformes, il s'étend tout au long de la période de passage du capitalisme au communisme, qui, est, entre autres, celle d'une lutte ininterrompue et à outrance entre l'idéologie et la culture socialistes d'une part, et l'idéologie et la culture bourgeoises-révisionnistes, de l'autre. » (p. 191.)
« Le camarade Enver Hoxha a démontré, arguments à l'appui, que l'agression idéologique et culturelle de l'impérialisme et du révisionnisme moderne est dangereuse pour le socialisme et l'indépendance des peuples. Par sa culture dégénérée, sa littérature et son art décadents, ses conceptions idéalistes sociologiques, philosophiques, esthétiques et éthiques, qui traduisent la crise spirituelle du régime exploiteur, la bourgeoisie et le révisionnisme cherchent à conditionner les gens pour les détourner de la lutte de classe, à semer parmi eux une déception et un désarroi idéologiques, à introduire le germe de la dégénérescence dans notre pays qui avance avec détermination dans la voie de la révolution et du socialisme. Démasquant le danger que présente l'agression culturelle des deux superpuissances pour les peuples du monde, notre Parti a contribué non seulement à la défense de la pureté de notre idéologie et de notre culture socialistes, mais aussi à la défense de la culture progressiste des autres peuples. » (p. 192.)
« Par son caractère national, notre culture socialiste incarne les traits propres au développement de la révolution et de l'édification socialistes dans notre pays, la vie socialiste de notre peuple et l'assimilation de façon critique de toutes les valeurs et traditions positives de notre culture nationale héritée du passé. » (p. 193.)
« L'activité créatrice culturelle en régime socialiste, comme l'a indiqué plus d'une fois le camarade Enver Hoxha, n'est pas l'oeuvre d'un nombre restreint de personnes mais des larges masses du peuple. Le socialisme porte la culture à un niveau supérieur, car il lui ouvre, entre autres, des horizons illimités et soutient la créativité des larges masses. Ce n'est qu'en engageant les masses dans une vaste activité culturelle que la création des valeurs culturelles, matérielles et spirituelles devient possible tout en consolidant la personnalité culturelle des masses elles-mêmes pour qu'elles accroissent toujours plus leurs capacités créatrices. L'éveil des capacités créatrices des masses est un des principaux objectifs du travail mené dans le domaine de la culture. L'activité culturelle des masses constitue une des forces créatrices les plus importantes dans le développement et le progrès rapide de l'édification socialiste. » (p. 194.)
« Chez nous l'idéologie marxiste-léniniste est la seule base idéologique de l'enseignement, de la culture et de la science. Le réalisme socialiste a été et demeure la méthode immuable qui se trouve toujours à la base de l'essor de notre littérature et de nos arts. Sous la direction du Parti nous avons mené encore plus avant la lutte pour l'élimination des survivances et des influences des vieilles idéologies réactionnaires et conservatrices, de l'idéologie bourgeoise et révisionniste. La vie culturelle dans notre pays progresse en se fondant sur le principe de l'égalité sociale. Chez nous les masses travailleuses jouissent des mêmes conditions d'égalité tant dans la sphère de la consommation que dans celle de la production des valeurs de la culture matérielle et spirituelle. Nous avons mis sur pied un système d'enseignement intégral gratuit pour tous, exempt de tout impôt, fréquenté au même titre par les jeunes filles et les jeunes gens, comprenant des cours réguliers et du soir, et cela jusqu'aux villages montagneux les plus reculés. » (p. 195.)
Annexe n°3 :
Sevo Tarifa, L'agression idéologique et la lutte menée contre elle
(Tirana, 1980 — Edition numérique.)
« Un puissant moyen de l'agression idéologique est représenté par la télévision, dont les émissions en langues étrangères agissent sans répit pour empoisonner la conscience des gens. La télévision bourgeoise est foncièrement contre-révolutionnaire.
Les émissions télévisées des pays capitalistes et révisionnistes sont centrées sur la violence, la criminalité, la pornographie, etc. Le sociologue latino-américain Armando Iturbs a relevé le nombre de cas de violence transmis par la télévision vénézuélienne pendant une semaine. Dans les programmes des trois des quatre chaînes dont dispose cette télévision on comptait pendant une semaine 46 meurtres, 153 blessures, 16 viols, 187 bagarres et 46 actes de vagabondage. Ces émissions touchent en particulier l'éducation des enfants qui deviennent les victimes de cette propagande dégradante bourgeoise. Dans les programmes du petit écran le héros principal est l'assassin et le voleur. Les enfants suivent avec angoisse les actes des fantômes, des magiciens et des sorciers qui ont soi-disant un pouvoir surhumain. Ils se détachent ainsi du monde réel, de la vie quotidienne et tombent dans un monde terrifiant, qui les tient toujours dans l'angoisse, dans l'attente d'événements semblables à ceux qu'ils ont vus sur le petit écran. Le temps que les enfants passent devant le téléviseur n'est pas négligeable. Selon une enquête faite aux Etats-Unis en 1973, il résulte que dans ce pays les élèves des écoles secondaires font 12.000 heures de cours et dans le même temps ils passent 15.000 heures devant le petit écran. Plus de 40 millions d'enfants américains n'ayant pas plus de onze ans consacrent chaque jour trois heures et demie aux programmes de la télévision. Ils assistent pendant une heure à 8 cas de violence et dans les dessins animés à 22 cas semblables dans le même espace de temps.
A travers ses émissions la télévision bourgeoise vise à inculquer aux enfants l'attrait de l'argent, du profit et du mode de vie capitaliste. On sait que l'instinct d'imitation est assez prononcé chez les enfants. Lorsqu'ils assistent aux émissions de la télévision bourgeoise, dans lesquelles domine la violence, ils se laissent facilement influencer, ils imitent et agissent. Un journal ouest-allemand a écrit : «Les enfants qui assistent devant le petit écran à des actes d'agression copient dans la plupart des cas le modèle qu'ils ont eu la possibilité de voir». En R.F. d'Allemagne il y a plus de 3.000 suicides par an parmi les enfants et les adolescents. Mais les émissions de la télévision bourgeoise sont également un canal empoisonné pour les adultes qui les suivent, et sur certains d'entre eux, elles exercent leur influence. Beaucoup de gens dans les pays bourgeois, qui ont été déchus de leur rang, ont constaté eux-mêmes l'influence négative des émissions de la télévision de leur pays. C'est ainsi qu'un citoyen américain à la question : Quelle influence a la télévision sur la société américaine ? a répondu : «Je pense que c'est dans la télévision qu'il faut chercher la cause de l'hystérie dans laquelle vivent beaucoup d'Américains. Les programmes de la télévision étouffent notre bon sens, la capacité de diriger notre vie. La télévision est entièrement en mesure de donner une impulsion aux instincts les plus bas, en particulier chez les malades. Sans doute la télévision donne peu de «recettes» inédites pour accomplir des actes de violence. Ce qui m'effraye le plus c'est la grande publicité que la télévision fait immédiatement à divers crimes qui peuvent être répétés par d'autres personnes de chaque pays».
Cet esprit marque aussi la télévision italienne. Celle-ci cherche à s'emparer de l'esprit et du cœur des jeunes. A travers la télévision, la bourgeoisie italienne œuvre de plusieurs façons pour faire dégénérer la jeunesse, pour l'attirer à elle et en faire ce qu'elle veut. La télévision italienne offre à la jeunesse une vie vide de sens, dénuée de tout idéal, de tout but, «dolce vita», un monde fallacieux, plein d'illusions, dans lequel l'homme ne vit soi-disant que pour le plaisir, où le corps et l'esprit ne se fatiguent pas.
Mais cette vie, présentée sur le petit écran, n'existe pas en réalité. Le tableau de la vie que présente la télévision dans ce pays est faux, manipulé et altéré. Une revue bourgeoise italienne est obligée elle-même de l'admettre lorsqu'elle souligne : «La réalité n'est pas celle que l'on voit sur l'écran du téléviseur. La réalité, que la télévision italienne n'ose pas montrer, c'est la misère qui règne dans les taudis se trouvant au centre de Rome». La même revue indique que la radio et la télévision italiennes traitent les gens comme «un public d'idiots, en leur servant beaucoup de chansons, beaucoup de sports et de publicité et en les désinformant par des informations sans scrupules et évasives... Et les représentations artistiques ? Ce sont des spectacles vides de sens et tendancieux. De mauvais spectacles bourrés d'idioties». Un téléspectateur italien a déclaré d'autre part que «depuis des années j'appelle la télévision italienne non pas télévision, mais téléconfusion parce qu'elle n'a point une fonction d'éducation, alors que «canzonissima» est appelée «vergognissima» en Italie».
La télévision italienne vise aussi à faire tourner l'opinion publique en faveur de la bourgeoisie. Pour y parvenir elle s'efforce de faire naître dans les masses des illusions sur la «droiture» des institutions politiques et d'Etat, sur les normes morales de cette société. Il s'agit d'amener les masses à se soumettre au régime exploiteur capitaliste et à les écarter de la voie révolutionnaire. » (pp. 20-21.)