Sur
la situation actuelle
Editeur:
Editions
sociales, Paris, 1953.
Numérisation:
Ysengrin, 2014.
Ce
n'est un
secret pour personne que, dans le développement de la vie sociale et
politique
de
Ainsi, nous sommes à la veille d'une nouvelle explosion, la révolution monte, et nous devons la mener à son terme. Nous sommes tous d'accord là-dessus. Mais dans quelles conditions pouvons-nous et devons-nous le faire : dans celles de l'hégémonie du prolétariat ou de l'hégémonie de la démocratie bourgeoise ? C'est là que commence la divergence fondamentale.
Déjà dans Deux dictatures, le camarade Martynov déclarait que l'hégémonie du prolétariat dans la révolution bourgeoise actuelle est une utopie dangereuse. La même idée perce dans son discours d'hier. Les camarades qui l'ont applaudi sont, sans doute, d'accord avec lui. S'il en est ainsi, si, d'après les camarades menchéviks, il nous faut non pas l'hégémonie du prolétariat, mais l'hégémonie de la bourgeoisie démocratique, il va de soi que nous ne devons prendre de part active et directe ni à l'organisation de l'insurrection armée, ni à la prise du pouvoir. Tel est le "schéma" des menchéviks.
Au contraire, si les intérêts de classe du prolétariat conduisent à son hégémonie, si le prolétariat doit marcher, non en queue, mais à la tête de la révolution en cours, il va de soi que le prolétariat ne peut renoncer ni à une participation active à l'organisation de l'insurrection armée, ni à la prise du pouvoir. Tel est le "schéma" des bolchéviks.
Ou bien l'hégémonie du prolétariat, ou bien l'hégémonie de la bourgeoisie démocratique, voilà comment se pose la question dans le parti, voilà sur quoi portent nos divergences.
Procès-verbaux du Congrès d'unification du
Parti ouvrier social-démocrate de Russie
tenu à Stockholm, en 1906.
Moscou, 1907, p. 187.