Réformisme
Faux opposant au système capitaliste qui ne souhaite pas réellement le renverser
Le réformisme est une autre variante de socialisme petit bourgeois. Une autre prétendue "troisième voie" entre le communisme et le capitalisme. Il prétend changer la société bourgeoise de l'intérieur, l'améliorer et trouver un compromis de classe qui convienne à tous.
Le réformisme est une arme au mains de la bourgeoisie, qui corrompt, quand elle en a les moyens, de larges couches de la population. Tout comme le libéralisme, le réformisme prétend que les intérêts des classes opposées ne sont pas irréconciliables, qu'au fond chacun doit collaborer avec l'autre, le prolétaire avec le bourgeois.
Dans les périodes de forte croissance la petite bourgeoisie se tourne du côté du réformisme pour obtenir gain de cause. Dans les périodes de désespoir où la petite bourgeoisie décline, elle se tourne du côté de l'anarchisme, qui n'est qu'un réformisme violent et désépéré.
Le réformisme qui prétend dépasser le capitalisme sans recourrir au communisme, qui prétend instaurer une "troisième voie" ne peut évidemment rien dépasser du tout et se ramène toujours à la première voie (le capitalisme). Tous les exemples de réformisme soit disant révolutionnaire ("socialisme du 21ème siècle" par exemple) prouvent de façon cinglante l'échec des prétendues troisième voie. Mais si les petits bourgeois ont intérêt à y croire, rien ne les arrêtera.
Marx résume cela en dénonçant le socialisme bourgeois :
"Une partie de la bourgeoisie cherche à porter remède aux anomalies sociales, afin de consolider la société bourgeoise.
Dans cette catégorie, se rangent les économistes, les philanthropes, les humanitaires, les gens qui s'occupent d'améliorer le sort de la classe ouvrière, d'organiser la bienfaisance, de protéger les animaux, de fonder des sociétés de tempérance, bref, les réformateurs en chambre de tout acabit. Et l'on est allé jusqu'à élaborer ce socialisme bourgeois en systèmes complets.
Citons, comme exemple, la Philosophie de la misère de Proudhon.
Les socialistes bourgeois veulent les conditions de vie de la société moderne sans les luttes et les dangers qui en découlent fatalement. Ils veulent la société actuelle, mais expurgée des éléments qui la révolutionnent et la dissolvent. Ils veulent la bourgeoisie sans le prolétariat. La bourgeoisie; comme de juste, se représente le monde où elle domine comme le meilleur des mondes. Le socialisme bourgeois systématise plus ou moins à fond cette représentation consolante. Lorsqu'il somme le prolétariat de réaliser ses systèmes et d'entrer dans la nouvelle Jérusalem, il ne fait que l'inviter, au fond, à s'en tenir à la société actuelle, mais à se débarrasser de la conception haineuse qu'il s'en fait."
Le réformisme est une tare qui ne se limite pas à tel ou tel courant de socialisme, mais une tare qui se développe en une multitude de variantes, qui s'insinue ici ou là.
Tout comme l'anarchisme, le réformisme refuse bien sur, dans les faits ou dans les mots la dictature du prolétariat, quand bien même certains s'en revendiqueraient. Cela signifie qu'ils travaillent pour la bourgeoisie ou la petite bourgeoisie, pour l'eclavage salarié, etc.
Il ne suffit pas d'être "violent" pour être révolutionnaire, comme se l'imaginent les petits bourgeois, pour qui la révolution au sens marxiste ne se résume qu'à la violence. Or la violence n'est pas le caractère principal de la révolution socialiste, ou en tout cas, pas ce qui la distingue fondamentalement.
On peut très bien être violent, être trop "rebelle" et tout casser, et être réformiste. C'est ce qu'on appelle le réformisme violent, armé, ce qui est d'ailleurs une bonne définition de l'anarchisme. Terrorisme, "manifs", coups de pression, etc. constituent des méthodes de chantage pour obtenir des droits bourgeois (prétendus "acquis sociaux"), du moins par le passé. Mais cela n'est pas la révolution socialiste.
« La bourgeoisie, écrivait Paul Nizan, feint de traiter le peuple comme l'ensemble de ses enfants », et d'autre part ce peuple embourgeoisé, guidé par l'infantilisme de gauche (formule de Lénine), la lui rend bien. En quoi consiste la lutte de classes dans les pays impérialistes ? La bourgeoisie et la classe moyenne se battent comme des parents se battent avec leurs enfants. La bourgeoisie, parent tantôt sévère, tantôt généreux. La classe moyenne, enfant pourri gâté, qui proteste et crie pour qu'on s'occupe d'elle. Tantôt pacifiquement comme la CGT, tantôt brutalement de façon désespérée comme les anarchistes en cagoule qui aiment jouer au tam-tam avec les poubelles. La bourgeoisie, pensent-ils, va ainsi céder à leur caprice. Il est évident que le marxisme ne peut s'établir sur une telle base. La lutte des classes du prolétariat ne peut se résumer à ces luttes économiques, à ces caprices infantiles.
Ainsi résumait Lénine : « Quelle était donc la source de nos divergences ? Mais justement que les économistes dévient constamment du social-démocratisme vers le trade-unionisme dans les tâches d'organisation comme dans les tâches politiques. La lutte politique de la social-démocratie est beaucoup plus large et plus complexe que la lutte économique des ouvriers contre le patronat et le gouvernement. »
Le réformisme ne se limite pas à ceux qui se disent réformistes. En réalité, aussi bien les anarchistes, que les trotskystes et les maoïstes sont en réalité réformistes, que ce soit par leur fascination pour la "démocratie" bourgeoise (vis à vis de laquelle ils n'ont de cesse d'entretenir des illusions), ou du réformisme. Notamment pour certains, le réformisme passe par le délire féministe/anti-raciste (etc.) qui consiste à segmenter le "prolétariat" (en fait la classe moyenne) en diverses "cases", et de les mobiliser chacunes d'entre elles avec une motif sociétal : les femmes "prolétaires" avec le féminisme, les gays "prolétaires" avec la lutte contre l'homophobie, les "racisés" "prolétaires" avec la lutte contre le racisme, et ainsi de suite. On voit bien qu'il s'agit là du contraire de la lutte des classes, puisque ce n'est pas la question sociale qui est invoquée mais à chaque fois des revendications de minorités sociétales. Ce courant réformiste (certes minoritaire, présent surtout chez les anarcho-trotskystes ou anarcho-maoïstes) en est un parmi d'autres. Il ne suffit pas de dénoncer tel ou tel réformisme "gênant" (au vu de sa nette décadence), mais l'ensemble des réformistes.
Informations sur ce site
Ce site entend donner aux communistes les outils intellectuels et idéologiques du marxisme-léninisme. A son époque déjà, Lénine notait "la diffusion inouïe des déformations du marxisme", il concluait que "notre tâche est tout d'abord de rétablir la doctrine de Marx". Ces éléments théoriques ont pour but de participer à la formation des jeunes cadres dont le parti du marxisme révolutionnaire aura besoin en France au cours des prochaines années. A son époque, Marx remarquait déjà "qu'en France, l’absence de base théorique et de bon sens politique se fait généralement sentir". Le manque de formation marxiste-léniniste est un obsctacle majeur à la construction d'un futur parti et un terreau fertile au maintien (voire au retour) des thèses réformistes, révisionnistes, opportunistes qui occupent actuellement tout le terrain sous une multitude de formes. Ce site n'est qu'une initiation au marxisme-léninisme. Les textes ne sont pas suffisants à la maîtrise du marxisme, ils sont une tentative de vulgarisation, d'explication de la pensée marxiste, ainsi qu'un éclairage de l'actualité à l'aide de cet outil. Il va de soi qu'une lecture des classiques du marxisme-léninisme est indispensable.
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